Pensées diverses II – Fragment n° 17 / 37 – Papier original : RO 1-4

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 107 p. 355 v°  / C2 : p. 313

Éditions savantes : Faugère II, 260, XXVI / Havet XXV.156 / Brunschvicg 664 / Tourneur p. 90-2 / Le Guern 521 / Lafuma 614 (série XXIV) / Sellier 507

 

 

 

Figuratif.

 

Dieu s’est servi de la concupiscence des Juifs pour les faire servir à Jésus-Christ.

 

 

Cas intéressant de fragment paradoxal, dont Pascal a trouvé bon de supprimer la pointe.

 

Analyse détaillée...

 

Fragments connexes

 

Loi figurative 12 (Laf. 256, Sel. 288). Les Juifs charnels n’entendaient ni la grandeur, ni l’abaissement du Messie prédit dans leurs prophéties. Ils l’ont méconnu dans sa grandeur prédite, comme quand il dit que le Messie sera seigneur de David, quoique son fils et qu’il est devant qu’Abraham et qu’il l’a vu. Ils ne le croyaient pas si grand qu’il fût éternel, et ils l’ont méconnu de même dans son abaissement et dans sa mort. Le Messie, disaient-ils, demeure éternellement et celui-ci dit qu’il mourra. Ils ne le croyaient donc ni mortel, ni éternel ; ils ne cherchaient en lui qu’une grandeur charnelle.

Perpétuité 8 (Laf. 286, Sel. 318). Deux sortes d’hommes en chaque religion.

Parmi les païens des adorateurs de bêtes, et les autres adorateurs d’un seul Dieu dans la religion naturelle.

Parmi les juifs les charnels et les spirituels qui étaient les chrétiens de la loi ancienne.

Parmi les chrétiens les grossiers qui sont les Juifs de la loi nouvelle.

Les juifs charnels attendaient un Messie charnel et les chrétiens grossiers croient que le Messie les a dispensés d’aimer Dieu. Les vrais Juifs et les vrais chrétiens adorent un Messie qui leur fait aimer Dieu.

Pensées diverses (Laf. 559, Sel. 466). Miscellan.

Langage.

Ceux qui font les antithèses en forçant les mots sont comme ceux qui font de fausses fenêtres pour la symétrie. Leur règle n’est pas de parler juste mais de faire des figures justes.

Pensées diverses (Laf. 566, Sel. 472). Tout tourne en bien pour les élus.

Jusqu’aux obscurités de l’Écriture, car ils les honorent à cause des clartés divines, et tout tourne en mal pour les autres jusqu’aux clartés, car ils les blasphèment à cause des obscurités qu’ils n’entendent pas.

Pensées diverses (Laf. 615, Sel. 508). Figuratif.

Rien n’est si semblable à la charité que la cupidité et rien n’y est si contraire. Ainsi les Juifs pleins des biens qui flattaient leur cupidité étaient très conformes aux chrétiens et très contraires. Et par ce moyen ils avaient les deux qualités qu’il fallait qu’ils eussent d’être très conformes au Messie, pour le figurer, et très contraires pour n’être point témoins suspects.

 

Mots-clés : ConcupiscenceDieuJésus-ChristJuifs.