Prophéties VI  – Papier original : cinq feuilles (découpées en dix feuillets post mortem)

                                                           RO 171, 173, 175, 177, 179, 181, 183, 185, 187, 189

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 72 p. 289 à 297  / C2 : p. 511 à 519 v°

Éditions savantes : Faugère II, 298, XXIX à XXXIV / Havet XXV.170 / Brunschvicg 713 / Tourneur p. 341 / Le Guern 453 / Lafuma 489 (série XVII) / Sellier 735

______________________________________________________________________________________

 

Éclaircissements

 

 

Bibliographie

Captivité des Juifs sans retour

Figures

Prophéties preuve de divinité

Prédiction de Cyrus

Réprobation des Juifs et conversion des gentils

Réprobation du temple

 

 

Is., 65.

Réprobation des Juifs et conversion des gentils.

Ceux‑là m’ont cherché qui ne me consultaient point. Ceux‑là m’ont trouvé qui ne me cherchaient point. J’ai dit : Me voici, me voici, au peuple qui n’invoquait point mon nom.

J’ai étendu mes mains tout le jour au peuple incrédule qui suit ses désirs et qui marche dans une voie mauvaise, à ce peuple qui me provoque sans cesse par les crimes qu’il commet en ma présence, qui s’est emporté à sacrifier aux idoles, etc.

Ceux‑là seront dissipés en fumée au jour de ma fureur, etc.

J’assemblerai les iniquités de vous et de vos pères et vous rendrai à tous selon vos œuvres.

Le Seigneur dit ainsi : Pour l’amour de mes serviteurs je ne perdrai tout Israël, mais j’en réserverai quelques‑uns, de même qu’on réserve un grain resté dans une grappe, duquel on dit : Ne l’arrachez pas, parce que c’est bénédiction.

Ainsi j’en prendrai de Jacob et de Juda pour posséder mes montagnes, que mes élus et mes serviteurs auront en héritage, et mes campagnes fertiles et admirablement abondantes.

Mais j’exterminerai tous les autres, parce [que] vous avez oublié votre Dieu pour servir des dieux étrangers. Je vous ai appelés et vous n’avez point répondu. J’ai parlé et vous n’avez point ouï, et vous avez choisi les choses que j’avais défendues.

C’est pour cela que le Seigneur dit ces choses. Voici : mes serviteurs seront rassasiés et vous languirez de faim. Mes serviteurs seront dans la joie et vous dans la confusion. Mes serviteurs chanteront des cantiques, de l’abondance de la joie de leur cœur, et vous pousserez des cris et des hurlements, de l’affliction de votre esprit.

Et vous laisserez votre nom en abomination à mes élus. Le Seigneur vous exterminera et nommera ses serviteurs d’un autre nom, dans lequel celui qui sera béni sur la terre sera béni en Dieu, etc.

Parce que les premières douleurs sont mises en oubli.

Car voici, je crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre, et les choses passées ne seront plus en mémoire et ne reviendront plus en la pensée.

Mais vous vous réjouirez à jamais dans les choses nouvelles que je crée, car je crée Jérusalem pour n’être autre chose que joie et son peuple réjouissance, et je me plairai en Jérusalem et en mon peuple, et on n’y entendra plus de cris et de pleurs.

 

Le manuscrit porte la trace des hésitations de Pascal sur le début de cette traduction.

