Preuves par discours III - Fragment n° 7 / 10  – Le papier original est perdu

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 44 p. 227 / C2 : p. 439 v°

Le texte a été ajouté dans l’édition de 1678 : Chap. XIV - Jésus-Christ : 1678 n° 8 p. 112

Éditions savantes : Faugère II, 368, XXV  / Havet XVIII.8 / Brunschvicg 769 / Le Guern 417 / Lafuma 447 (série V) / Sellier 690

 

 

 

La conversion des païens n’était réservée qu’à la grâce du Messie. Les Juifs ont été si longtemps à les combattre sans succès : tout ce qu’en ont dit Salomon et les prophètes a été inutile. Les sages, comme Platon et Socrate, n’ont pu le persuader.

 

 

Pascal revient ici sur les progrès foudroyants du premier christianisme, effet de la grâce de Jésus-Christ, par contraste non seulement avec les philosophes les plus spirituels (Platon et son maître Socrate), mais aussi avec le peuple juif, pourtant porteur de la prophétie messianique.

 

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Fragments connexes

 

Perpétuité 11 (Laf. 289, Sel. 321). Les Juifs charnels tiennent le milieu entre les chrétiens et les païens. Les païens ne connaissent point Dieu et n’aiment que la terre, les juifs connaissent le vrai Dieu et n’aiment que la terre, les chrétiens connaissent le vrai Dieu et n’aiment point la terre. Les juifs et les païens aiment les mêmes biens. Les juifs et les chrétiens connaissent le même Dieu.

Les Juifs étaient de deux sortes. Les uns n’avaient que les affections païennes, les autres avaient les affections chrétiennes.

Preuves de Jésus-Christ 4 (Laf. 301, Sel. 332). Sainteté.

Effundam spiritum meum. Tousles peuples étaient dans l’infidélité et dans la concupiscence, toute la terre fut ardente de charité : les princes quittent leurs grandeurs, les filles souffrent le martyre. D’où vient cette force ? C’est que le Messie est arrivé. Voilà l’effet et les marques de sa venue.

Prophéties 17 (Laf. 338, Sel. 370). Prédictions.

Qu’en la quatrième monarchie, avant la destruction du second temple, avant que la domination des Juifs fût ôtée en la soixante-dixième semaine de Daniel, pendant la durée du second temple, les païens seraient instruits et amenés à la connaissance du Dieu adoré par les Juifs ; que ceux qui l’aiment seraient délivrés de leurs ennemis, remplis de sa crainte et de son amour. Et il est arrivé qu’en la quatrième monarchie, avant la destruction du second temple, etc., les païens en foule adorent Dieu et mènent une vie angélique.

Les filles consacrent à Dieu leur virginité et leur vie, les hommes renoncent à tous plaisirs. Ce que Platon n’a pu persuader à quelque peu d’hommes choisis et si instruits, une force secrète le persuade à cent milliers d’hommes ignorants, par la vertu de peu de paroles.

Les riches quittent leurs biens, les enfants quittent la maison délicate de leurs pères pour aller dans l’austérité d’un désert, etc. Voyez Philon juif.

Qu’estce que tout cela ? c’est ce qui a été prédit si longtemps auparavant. Depuis deux mille années aucun païen n’avait adoré le Dieu des Juifs et dans le temps prédit la foule des païens adore cet unique Dieu. Les [temples] sont détruits, les rois mêmes se soumettent à la croix. Qu’estce que tout cela ? C’est l’esprit de Dieu qui est répandu sur la terre.

Nul païen depuis Moïse jusqu’à Jésus-Christ selon les rabbins mêmes ; la foule des païens après Jésus-Christ croit les livres de Moïse et en observe l’essence et l’esprit et n’en rejette que l’inutile.

Dossier de travail (Laf. 403, Sel. 22). Misère.

Salomon et Job ont le mieux connu et le mieux parlé de la misère de l’homme, l’un le plus heureux et l’autre le plus malheureux. L’un connaissant la vanité des plaisirs par expérience, l’autre la réalité des maux.

Preuves par discours III (Laf. 449, Sel. 690). Les sages qui ont dit qu’il n’y a qu’un Dieu ont été persécutés, les Juifs haïs, les chrétiens encore plus. Ils ont vu par lumière naturelle que s’il y a une véritable religion sur la terre, la conduite de toutes choses doit y tendre comme à son centre.

Preuves par les Juifs IV (Laf. 454, Sel. 694). Je trouve donc ce peuple grand et nombreux sorti d’un seul homme, qui adore un seul Dieu, et qui se conduit par une loi qu’ils disent tenir de sa main ils soutiennent qu’ils sont les seuls du monde auxquels Dieu a révélé ses mystères. Que tous les hommes sont corrompus et dans la disgrâce de Dieu, qu’ils sont tous abandonnés à leur sens et à leur propre esprit. Et que de là viennent les étranges égarements et les changements continuels qui arrivent entre eux et de religions et de coutumes. Au lieu qu’ils demeurent inébranlables dans leur conduite, mais que Dieu ne laissera point éternellement les autres peuples dans ces ténèbres, qu’il viendra un libérateur, pour tous, qu’ils sont au monde pour l’annoncer aux hommes, qu’ils sont formés exprès pour être les avant-coureurs et les hérauts de ce grand avènement, et pour appeler tous les peuples à s’unir à eux dans l’attente de ce libérateur.

Pensées diverses (Laf. 589, Sel. 488). Le peuple juif moqué des Gentils.

 

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