|   Pensées - page 74  de la Sagesse n’est fondé que sur ce qu’ils se persuadent qu’il n’y a point de Dieu. Cela   posé, disent-ils, jouissons donc des créatures. Mais s’ils eussent su qu’il y   avait un Dieu, ils eussent conclu tout le contraire. Et c’est la conclusion   des sages : Il y a un Dieu : ne jouissons donc pas des créatures.   Donc tout ce qui nous incite à nous attacher à la créature est mauvais ;   puisque cela nous empêche ou de servir Dieu si nous le connaissons, ou de le   chercher si nous l’ignorons. Or nous sommes pleins de concupiscence. Donc   nous sommes pleins de mal. Donc nous devons nous haïr nous-mêmes, et tout ce   qui nous attache à autre chose qu’à Dieu seul.  4.  Quand   nous voulons penser à   Dieu, combien sentons-nous de choses qui nous en détournent, et qui nous   tentent de penser ailleurs ? Tout cela est mauvais, et même né avec nous. 5.  Il   est faux que nous soyons dignes   que les autres nous aiment. Il est injuste que nous le voulions. Si nous naissions raisonnables, et avec quelque    |