Glossaire
Épaminondas.
Général thébain du IIIe siècle avant Jésus-Christ. Sa biographie par Plutarque est perdue. Reste celle de Cornelius Nepos, Vies des grands capitaines, Épaminondas ; voir l’éd. des Œuvres, éd. A. M. Guillemin, Paris, Hatier, 1925.
Voir Pensées diverses (Laf. 681, Sel. 560).
Épée.
Droit de l’épée : droit que donne la possession de la force. Il ne s’agit pas nécessairement du droit de faire la guerre. Grotius, Le droit de la guerre et de la paix, Livre I, ch. I, Si la guerre peut quelquefois être juste, I, 5, éd. D. Alland et S. Goyard-Fabre, p. 52, note que la « droite raison » et la « nature de la société » « n’interdisent point tout emploi de la force, mais seulement les voies de fait qui sont en opposition avec la vie sociale, c’est-à-dire qui portent atteinte au droit d’autrui ». Et « par conséquent, l’emploi de la force, lorsqu’il ne viole pas le droit des autres, n’est pas injuste ».
Voir Raisons des effets 4 (Laf. 85, Sel. 119) et Loi figurative 6 (Laf. 250, Sel. 282).
Éphraïm.
Second fils de Joseph dans la Genèse. Il fut béni par son père, au lieu de son aîné. Pascal fait allusion à plusieurs reprises à cet épisode.
Voir Prophéties II (Laf. 484, Sel. 719) et Prophéties VI (Laf. 489, Sel. 735).
Épictète.
Philosophe stoïcien (env. 50-130). Voir Pascal Blaise, Entretien avec M. de Sacy, Original inédit présenté par Pascale Mengotti et Jean Mesnard, Les Carnets, Paris, Desclée de Brouwer, 1994, p. 41 sq. Pascal a lu Épictète dans la traduction française des Propos (ou Entretiens) suivis du Manuel par le feuillant Jean de Saint-François (Jean Goulu). Épictète a été repensé par Pascal, et surtout rattaché à son univers propre : Pascal connaît la distance qui sépare Épictète du christianisme, mais il pénètre Épictète de christianisme : p. 48-49. Dans l’Entretien de Pascal avec M. de Sacy, éd. P. Mengotti et J. Mesnard, Paris, Desclée de Brouwer, 1994, p. 93, Pascal écrit qu’Épictète « est un des philosophes du monde qui ait mieux connu les devoirs de l’homme. Il veut, avant toutes choses, qu’il regarde Dieu comme son principal objet ; qu’il soit persuadé qu’il gouverne tout avec justice ; qu’il se soumette à lui de bon cœur, et qu’il le suive volontairement en tout, comme ne faisant rien qu’avec une très grande sagesse » ; autrement dit Épictète pense que l’homme est capable d’aimer Dieu librement et par sa propre volonté.
Voir Raisons des effets 17 (Laf. 98, Sel. 132), Raisons des effets 18 (Laf. 100, Sel. 133), Philosophes 1 (Laf. 140, Sel. 172), Philosophes 8 (Laf. 146, Sel. 179), Perpétuité 1 (Laf. 279, Sel. 311), etc.
Épreuve.
Le mot épreuve appartient bien au lexique de Pascal, au sens d’expérience, d’essai que l’on fait de quelque chose (Furetière). Le mot répond au verbe éprouver que Pascal emploie dans le premier chapitre du Traité de l’équilibre des liqueurs, OC II, éd. J. Mesnard, p. 1043. De même, dans le Traité de la pesanteur de la masse de l’air, au moment d’alléguer une expérience qu’il a réalisée avec un ballon sur une haute montagne, Pascal écrit que « l’épreuve en a été faite ».
Voir Divertissement 5 (Laf. 137, Sel. 169), Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181), A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182) et Preuves par discours II (Laf. 428, Sel. 682).
Équivoque.
Une ambiguïté se produit lorsqu’un mot est susceptible de deux ou plusieurs sens différents. Elle engendre une équivoque lorsque dans une discussion l’un des interlocuteurs ne sait pas en quel sens l’autre prend un mot, ou plus ordinairement méconnaît l’ambiguïté. Pascal montre dans les premières Provinciales les résultats que ces équivoques produisent, ou à quoi elles servent à des esprits malfaisants. La Logique de Port-Royal en traite aussi sous un aspect un peu différent : voir Arnauld Antoine et Nicole Pierre, La logique ou l’art de penser, I, VII (éd. de 1664), éd. D. Descotes, Paris, Champion, 2014, p. 149-156.
Voir Loi figurative 24 (Laf. 269, Sel. 300), Perpétuité 1 (Laf. 279, Sel. 311), Prophéties 20 (Laf. 341, Sel. 373), Pensées diverses (Laf. 718, Sel. 596), Preuves par discours III (Laf. 448, Sel. 690) et Prophéties VIII (Laf. 502, Sel. 738).
Erreur.
Vision, fausse opinion qu’on se met dans l’esprit, soit par ignorance, soit faute d’examen, ou de bon raisonnement. On le dit aussi des fautes que l’on commet dans la conduite de la vie (Furetière).
Voir Transition 1 (Laf. 193, Sel. 226), Pensées diverses (Laf. 775, Sel. 640), Contrariétés 14 (Laf. 131, Sel. 164), Soumission 10 (Laf. 176, Sel. 207), Fausseté 6 (Laf. 208, Sel. 240), etc.
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