Fragment Philosophes n° 6 / 8 – Papier original : RO 374-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Philosophes n° 196 p. 61 v° / C2 : p. 86-87

Éditions de Port-Royal : Chap. XXI - Contrarietez estonnantes : 1669 et janv. 1670 p. 167 / 1678 n° 1 p. 164

Éditions savantes : Faugère II, 93, VII / Havet XXV.136 / Michaut 603 / Brunschvicg 360 / Tourneur p. 215-2 / Le Guern 134 / Lafuma 144 / Sellier 177

 

 

 

Ce que les stoïques proposent est si difficile et si vain.

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Les stoïques posent : Tous ceux qui ne sont point au haut degré de sagesse sont également fous et vicieux, comme ceux qui sont à deux doigts dans l’eau.

 

 

Dans ce fragment, Pascal propose une critique interne de la morale stoïcienne.

Il s’en prend à plusieurs de ses aspects. Primo : cette morale est difficile, c’est-à-dire qu’elle impose des exigences presque impossibles à soutenir dans l’état actuel de la nature de l’homme ; mais l’inconstance qui a été décrite dans les liasses Vanité et Misère interdit de croire que l’homme puisse remplir constamment un pareil idéal. Encore cette difficulté pourrait-elle être présentée comme un bel idéal de maîtrise de soi, mais il est vain, en ce sens qu’il ne tend à aucune fin qu’à la satisfaction de l’orgueil philosophique, sans perspective vers un souverain bien qui ne soit pas l’homme lui-même.

Le second paragraphe s’en prend à un paradoxe des stoïciens qui a suscité beaucoup de discussion : l’affirmation que la vertu est une disposition qui n’est pas susceptible de degrés, de sorte qu’on la possède entière, sous toutes ses formes, ou qu’on ne la possède pas du tout : celui qui n’est pas sage est nécessairement vicieux, et aussi vicieux que le pire criminel. Une pareille thèse n’est évidemment pas acceptable par un chrétien, mais elle peut surtout apparaître comme contraire au bon sens.

 

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Fragments connexes

 

Philosophes 2 (Laf. 140, Sel. 173). Les vices de Zénon même.

Philosophes 8 (Laf. 146, Sel. 179). Stoïques.

Ils concluent qu’on peut toujours ce qu’on peut quelquefois et que, puisque le désir de la gloire fait bien faire à ceux qu’il possède quelque chose, les autres le pourront bien aussi.

Ce sont des mouvements fiévreux que la santé ne peut imiter.

Épictète conclut de ce qu’il y a des chrétiens constants que chacun le peut bien être.

 

Mots-clés : Eau – Folie – Sagesse – Stoïcisme – Vanité – Vice.