Fragment Vanité n° 9 / 38 Papier original : RO 83-6

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Vanité n° 23 à 26 p. 5 et 5 v° / C2 : p. 18

Éditions de Port-Royal : Chap. XXV-Faiblesse de l’homme : 1669 et janv. 1670 p. 190 / 1678 n° 3 p. 186

Éditions savantes : Faugère II, 75, III / Havet III.2 bis / Brunschvicg 381 / Tourneur p. 169-5 / Le Guern 19 / Maeda I p. 97 / Lafuma 21 / Sellier 55

 

 

 

Si on est trop jeune on ne juge pas bien, trop vieil de même.

Si on n’y songe pas assez, si on y songe trop on s’entête et on s’en coiffe.

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Si on considère son ouvrage incontinent après l’avoir fait, on en est encore tout prévenu, si trop longtemps après, on n’y entre plus.

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Ainsi les tableaux vus de trop loin et de trop près. Et il n’y a qu’un point indivisible qui soit le véritable lieu. Les autres sont trop près, trop loin, trop haut ou trop bas. La perspective l’assigne dans l’art de la peinture. Mais dans la vérité et dans la morale, qui l’assignera ?

 

 

 

Ce fragment met en œuvre les concepts de la perspective auxquels Pascal a consacré ses premiers travaux mathématiques pour décrire l’inconstance et la vanité de l’homme, incapable de déterminer la juste position entre les excès opposés dans la morale et la vérité.

 

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Fragments connexes

 

Vanité 25 (Laf. 38, Sel. 72). Trop et trop peu de vin. Ne lui en donnez pas : il ne peut trouver la vérité. Donnez-lui en trop : de même.

Vanité 28 (Laf. 41, Sel. 75). Quand on lit trop vite ou trop doucement on n’entend rien.

Misère 5 (Laf. 57, Sel. 90). Il n’est pas bon d’être trop libre. Il n’est pas bon d’avoir toutes les nécessités.

Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), “Disproportion de l’homme”. Nos sens n’aperçoivent rien d’extrême, trop de bruit nous assourdit, trop de lumière éblouit, trop de distance et trop de proximité empêche la vue.

Pensées diverses (Laf. 557-558, Sel. 465). Remarques sur l’éloignement après une allusion à Desargues.

Pensées diverses (Laf. 723, Sel. 601). 2 Infinis. Milieu. Quand on lit trop vite ou trop doucement on n’entend rien. Intéressant car cela lie le fragment aux deux infinis.

 

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