Isaïe, LXV, 1-19. « Quaesierunt me qui ante non interrogabant, invenerunt qui non quaesierunt me. Dixi : Ecce ego ; ecce ego ad gentem, quae non vocabat nomen meum. 2. Expandi manus meas tota die ad populum incredulum, qui graditur in via non bona post cogitationes suas : 3. populus qui ad iracundiam provocat me ante faciem meam semper : qui immolant in hortis, et sacrificant super lateres ; 4. qui habitant in sepulchris, et in delubris idolorum dormiunt : qui comedunt carnem suillam, et jus profanum in vasis eorum : 5. qui dicunt : Recede a me, non appropinques mihi, quia immundus es : isti fumus erunt in furore meo, ignis ardens tota die. 6. Ecce scriptum est coram me : non tacebo, sed reddam et retribuam in sinu eorum : 7. iniquitates vestras et iniquitates patrum vestrorum simul, dicit Dominus, qui sacrificaverunt super montes, et super colles exprobraverunt mihi, et remetiar opus eorum primum in sinu eorum. 8. Haec dicit Dominus : Quomodo si inveniatur granum in botro, et dicatur : Ne dissipes illud, quoniam benedictio est : sic faciam propter servos meos, ut non disperdam totum. 9. Et educam de Jacob semen, et de Juda possidentem montes meos : et haereditabunt eam electi mei, et servi mei habitabunt ibi. 10. Et erunt campestria in caulas gregum, et vallis Achor in cubile armentorum, populo meo qui requisierunt me. 11. Et vos, qui dereliquistis Dominum, qui obliti estis montem sanctum meum, qui ponitis fortunae mensam, et libatis super eam ; 12. numerabo vos in gladi,o et omnes in caede corruetis : pro eo quod vocavi, et non respondistis : locutus sum, et non audistis : et faciebatis malum in oculis meis, et quae nolui elegistis. 13. Propter hoc haec dicit Dominus Deus : Ecce servi mei comedent, et vos esurietis : ecce servi mei bibent, et vos sitietis. 14. Ecce servi mei laetabuntur, et vos confundemini : ecce servi mei laudabunt prae exultatione cordis, et vos clamabitis prae dolore cordis, et prae contritione spiritus ululabitis. 15. Et dimittetis nomen vestrum in juramentum electis meis : et interficiet te Dominus Deus, et servos suos vocabit nomine alio. 16. In quo qui benedictus est super terram, benedicetur in Deo amen : et qui jurat in terra, jurabit in Deo amen : quia oblivioni traditae sunt angustiae priores, et quia absconditae sunt ab oculis meis. 17. Ecce enim ego creo caelos novos, et terram novam : et non erunt in memoria priora, et non ascendent super cor. 18. Sed gaudebitis, et exultabitis usque in sempiternum, in his quae ego creo : quia ecce ego creo Jerusalem exultationem, et populum eius gaudium. 19. Et exultabo in Jerusalem, et gaudebo in populo meo : et non audietur in eo ultra vox fletus et vox clamoris ».

Traduction de Port-Royal : « Ceux qui ne se mettaient point en peine de me connaître sont venus vers moi, et ceux qui ne me cherchaient point m’ont trouvé. J’ai dit à une nation qui n’invoquait point mon nom auparavant : Me voici, me voici. 2. J’ai étendu mes mains pendant tout le jour vers un peuple incrédule, qui marche dans une voie qui n’est pas bonne en suivant ses pensées ; 3. vers un peuple qui fait sans cesse devant mes yeux ce qui n’est propre qu’à m’irriter ; qui immole des hosties dans des jardins, et qui sacrifie sur des autels de brique ; 4. qui habite dans les sépulcres ; qui dort dans les temples des idoles ; qui mange de la chair de pourceau, et qui met dans ses vases une liqueur profane ; 5. qui dit aux autres : Retirez-vous de moi, ne vous approchez pas, parce que vous n’êtes pas pur : ils deviendront une fumée au jour de ma fureur, un feu qui brûlera toujours. 6. Leur péché est écrit devant mes yeux : je ne me tairai plus, mais je leur rendrai, je verserai dans leur sein ce qu’ils méritent : 7. je punirai vos iniquités, dit le Seigneur, et tout ensemble les iniquités de vos pères, qui ont sacrifié sur les montagnes, et qui m’ont déshonoré sur les collines ; et en vous punissant je verserai dans votre sein une peine proportionnée à leurs anciens dérèglements. 8. Voici ce que dit le Seigneur : Comme lorsqu’on trouve un beau grain dans une grappe, on dit : Ne le gâtez pas, parce qu’il a été béni de Dieu ; ainsi en faveur de mes serviteurs je n’exterminerai pas Israël entièrement. 9. Je ferai sortir une postérité de Jacob, et de Juda celui qui possédera mes montagnes : ceux que j’aurai élus seront les héritiers de cette terre, et mes serviteurs y habiteront. 10. Les campagnes serviront de parc aux troupeaux, et la vallée d’Achor servira de retraite aux bœufs de mon peuple, de ceux qui m’auront recherché. 11. Mais pour vous qui avez abandonné le Seigneur, qui avez oublié ma montagne sainte, qui dressez à la fortune un autel, et qui offrez des liqueurs en sacrifice ; 12. je vous ferai passer l’un après l’autre au fil de l’épée, et vous périrez tous dans ce carnage [en note : Hebr. Vous baisserez la tête pour recevoir le coup de la mort] ; parce que j’ai appelé, et vous n’avez point répondu ; j’ai parlé, et vous n’avez point entendu ; vous avez fait le mal devant mes yeux, et vous avez choisi tout ce que je ne voulais point [en note : Autr. Vous vous êtes portés par votre choix à tout ce que etc.]. 13. C’est pourquoi voici ce que dit le Seigneur notre Dieu : Mes serviteurs mangeront, et vous serez dans la faim ; mes serviteurs boiront, et vous serez dans la soif. 14. Mes serviteurs se réjouiront, et vous serez couverts de confusion : mes serviteurs éclateront en des cantiques de louanges dans le ravissement de leur cœur, et vous éclaterez en de grands cris dans l’amertume de votre cœur, et en de tristes hurlements dans le déchirement de votre esprit. 15. Et vous rendrez votre nom à mes élus un nom d’imprécation : le Seigneur notre Dieu vous fera périr et il donnera à ses serviteurs un autre nom. 16. Celui qui sera béni en ce nom sur la terre sera béni du Dieu de vérité : et celui qui jurera sur la terre jurera au nom du Dieu de vérité ; parce que les anciennes afflictions seront alors mises en oubli, et qu’elles disparaîtront de devant mes yeux. 17. Car je m’en vas créer de nouveaux cieux, et une terre nouvelle : et tout ce qui a été auparavant s’effacera de la mémoire sans qu’il revienne à l’esprit. 18. Mais vous vous réjouirez et vous serez éternellement transportés de joie dans les choses que je vas créer ; parce que je m’en vas rendre Jérusalem une ville d’allégresse, et son peuple un peuple de joie. 19. Je prendrai mes délices dans Jérusalem, je trouverai ma joie dans mon peuple ; et on n’y entendra plus de voix lamentables ni de tristes cris. »

