Miracles II – Fragment n° 10 / 15 – Papier original : RO 465-5
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 192 p. 449 v° / C2 : p. 248
Éditions de Port-Royal : Chap. XXVII - Pensées sur les miracles : 1669 et janv. 1670 p. 225-226 /
1678 n° 7 p. 219
Éditions savantes : Faugère II, 223, XIII / Havet XXIII.10 / Brunschvicg 821 / Tourneur p. 149 / Le Guern 689 / Lafuma 850 (série XXXIII, notée XXXII par erreur) / Sellier 431
Il y a bien de la différence entre tenter et induire en erreur. Dieu tente mais il n’induit pas en erreur. Tenter est procurer les occasions que, n’imposant point de nécessité, si on n’aime pas Dieu, on fera une certaine chose. Induire en erreur est mettre l’homme dans la nécessité de conclure et suivre une fausseté.
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La notion, aujourd’hui peu connue, de tentation de Dieu est au centre de la doctrine pascalienne de la recherche. Elle est aussi déterminante dans ses pensées sur les miracles.
Ce fragment remarquable sur la manière dont Dieu tente l’homme et celle dont l’homme tente Dieu, ne constitue pas un développement théologique abstrait, mais jette une lumière sur ce que Henri Bremond appelle la confiance de Pascal à l’égard de Dieu. Voir la Pensée n° 8H-19T recto (Laf. 919, Sel. 751).
Fragments connexes
Miracles II (Laf. 840, Sel. 428). Il y a un devoir réciproque entre Dieu et les hommes. Il faut pardonner ce mot, Quod debui. Accusez-moi dit Dieu dans Isaïe.
Dieu doit accomplir ses promesses, etc.
Les hommes doivent à Dieu de recevoir la religion qu’il leur envoie. Dieu doit aux hommes de ne les point induire en erreur.
Miracles II (Laf. 851, Sel. 432). Si tu es Christus dic nobis.
[...] Volumus signum videre de caelo tentantes eum. Luc. 11. 16.
[...] Secundum operationem Satanae. In seductione iis qui pereant eo quod charitatem veritatis non receperunt ut salvi fierent. Ideo mittet illis deus operationes erroris ut credant mendacio. Comme au passage de Moïse : tentat enim vos Deus utrum diligatis eum.
Pensée n° 8H-19T recto (Laf. 919, Sel. 751). C’est me tenter plus que t’éprouver que de penser si tu ferais bien telle et telle chose absente, je la ferai en toi si elle arrive.
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Laisse-toi conduire à mes règles. Vois comme j’ai bien conduit la Vierge et les saints qui m’ont laissé agir en eux.