L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 74

de la Sagesse n’est fondé que sur ce

qu’ils se persuadent qu’il n’y a point

de Dieu. Cela posé, disent-ils, jouissons

donc des créatures. Mais s’ils

eussent su qu’il y avait un Dieu, ils

eussent conclu tout le contraire. Et

c’est la conclusion des sages : Il y a un

Dieu : ne jouissons donc pas des

créatures. Donc tout ce qui nous incite

à nous attacher à la créature est

mauvais ; puisque cela nous empêche

ou de servir Dieu si nous le connaissons,

ou de le chercher si nous

l’ignorons. Or nous sommes pleins

de concupiscence. Donc nous sommes

pleins de mal. Donc nous devons

nous haïr nous-mêmes, et tout

ce qui nous attache à autre chose

qu’à Dieu seul.

4.  Quand nous voulons penser

à Dieu, combien sentons-nous de

choses qui nous en détournent, et qui

nous tentent de penser ailleurs ? Tout

cela est mauvais, et même né avec

nous.

5.  Il est faux que nous soyons

dignes que les autres nous aiment. Il est

injuste que nous le voulions. Si nous

naissions raisonnables, et avec quelque

 

 

Page de titrePréfaceApprobationsTable des TitresAvertissementPenséesTable des Matières