Le commentaire de Port-Royal porte sur le fait que sa colère contre son peuple entraîne Dieu à accorder ses bienfaits à d’autres peuples. « Les Gentils sont devenus les serviteurs de Dieu, et les véritables enfants d’Abraham ». Les Juifs « ont été superbes et ingrats après avoir été comblés des grâces du ciel ». Mais la leçon vaut a fortiori pour les chrétiens : « Qui est celui qui ne reconnaisse pas dans soi-même la racine de ces deux vices, et qui par conséquent n’en doive pas craindre les suites funestes ? Nous avons reçu infiniment plus que les Juifs. Si après cela nous oublions Dieu, notre faute en sera sans comparaison plus grande, et notre ingratitude plus inexcusable ».

Le verset Je m’en vas rendre Jérusalem une ville d’allégresse est interprétée de l’Église, qui est la « véritable Jérusalem ».

 

Je l’exaucerai avant qu’il demande. Je les ouïrai quand ils ne feront que commencer à parler. Le loup et l’agneau paîtront ensemble, le lion et le bœuf mangeront la même paille, le serpent ne mangera que la poussière, et on ne commettra plus d’homicide ni de violence en toute ma sainte montagne.

 

Isaïe, LXV, 24-25. « Eritque antequam clament, ego exaudiam : adhuc illis loquentibus, ego audiam. 25. Lupus et agnus pascentur simul, leo et bos comedent paleas ; et serpenti pulvis panis ejus : non nocebunt, neque occident in omni monte sancto meo, dicit Dominus ». Traduction de Port-Royal : « Avant qu’ils crient vers moi je les exaucerai : et lorsqu’ils parleront encore j’écouterai leurs prières. 25. Le loup et l’agneau iront paître ensemble ; le lion et le bœuf mangeront la paille ; et la poussière sera la nourriture du serpent : ils ne nuiront point, et ils ne tueront point sur toute ma montagne sainte, dit le Seigneur. » En note sur le dernier verset : « on ne fera tort à personne, et on ne tuera personne sur toute, etc. »

 

Is., 56.

Le Seigneur dit ces choses : Soyez justes et droits car mon salut est proche et ma justice va être révélée.

