Miracles II  – Fragment n° 12 / 15 – Papier original : RO 461-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 192 p. 451 / C2 : p. 249-250

Éditions de Port-Royal : Chap. XXVII - Pensées sur les miracles : 1669 et janv. 1670 p. 220-221 /

1678 n° 3 p. 214

Éditions savantes : Faugère II, 224, XVI et note p. 225 / Havet XXIII.2, XXV.92 ter / Michaut 817 et 818 / Brunschvicg 835 et 192 / Tourneur p. 150 / Le Guern 691 / Lafuma 852 et 853 (série XXXIII, notée XXXII par erreur) / Sellier 433

 

 

 

Dans le Vieux Testament quand on vous détournera de Dieu, dans le Nouveau quand on vous détournera de Jésus-Christ.

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Voilà les occasions d’exclusion à la foi des miracles marquées. Il ne faut pas y donner d’autres exclusions.

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S’ensuit‑il de là qu’ils avaient droit d’exclure tous les prophètes qui leur sont venus ? Non, ils eussent péché en n’excluant pas ceux qui niaient Dieu, et eussent péché d’exclure ceux qui ne niaient pas Dieu.

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D’abord donc qu’on voit un miracle, il faut ou se soumettre ou avoir d’étranges marques du contraire. Il faut voir s’ils nient un Dieu, ou Jésus-Christ ou l’Église.

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Reproches à Mitton de ne point se remuer.

Quand Dieu le reprochera.

 

 

Pascal fournit ici un moyen simple de savoir comment on devait dans l’Antiquité et comment on doit à présent se comporter à l’égard des prophètes.

Le texte contient aussi une remarque sur la manière dont on doit agir à l’égard des esprits forts, à propos de son ami Damien Mitton.

 

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Fragments connexes

 

Preuves par discours I (Laf. 422, Sel. 680). On a bien de l’obligation à ceux qui avertissent des défauts, car ils mortifient, ils apprennent qu’on a été méprisé, ils n’empêchent pas qu’on ne le soit à l’avenir, car on a bien d’autres défauts pour l’être. Ils préparent l’exercice de la correction, et l’exemption d’un défaut.

Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681). [...] cette religion nous oblige de les regarder toujours, tant qu’ils seront en cette vie, comme capables de la grâce qui peut les éclairer, et de croire qu’ils peuvent être dans peu de temps plus remplis de foi que nous ne sommes, et que nous pouvons au contraire tomber dans l’aveuglement où ils sont, il faut faire pour eux ce que nous voudrions qu’on fît pour nous si nous étions à leur place, et les appeler à avoir pitié d’eux-mêmes et à faire au moins quelques pas pour tenter s’ils ne trouveront pas de lumières. Qu’ils donnent à cette lecture quelques-unes de ces heures qu’ils emploient si inutilement ailleurs : quelque aversion qu’ils y apportent, peut-être rencontreront-ils quelque chose, et pour le moins ils n’y perdront pas beaucoup.

Pensées diverses (Laf. 597, Sel. 494). Le moi est haïssable. Vous, Mitton, le couvrez, vous ne l’ôtez point pour cela. Vous êtes donc toujours haïssable.

Pensées diverses (Laf. 642, Sel. 529 bis). Mitton voit bien que la nature est corrompue et que les hommes sont contraires à l’honnêteté, mais il ne sait pas pourquoi ils ne peuvent voler plus haut.

Miracles II (Laf. 832, Sel. 421). Il y en a de faux et de vrais. Il faut une marque pour les connaître, autrement ils seraient inutiles.

[...]

Moïse en a donné deux : que la prédiction n’arrive pas, Deut. 18. et qu’ils ne mènent point à l’idolâtrie, Deut. 13, et Jésus-Christ une.

Miracles II (Laf. 854, Sel. 434). Il avait été dit aux Juifs aussi bien qu’aux chrétiens qu’ils ne crussent pas toujours les prophètes ; mais néanmoins les pharisiens et les scribes font grand état de ses miracles, et essayent de montrer qu’ils sont faux ou faits par le diable, étant nécessités d’être convaincus s’ils reconnaissent qu’ils sont de Dieu.

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Nous ne sommes point aujourd’hui dans la peine de faire ce discernement ; il est pourtant bien facile à faire. Ceux qui ne nient ni Dieu, ni Jésus-Christ ne font point de miracles qui ne soient sûrs.

 

Mots-clés : Dieu – Église – Exclusion – FoiJésus-ChristMarqueMiracleMittonProphèteSoumissionTestament.