Pensées - page 268  
        de grande naissance. Les demi- 
        habiles les méprisent, disant que 
        la naissance n’est   pas un avantage de 
        la personne, mais du hasard. Les habiles 
        les honorent, non   par la pensée 
        du peuple, mais par une pensée plus 
        relevée. Certains zélés qui   n’ont pas 
        grande connaissance, les méprisent 
        malgré cette considération qui   les fait 
        honorer par les habiles ; parce qu’ils 
        en jugent par une nouvelle   lumière 
        que la piété leur donne. Mais les 
        Chrétiens parfaits les honorent par 
        une autre lumière supérieure. Ainsi 
        se vont les opinions, succédant du 
        pour   au contre, selon qu’on a de lumière. 
        3.   Dieu ayant fait le Ciel et la 
        Terre qui ne sentent pas le bonheur 
        de leur être, il a voulu faire des êtres 
        qui le connussent, et qui composassent 
        un corps de membres pensants. 
        Tous les hommes sont membres 
        de ce corps ; et pour être heureux il 
        faut qu’ils conforment leur volonté 
        particulière à la volonté universelle 
        qui gouverne le corps entier. Cependant 
        il arrive souvent que l’on 
        croit être un tout ; et que ne se  |