Bienheureux est celui qui fait ces choses, qui observe mon sabbat et garde ses mains de commettre aucun mal. (verset barré verticalement)

Et que les étrangers qui s’attachent à moi ne disent point : Dieu me séparera d’avec son peuple.

Car le Seigneur dit ces choses : Quiconque gardera mon sabbat et choisira de faire mes volontés et gardera mon alliance, je leur donnerai place dans ma maison et je leur donnerai un nom meilleur que celui que j’ai donné à mes enfants : ce sera un nom éternel qui ne périra jamais.

 

Pascal remonte dans le livre d’Isaïe. La partie barrée correspond aux deux premiers versets du chapitre d’Isaïe, LVI.

Isaïe, LVI, 1-5. « Haec dicit Dominus : Custodite judicium, et facite justitiam : quia juxta est salus mea ut veniat, et justitia mea ut reveletur. 2. Beatus vir, qui facit hoc, et filius hominis, qui apprehendet istud, custodiens sabbatum ne polluat illud : custodiens manus suas ne faciat omne malum. 3. Et non dicat filius advenae, qui adheret Domino, dicens : Separatione dividet me Dominus à populo suo, et non dicat eunuchus : Ecce ego lignum aridum. 4. Quia haec dicit Dominus eunuchis : Qui custodierint sabbata mea, et elegerint quae volui, et tenuerint foedus meum : 5. Dabo eis in domo mea, et in muris meis locum, et nomen melius a filiis et filiabus : nomen sempiternum dabo eis, quod non peribit. »

Traduction de Port-Royal : « Voici ce que dit le Seigneur : Gardez les règles de l’équité, et agissez selon la justice ; parce que le salut que je dois envoyer est proche, et que ma justice sera bientôt découverte. 2. Heureux l’homme qui agit de cette sorte, et le fils de l’homme qui suit cette règle : qui observe le sabbat et ne le viole point ; qui conserve ses mains pures, et qui s’abstient de faire aucun mal. 3. Que le fils de l’étranger, qui sera attaché au Seigneur, ne dise point : Le Seigneur m’a divisé et m’a séparé d’avec son peuple ; et que l’eunuque ne dise point : Je ne suis qu’un tronc desséché. 4. Car voici ce que le Seigneur dit aux eunuques : Je donnerai à ceux qui gardent mes jours de sabbat, qui embrassent ce qui me plaît, et qui demeurent fermes dans mon alliance : 5. Je leur donnerai, dis-je, dans ma maison et dans l’enceinte de mes murailles une place avantageuse, et un nom qui leur sera meilleur que des fils et des filles : je leur donnerai un nom éternel, qui ne périra jamais. »

Pascal supprime de sa traduction le terme d’eunuque (Vulgate) ou de châtré (Louvain). Le commentaire de Port-Royal indique que « les eunuques étaient maudits et déshonorés dans la vieille loi, mais maintenant c’est le désir de Dieu, selon l’Évangile, que l’on se rende eunuque pour le ciel [...]. Il faut être saint, c’est-à-dire, pur de corps et d’esprit ». Le sacrifice de l’eunuque est ensuite comparé à la consécration du corps vivant, « mortifié par la chasteté et la pénitence », et le sacrifice du martyre, « qui lui consacre son corps en perdant la vie ».

 

C’est pour nos crimes que la justice s’est éloignée de nous. Nous avons attendu la lumière et nous ne trouvons que les ténèbres. Nous avons espéré la clarté et nous marchons dans l’obscurité.

Nous avons tâté contre la muraille comme des aveugles, nous avons heurté en plein midi comme au milieu d’une nuit et comme des morts en des lieux ténébreux.

Nous rugirons tous comme des ours, nous gémirons comme des colombes. Nous avons attendu la justice et elle ne vient point. Nous avons espéré le salut et il s’éloigne de nous.

