Glossaire
Méchant.
Mauvais, qui ne vaut rien, dépourvu de bonnes qualités ; en morale se dit de ce qui est malin (Furetière). Se dit aussi de ce qui est de mauvaise qualité (un méchant écrit).
Voir Fondement 10 (Laf. 233, Sel. 265), Loi figurative 11 (Laf. 255, Sel. 287) et Pensées diverses (Laf. 659, Sel. 543).
Mède.
Peuple iranien, dont le roi Cyrus suscita la ruine.
Voir Prophéties III (Laf. 485, Sel. 720).
Médecin, Médecine.
Voir Halleux Robert, article Médecins, chirurgiens, apothicaires, in Blay Michel et Halleux Robert (dir.), La science classique, XVIe-XVIIIe siècle, Dictionnaire critique, Paris, Flammarion, 1998, p. 108-117.
Sur le « médecin de Port-Royal », voir Duboucher Georges, “Hamon médecin”, Chroniques de Port-Royal, 1987.
Voir Raisons des effets 6 (Laf. 87, Sel. 121), Vanité 31 (Laf. 44, Sel. 78), Pensées diverses (Laf. 586, Sel. 486) et Pensées diverses (Laf. 638, Sel. 529).
Médiateur.
La nature de l’homme étant sans mesure commune avec celle de Dieu, il a fallu une intervention venue de Dieu même pour créer une communication. Le Christ qui est tout à la fois homme et Dieu est ce médiateur sans lequel les hommes seraient laissés à leur obscurité, sans moyen de connaître Dieu.
Voir Excellence 1 (Laf. 189, Sel. 221), Excellence 3 (Laf. 190, Sel. 223) et Conclusion 2 (Laf. 378, Sel. 410).
Médiocrité.
Caractère de juste mesure moyenne. Le mot n’a pas le sens dépréciateur qu’il a pris aujourd’hui.
Voir Pensées diverses (Laf. 518, Sel. 452).
Melchisédech.
Ce souverain de Salem (c’est-à-dire sans doute Jérusalem) apparaît dans la Genèse. Abraham le rencontre et lui rend tribut. Dans l’Épître aux Hébreux, Jésus-Christ est dit grand-prêtre dans l’ordre de Melchisédech (Épître aux Hébreux, V, 1 sq.).
Voir Preuves par les Juifs III (Laf. 453, Sel. 693).
Mêler, Mélange.
Mélange : mixtion et confusion de choses mêlées ensemble (Furetière), notamment hétérogènes. Le mot est en général dépréciateur chez Pascal, pour dénoncer des combinaisons de choses de nature différente, qui ne suscitent que de l’incompréhension.
Voir Loi figurative 25 (Laf. 270, Sel. 301), Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230) et Miracles III (Laf. 905, Sel. 450).
Mem.
Le mem est une lettre de l’alphabet hébraïque correspondant à notre M. Il est employé ouvert vers le bas, מ, au commencement ou au milieu des mots ; il est écrit fermé, ם, à la fin des mots. Pris symboliquement par les rabbins interprètes des Écritures, le מ ouvert compte pour 40, le ם fermé 600. Pascal estime ce type d’interprétation abusif.
Voir Loi figurative 27 (Laf. 272, Sel. 303) et Preuves par les Juifs VI (Laf. 476, Sel. 711).
Membre.
Pascal use parfois de ce mot dans les Pensées pour désigner les chrétiens qui forment le corps mystique du Christ. La liasse Morale chrétienne recourt à cette figure paulinienne.
Voir Morale chrétienne 18 (Laf. 368, Sel. 401), Grandeur 7 (Laf. 111, Sel. 143), Rabbinage 2 (Laf. 278, Sel. 309), Morale chrétienne 9 (Laf. 359, Sel. 391), Morale chrétienne 10 (Laf. 360, Sel. 392), etc.
Mémoire.
Pascal semble dénigrer la mémoire dans la Préface au traité du vide, quand il oppose les matières de mémoire (l’histoire, les langues) aux matières de raison et d’expérience (géométrie et physique). Mais il note aussi que la mémoire est nécessaire pour toutes les opérations de l’esprit.
Voir Preuves de Moïse 3 (Laf. 292, Sel. 324), Pensées diverses (Laf. 646, Sel. 531), Pensées diverses (Laf. 651, Sel. 536), Pensées diverses (Laf. 688, Sel. 567) et Pensées diverses (Laf. 793, Sel. 646).
Menace.
Action caractéristique de la violence telle que l’entend Pascal (emploi de la force en dehors de ses limites d’exercice).
Voir Soumission 6 (Laf. 172, Sel. 203), Transition 3 (Laf. 198, Sel. 229), Preuves par discours II (Laf. 428, Sel. 682) et Preuves par discours II (Laf. 432, Sel. 684).
Mendier.
Le mot désigne souvent le fait de supplier de façon humiliante, mais insistante, pour obtenir quelque chose : on mendie une charge, une distinction. Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).
Mentir, Mensonge.
Voir Provinciale IX, 14.
Pontas Jean, Dictionnaire des cas de conscience ou décisions, par ordre alphabétique, des plus considérables difficultés touchant la morale et la discipline ecclésiastique, publié par l’abbé Migne, 1847, t. 1, p. 135. Mensonge.
Voir Vanité 31 (Laf. 44-45, Sel. 78), Soumission 19 (Laf. 184, Sel. 216), Dossier de travail (Laf. 396, Sel. 15), Pensées diverses (Laf. 591, Sel. 490), Pensées diverses (Laf. 655, Sel. 539), etc.
