Glossaire

 

O.

 

Obéissance.

Pascal distingue l’obéissance à laquelle les religieux s’engagent par un vœu libre, de celle des soldats qui tient à l’illusion de parvenir à un poste de commandement. Noter qu’il existe aussi, selon lui, une forme d’obéissance religieuse excessive (notamment par la soumission sans discernement aux ukases pontificaux), celle des dévots.

Voir Misère 15 (Laf. 66, Sel. 100) et Morale chrétienne 6 (Laf. 356, Sel. 388).

 

Objection.

Instance opposée à un argument ou à une démonstration dans le but de les rejeter. Pascal montre la manière dont les incrédules opposent des objections au christianisme dans le texte Infini rien (Laf. 418, Sel. 680), par exemple.

Voir aussi Fondement 21 (Laf. 244, Sel. 277), Preuves de Jésus-Christ 1 (Laf. 298, Sel. 329), Pensées diverses (Laf. 733, Sel. 614), Pensées diverses (Laf. 735, Sel. 616), Pensées diverses (Laf. 748, Sel. 621), etc.

 

Objet.

Désigne toute chose qui atteint et affecte les sens. Le mot signifie aussi la matière d’une connaissance ou d’une science. Dans les choses morales, objet peut désigner la fin, le but d’une conduite. On dit aussi être un objet de haine ou d’amour.

Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), Philosophes 4 (Laf. 142, Sel. 175), Philosophes 5 (Laf. 143, Sel. 176), A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), Transition 3 (Laf. 198, Sel. 229), etc.

 

Obligation.

Devoir d’obéir à une règle ou une loi. Mais aussi reconnaissance due à un bienfait.

Voir Preuves par discours I (Laf. 422, Sel. 680).

 

Obscurcir, Obscurcissement, Obscur.

État dans lequel, dans la théologie augustinienne, se trouve la conscience lorsqu’elle est affligée par la concupiscence qui résulte du péché. On trouve un exemple concret de cet état d’obscurcissement dans le personnage d’Athalie, dans la pièce de Racine.

Voir Contrariétés 1 (Laf. 119, Sel. 151), Loi figurative 11 (Laf. 255, Sel. 287), Loi figurative 15 (Laf. 260, Sel. 291), Loi figurative 16 (Laf. 261, Sel. 292), Prophéties VI (Laf. 489, Sel. 735), etc.

 

Obscurité.

Le mot obscurité désigne parfois l’état d’égarement dans lequel l’obscurcissement a réduit l’esprit et le cœur.

Voir Ordre 2 (Laf. 2, Sel. 38), Ordre 3 (Laf. 5, Sel. 39), Commencement 1 (Laf. 150, Sel. 183), Fausseté 15 (Laf. 217, Sel. 250), Fausseté 16 (Laf. 218, Sel. 251), etc.

 

Obstacle.

Lorsque Pascal parle d’ôter les obstacles (voir Ordre 9 (Laf. 11, Sel. 45), il veut dire que, lorsque l’on veut entamer une recherche spirituelle, il faut commencer par éviter les situations et les activités qui peuvent détourner l’esprit ou l’empêcher. Pascal développe cette idée dans les deux dernières liasses à titres des Pensées.

Voir aussi Ordre 10 (Laf. 12, Sel. 46), Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680) et Preuves par les Juifs VI (Laf. 460, Sel. 699).

 

Obstination.

Opiniâtreté, surtout dans le mal ou dans une conduite imprudente ou déraisonnable.

Voir A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182).

 

Occupation.

Activité qui absorbe l’esprit, l’empêchant de consacrer sa réflexion à ses intérêts essentiels.

Voir Ennui 3 (Laf. 79, Sel. 114), Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), Divertissement 7 (Laf. 139, Sel. 171), Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681) et Preuves par les Juifs VI (Laf. 478, Sel. 713).

 

Œuvre.

Dans le langage religieux, les œuvres sont les bonnes actions que l’homme accomplit dans la vie ordinaire. Le mot est souvent associé au terme foi, notamment dans les controverses entre catholiques et protestants.

Voir Pensées diverses (Laf. 703, Sel. 581) et Pensées diverses (Laf. 774, Sel. 638).

 

Omission.

Manquement à un usage ou à un devoir.

Voir Pensées diverses (Laf. 611, Sel. 503).

 

Opinion.

Magnard Pierre, Le vocabulaire de Pascal, Paris, Ellipses, 2001, p. 41-42.

Le mot désigne souvent le système construit par des philosophes. On parle de l’opinion des partisans du vide.

Voir Raisons des effets 14 (Laf. 95, Sel. 129), Vanité 31 (Laf. 44, Sel. 78), Raisons des effets 9 (Laf. 90, Sel. 124), Raisons des effets 12 (Laf. 93, Sel. 127), Raisons des effets 19 (Laf. 101, Sel. 134), etc.

 

Opposition, Opposé.

Empêchement, obstacle. Se dit aussi d’un certain esprit de contrariété. En rhétorique, figure par laquelle on réunit deux idées qui semblent contradictoires ou incompatibles (Dictionnaire de l’Académie).

Voir Conclusion 2 (Laf. 378, Sel. 410), Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681), Preuves par discours II (Laf. 433, Sel. 685) et Pensées diverses (Laf. 681, Sel. 560).