 

Pascal passe alors sans transition à Isaïe, LIX, 9-11. « Propter hoc elongatum est judicium a nobis, et non apprehendet nos justitia : expectavimus lucem, et ecce tenebrae ; splendorem, et in tenebris ambulavimus. 10. Palpavimus sicut caeci parietem, et quasi absque oculis attrectavimus : impegimus meridie quasi in tenebris, in caligosis quasi mortui. 11. Rugiemus quasi ursi omnes, et quasi columbae meditantes gememus ; expectavimus judicium et non est ; salutem et elongata est a nobis. »

Traduction de Port-Royal : « C’est pour cela que l’équité s’est éloignée de nous, et que la justice ne vient point jusqu’à nous ; nous attendions la lumière ; et nous voilà dans les ténèbres ; nous espérions un grand jour, et nous marchons dans une nuit sombre. 10. Nous allons comme des aveugles le long des murailles ; nous marchons à tâtons comme si nous n’avions point d’yeux : nous nous heurtons en plein midi comme si nous étions dans les ténèbres ; nous nous trouvons dans l’obscurité comme les morts. 11. Nous rugissons tous comme des ours ; nous soupirons et nous gémissons comme des colombes ; nous attendions un jugement juste, et il n’est point venu ; nous espérions le salut, et le salut est bien loin de nous. »

Lhermet J., Pascal et la Bible, p. 244, compare le texte de Pascal avec la Bible de Louvain, en quoi il voit un effort d’imitation de la part de Pascal. Mais la citation complète de la traduction de Louvain ne permet pas vraiment le rapprochement. « Pour telle chose est éloigné jugement de nous, et justice ne nous atteindra point. Nous avons attendu la lumière, et voici les ténèbres, la splendeur : et nous avons cheminé en ténèbres. Nous avons tâté après la paroi comme les aveugles, et l’avons tâtée des mains, comme celui qui est sans yeux : Nous avons choppé en plein midi, comme en ténèbres, et ès lieux obscurs, comme les morts. Nous bruirons tous comme les ours et gémirons en pensant comme les colombes. Nous avons attendu jugement, et n’y en a point ; salut, et il s’est éloigné de nous ».

 

-----

Is., 66, 18.

Mais je visiterai leurs œuvres et leurs pensées quand je viendrai pour les assembler avec toutes les nations et les peuples, et ils verront ma gloire.

Et je leur imposerai un signe, et de ceux qui seront sauvés j’en enverrai aux nations : en Afrique, en Lydie, en Italie, en Grèce, et aux peuples qui n’ont point ouï parler de moi et qui n’ont point vu ma gloire. Et ils amèneront vos frères.

 

Isaïe, LXVI, 18-20. « Ego autem opera eorum et cogitationes eorum venio ut congregem cum omnibus gentibus et linguis : et venient et videbunt gloriam meam. 19. Et ponam in eis signum, et mittam ex eis qui salvati fuerint, ad gentes in mare, in Africam, in Lydiam tenentes sagittam, in Italiam et Graeciam, ad insulas longe, ad eos qui non audierunt de me, et non viderunt gloriam meam. Et annuntiabunt gloriam meam gentibus. 20. Et adducent omnes fratres vestros de cunctis gentibus donum Domino, in equis, et in quadrigis, et in lecticis, et in mulis, et in carrucis, ad montem sanctum meum Jerusalem, dicit Dominus, quomodo si inferant filii Israël munus in vase mundo in domum Domini. »

Traduction de Port-Royal : « Mais pour moi je viens pour recueillir toutes leurs œuvres et toutes leurs pensées, et pour les assembler avec tous les peuples de quelque pays et de quelque langue qu’ils puissent être : ils comparaîtront tous devant moi, et ils verront ma gloire. 19. J’élèverai un étendard parmi eux, et j’envoierai ceux d’entre eux qui auront été sauvés, vers les nations, dans les mers, dans l’Afrique, dans la Lydie, dans les peuples armés de flèches, dans l’Italie, dans la Grèce, dans les îles les plus reculées, vers ceux qui n’ont jamais entendu parler de moi, et qui n’ont point vu ma gloire. Ils annonceront ma gloire aux Gentils. 20. Et ils feront venir tous vos frères de toutes les nations comme un présent pour le Seigneur ; ils les feront venir sur des chevaux, sur des chars, sur des litières, sur des mulets, et sur des chariots, à ma montagne sainte de Jérusalem, dit le Seigneur, comme lorsque les enfants d’Israël portent un présent au temple du Seigneur dans un vase pur. »

Le commentaire de Port-Royal insiste sur le fait que ce passage « représente clairement ce que les Apôtres ont fait dans le monde pour y établir la foi et le royaume de Jésus-Christ, et pour réunir les peuples dans une seule Église qui doit durer jusques à la fin des siècles ».