Mépris.
Mépris de soi : voir Montaigne, Essais, II, 3, Coutume de l’île de Cea, éd. Balsamo, Pléiade, p. 372 : « Car en fin c’est notre être, c’est notre tout. Les choses qui ont un être plus noble et plus riche, peuvent accuser le nôtre : mais c’est contre nature, que nous nous méprisons et mettons nous-mêmes à nonchaloir ; c’est une maladie particulière, et qui ne se voit en aucune autre créature, de se haïr et dédaigner. » Le mépris de soi est une forme de sa vanité et de sa misère.
Voir Raisons des effets 9 (Laf. 90, Sel. 124), Contrariétés 1 (Laf. 119, Sel. 151), Contrariétés 6 (Laf. 123, Sel. 156), Dossier de travail (Laf. 383, Sel. 2), Pensées diverses (Laf. 756, Sel. 626), etc.
Mer.
Aller sur mer : Pascal semble associer souvent voyage sur mer et incertitude.
Voir Raisons des effets 19 (Laf. 101, Sel. 134) et Pensées diverses (Laf. 771, Sel. 636).
Mer Rouge : voir Loi figurative 19 (Laf. 264, Sel. 295), Loi figurative 29 (Laf. 274, Sel. 305), Loi figurative 30 (Laf. 275, Sel. 306) et Prophéties VIII (Laf. 503, Sel. 738).
Mère.
Le fragment Divertissement 3 (Laf. 135, Sel. 167) dans lequel Pascal évoque une mère ne paraît guère inspiré par la conscience de l’amour maternel. Il faut noter qu’il n’a pas connu la sienne.
Mériter, Mérite.
Ce qui donne de la valeur à une personne. Le mot intervient souvent dans la théologie de la grâce, où il est question de savoir si la prédestination est, de la part de Dieu, antérieure ou postérieure aux mérites des hommes. Voir les Écrits sur la grâce.
Voir Misère 6 (Laf. 58, Sel. 91), Raisons des effets 13 (Laf. 94, Sel. 128), Fausseté 16 (Laf. 218, Sel. 251), Fondement 8 (Laf. 231, Sel. 263), Morale chrétienne 9 (Laf. 359, Sel. 391), etc.
Merveille.
Ce qui semble dépasser les bornes du possible et qui suscite la stupéfaction des hommes. Cependant la devise des savants mécanistes pourrait être la devise inscrite en page de titre des Œuvres mathématiques de Simon Stevin : la merveille n’est pas merveille. Entendre que lorsqu’on connaît la raison des effets, l’émerveillement n’a plus lieu d’être.
Voir A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182), A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), Perpétuité 5 (Laf. 283, Sel. 315) et Preuves par les Juifs VI (Laf. 482, Sel. 717).
Messe.
Office dominical de la religion chrétienne. Dans la sixième Provinciale, Pascal révèle les adoucissements qu’ont inventés les casuistes pour éluder le devoir d’assistance à la messe.
Voir Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680).
Messie.
Jésus-Christ répond à l’attente du peuple juif d’un souverain qui ferait la grandeur de son peuple et soumettrait le monde à sa religion. Mais Pascal estime avec la tradition chrétienne que la domination de ce Messie n’était pas d’ordre politique, mais de nature spirituelle.
Robert A. et Feuillet A., Introduction à la Bible, II, Nouveau Testament, Tournai, Desclée, 1959, p. 765 sq. Thèmes majeurs sur le Christ.
Mesnard Jean, “Au cœur de l’apologétique de Pascal : Dieu par Jésus-Christ”, in La culture du XVIIe siècle, Paris, Presses Universitaires de France, 1992, p. 414-425.
Voir Fondement 18 (Laf. 241, Sel. 273), Loi figurative 11 (Laf. 255, Sel. 287), Loi figurative 12 (Laf. 256, Sel. 288), Loi figurative 18 (Laf. 263, Sel. 294), Loi figurative 19 (Laf. 264, Sel. 295), etc.
Métaphysique.
Science qui considère les esprits et les substances incorporelles, s’attache à la contemplation de Dieu, des anges et des principes des sciences. On l’appelle aussi théologie naturelle. Comme adjectif, le mot se dit aussi de ce qui est trop abstrait, trop subtil (Furetière).
Voir Excellence 2 (Laf. 190, Sel. 222).
Méthode.
Règle ou art de disposer les choses d’une manière qu’on les puisse faire comprendre avec plus de facilité, pour la prouver aux autres (Furetière). Alors que Descartes n’expose qu’une méthode, Pascal distingue plusieurs formes de méthode, selon les ordres de choses. Voir Davidson Hugh, "Le pluralisme méthodologique chez Pascal", Méthodes chez Pascal, Paris, P. U. F., 1979, p. 19-26.
Voir Pensées diverses (Laf. 780, Sel. 644).
Métier.
Art, profession qu’on choisit, à laquelle on s’applique. Ce mot qui signifie un emploi bas dans le propre, signifie quelque chose de plus noble dans le figuré (Furetière).
Voir Contrariétés 12 (Laf. 129, Sel. 162) et Pensées diverses (Laf. 634, Sel. 527).
Meurtre.
Voir dans la Provinciale VII les décisions des casuistes sur le meurtre, et ce que Pascal en pense.
Voir Vanité 37 (Laf. 51, Sel. 84) et Misère 9 (Laf. 60, Sel. 94).
Mexico.
Capitale aztèque. Pascal n’est que superficiellement instruit de la religion des Aztèques.
Voir Preuves par les Juifs VI (Laf. 481, Sel. 716).
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