Glossaire

 

Péché, Péché originel, Pécheur.

La doctrine du péché originel est clairement et brièvement expliquée dans l’un des Écrits sur la grâce, le Traité de la prédestination et de la grâce, 3, Rédaction plus élaborée de la partie centrale, OC III, éd. J. Mesnard, p. 792 sq.

Plusieurs fragments insistent sur le caractère incompréhensible du péché originel. Pascal suit en cela saint Augustin : voir sur ce point Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, Paris, Colin, 1970, p. 252.

La source de la doctrine sur la transmission du péché aux enfants se trouve dans saint Paul, Rom., 9, 11-13 : « Car avant qu’ils fussent nés, et avant qu’ils eussent fait aucun bien ni aucun mal, afin que le décret de Dieu demeurât ferme selon son élection éternelle, non à cause de leurs œuvres, mais à cause de l’appel et du choix de Dieu, il lui fut dit : l’aîné sera assujetti au plus jeune ; selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Esaü. Que dirons-nous donc ? Est-ce qu’il y a en Dieu de l’injustice ? Dieu nous garde de cette pensée » (tr. Sacy). Elle est reprise dans Saint Augustin, Œuvres, La crise pélagienne, II, t. 22, Bibliothèque augustinienne, Paris, Desclée de Brouwer, 1975, p. 720. Voir la note p. 779 sq et celle de la p. 791, Le baptême des enfants et le dogme du péché originel.

Voir Rabbinage 2 (Laf. 278, Sel. 309), Excellence 1 (Laf. 189, Sel. 221), Preuves de Jésus-Christ 17 (Laf. 315, Sel. 346), Pensées diverses (Laf. 804, Sel. 653), Pensées diverses (Laf. 809, Sel. 656), etc.

 

Peinture.

Comme dans d’autres fragments de la liasse Vanité, la peinture est prise comme preuve de la vanité de l’homme : dans un tableau, on n’admire pas l’objet représenté, mais l’effet de ressemblance, qui est indépendant de la nature de l’objet représenté.

Voir Vanité 9 (Laf. 21, Sel. 55), Vanité 27 (Laf. 40, Sel. 74), Loi figurative 15 (Laf. 260, Sel. 291), Pensées diverses (Laf. 558, Sel. 465), Pensées diverses (Laf. 573, Sel. 476) et Pensées diverses (Laf. 578, Sel. 481).

 

Pénitence.

Voir Bouyer L., Dictionnaire théologique, art. Pénitence, p. 511-515. La pénitence désigne la conversion du pécheur, avec les actes qui en dépendent. Le sacrement de la pénitence est la confession. Pascal en traite dans les Provinciales, notamment dans la dixième lettre.

Voir A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), Fondement 12 (Laf. 235, Sel. 267), Perpétuité 3 (Laf. 281, Sel. 313), Dossier de travail (Laf. 398, Sel. 17), Pensées diverses (Laf. 713, Sel. 591), etc.

 

Penser, Pensée.

La pensée est le fondement de la grandeur de l’homme, selon Pascal.

Le fragment Grandeur 7 (Laf. 111, Sel. 143) rappelle la démarche de Descartes par laquelle, dans la deuxième Méditation, § 6-7, il exclut de sa nature les parties de son corps pour aboutir à l’idée que la pensée est la seule chose qui ne puisse être détachée de son être.

La machine arithmétique imite la pensée humaine.

Voir aussi Vanité 34 (Laf. 48, Sel. 81), Grandeur 9 (Laf. 113, Sel. 145), Divertissement 2 (Laf. 133-134, Sel. 166), Divertissement 7 (Laf. 139, Sel. 171), Preuves de Jésus-Christ 12 (Laf. 309, Sel. 340), etc.

 

Pensée de derrière.

L’idée de pensée de derrière la tête trouve son origine dans la distinction classique depuis Aristote du discours intérieur qui répond au for intérieur et du discours extérieur qui correspond au for extérieur.

Aristote, Organon, III, Anal. II, livre I, 10, éd. Tricot, Paris, Vrin, 1971, p. 57. « Je dis qu’on doit nécessairement croire, parce que la démonstration, pas plus que le syllogisme, ne s’adresse au discours extérieur, mais au discours intérieur de l’âme. On peut en effet toujours trouver des objections au discours extérieur, tandis qu’au discours intérieur on ne le peut pas toujours ».

Cette idée a été reprise dans la Logique de Port-Royal : Arnauld Antoine et Nicole Pierre, La logique, IV, VI, éd. D. Descotes, Champion, 2011, p. 549, et 2e éd., 2014, p. 552.

C’est souvent une idée soutenue par les esprits libertins qu’il faut être à la fois différent du peuple et agir comme le peuple, pratiquant ce que J.-P. Cavaillé a appelé la dissimulation : voir Cavaillé Jean-Pierre, Dis/simulations. Jules-César Vanini, François La Mothe Le Vayer, Gabriel Naudé, Louis Machon et Torquato Accetto. Religion, morale et politique au XVIIe siècle, Paris, Champion, 2002.

Voir Raisons des effets 10 (Laf. 91, Sel. 125).

 

Perdre.

Le verbe perdre a deux sens qu’il faut nettement distinguer : dans le sens actif, on dit que l’on perd une personne quand on la fait périr ; au sens passif, perdre une chose signifie l’égarer. Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181) emploie le verbe perdre au second sens ; Commencement 8 (Laf. 158, Sel. 190) l’entend au premier sens.

Voir aussi Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), Preuves de Jésus-Christ 13 (Laf. 310, Sel. 341), Conclusion 2 (Laf. 378, Sel. 410), etc.

 

Père.

Les emplois du mot père dans les Pensées touchent souvent la relation, bonne ou mauvaise, avec les enfants.

Voir Contrariétés 9 (Laf. 126, Sel. 159), Perpétuité 5 (Laf. 283, Sel. 315), Preuves de Moïse 1 (Laf. 290, Sel. 322), Morale chrétienne 9 (Laf. 359, Sel. 391), Pensées diverses (Laf. 570-571, Sel. 474), etc.

 

Péril.

Voir Danger.

Références : Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), Divertissement 6 (Laf. 138, Sel. 170), Pensées diverses (Laf. 716, Sel. 594) et Preuves par discours II (Laf. 428, Sel. 682).

 

Période.

En termes de chronologie, période est une mesure de temps, une époque ou un temps remarquable par où, selon les différentes nations, on commence à compter les années (Furetière).

Voir Prophéties 16 (Laf. 337, Sel. 369).

 

Périr, Périssable.

Finir malheureusement (Furetière). Se dit spirituellement : des âmes périssent tous les jours.

Voir Fausseté 7 (Laf. 209, Sel. 242), Loi figurative 23 (Laf. 268, Sel. 299), Fondement 15 (Laf. 238, Sel. 270), Perpétuité 2 (Laf. 280, Sel. 312), Morale Chrétienne 22 (Laf. 373, Sel. 405) et Preuves par les Juifs I (Laf. 451, Sel. 691).

 

Perpétuité.

Voir la liasse Perpétuité.

Voir aussi Miracles III (Laf. 866 et 871, Sel. 440), Soumission 12 (Laf. 178, Sel. 209), Morale chrétienne 16 (Laf. 366, Sel. 398), Miracles III (Laf. 892, Sel. 446), Miracles III (Laf. 894, Sel. 448), etc.

 

Persécution.

Peine, tourment, incommodité qu’on fait souffrir. L’Église a souffert plusieurs persécutions sous les premiers empereurs (Furetière). Le Dictionnaire de l’Académie précise : poursuite injuste et violente.

Voir Prophéties 11 (Laf. 332, Sel. 364), Miracles III (Laf. 859, Sel. 438), Miracles III (Laf. 884, Sel. 444), Pensées diverses (Laf. 598, Sel. 495), Pensées diverses (Laf. 743, Sel. 617), etc.

 

Perse.

Royaume des Achéménides. Daniel juif d’origine noble, fut déporté autour de l’an 600 à la cour de Nabuchodonosor après la destruction de Jérusalem.

Voir Prophéties III (Laf. 485, Sel. 720).

 

Persée.

Persée fut roi de Macédoine de 181 à 168 avant Jésus-Christ. Il entreprit de libérer la Grèce du joug romain, tenant les généraux ennemis en échec jusqu’en 168, date à laquelle Paul Émile prit les opérations en main et infligea aux Macédoniens la cuisante défaite de Pydna. Persée, abandonné de son entourage, se livra aux Romains avec ses enfants ; il figura au triomphe de Paul Émile. D’après Plutarque, Vie de Paul Émile, XXXIII, Persée demanda à Paul Émile de ne pas être traîné dans le cortège ; le général lui répondit que cela était auparavant en son pouvoir, et l’était encore, s’il le voulait. Persée n’échappa pas au triomphe : d’après Plutarque, « il marchait en arrière de ses enfants et de leur suite, portant des vêtements de deuil et chaussé à la mode de son pays. Il paraissait hébété et semblable à quelqu’un qui aurait perdu la tête ». On le fit enfermer dans un cachot, où il vécut deux ans et mourut, de faim ou abattu par des soldats commis à sa garde.

Voir Vanité 3 (Laf. 15, Sel. 49) et Grandeur 13 (Laf. 117, Sel. 149).

 

Personne.

Substance individuelle d’une nature intelligente ; individu de chaque homme ou de chaque femme (Furetière). Le Dictionnaire de l’Académie précise que ce mot ne se dit que de l’homme et de la femme. Furetière ajoute que les théologiens ont peine à expliquer ce qu’il faut entendre par là en théologie.

Voir aussi Acception de personnes.

Voir Commencement 10 (Laf. 160, Sel. 192), Loi figurative 31 (Laf. 276, Sel. 307), Morale chrétienne 21 (Laf. 372, Sel. 404), Conclusion 4 (Laf. 380, Sel. 412), Pensées diverses (Laf. 673, Sel. 552), etc.

 

Perspective.

La science de la perspective et des arts qui en dépendent a été étudiée par Andersen Kirsti, The geometry of an art. The history or the mathematical theory of perspective from Alberti to Monge, New York, Springer, 2007.

L’initiateur de Pascal dans la théorie de la perspective à travers la géométrie des coniques est Girard Desargues. Voir Taton René, L’œuvre mathématique de Girard Desargues, Paris, P. U. F., 1951, et Taton René et Flocon Albert, La Perspective, P. U. F., Paris, 1970.

Voir Vanité 9 (Laf. 21, Sel. 55).

 

Persuader, Persuasion.

Voir l’opuscule sur L’esprit géométrique, 2e partie, qui traite expressément de l’art de persuader. L’art de persuader complet comprend l’art de convaincre et l’art de plaire.

Voir Raisons des effets 17 (Laf. 99, Sel. 132), Fausseté 15 (Laf. 217, Sel. 250), Prophéties 17 (Laf. 338, Sel. 370), Dossier de travail (Laf. 396, Sel. 15), Pensées diverses (Laf. 737, Sel. 617), etc.