Miracles II – Fragment n° 11 / 15 – Papier original : RO 469-1
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 192 p. 449 v°-451 / C2 : p. 248-249
Éditions de Port-Royal : Chap. XXVII - Pensées sur les miracles : 1669 et janv. 1670 p. 231 / 1678 n° 15 p. 224
Éditions savantes : Faugère II, 231, XXIV / Havet XXV.151 / Brunschvicg 842 / Tourneur p. 149 / Le Guern 690 / Lafuma 851 (série XXXIII, notée XXXII par erreur) / Sellier 432
Si tu es Christus dic nobis. Opera quæ ego facio in nomine patris mei. Hæc testimonium perhibent de me. Sed vos non creditis, quia non estis ex ovibus meis. Oves meæ vocem meam audiunt. ------- J., 6, 30. Quod ergo tu facis signum, ut videamus et credamus tibi. Non dicunt : quam doctrinam prædicas ? ------- Nemo potest facere signa quæ tu facis, nisi Deus fuerit cum illo. 2, Mach., 14, 15. Deus qui signis evidentibus suam portionem protegit. ------- Volumus signum videre, de cælo tentantes eum. Luc, 11, 16. Generatio prava signum quærit, et non dabitur. Et ingemiscens ait : quid generatio ista signum quærit ? Mar., 8, 12. Elle demandait signe à mauvaise intention. Et non poterat facere. Et néanmoins il leur promet le signe de Jonas, de sa résurrection, le grand et l’incomparable. ------- Nisi videritis signa, non creditis. Il ne les blâme pas de ce qu’ils ne croient pas sans qu’il y ait de miracles, mais sans qu’ils en soient eux‑mêmes les spectateurs. ------- L’Antéchrist. In signis mendacibus, dit saint Paul. 2, Thess., 2. Secundum operationem Satanæ. In seductione iis qui pereunt eo quod charitatem veritatis non receperunt ut salvi fierent. Ideo mittet illis Deus operationes erroris ut credant mendacio. Comme au passage de Moïse : Tentat enim vos Deus utrum diligatis eum. ------- Ecce praedixi vobis. Vos ergo videte.
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Recueil de citations de l’Ancien et du Nouveau Testaments sur les miracles et la mauvaise manière de tenter Dieu en les lui demandant.
Si tu es Christus dic nobis. Opera quæ ego facio in nomine patris mei. Hæc testimonium perhibent de me. Sed vos non creditis, quia non estis ex ovibus meis. Oves meæ vocem meam audiunt : Si vous êtes le Christ, dites-le nous clairement. [...] Les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi. Mais pour vous, vous ne me croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis entendent ma voix.
Quod ergo tu facis signum, ut videamus et credamus tibi. Non dicunt : quam doctrinam prædicas ? : Quel miracle donc faites-vous, afin que, le voyant, nous vous croyions ? Ils ne disent pas : Quelle doctrine prêches-tu ?
Nemo potest facere signa quæ tu facis, nisi Deus fuerit cum illo : Personne ne peut faire les miracles que vous faites, si Dieu n’est avec lui.
Deus qui signis evidentibus suam portionem protegit : Dieu qui par des marques éclatantes protecteur de ce peuple qui était son partage.
Volumus signum videre, de cælo tentantes eum : Nous voulons un signe dans le ciel, [disaient-ils] pour le tenter.
Generatio prava signum quærit, et non dabitur : Cette race méchante demande un prodige ; on ne lui en donnera point.
Et ingemiscens ait : quid generatio ista signum quærit ? : Jésus, jetant un soupir, dit : Pourquoi ces gens-là demandent-ils un prodige ?
Et non poterat facere : Il ne pouvait faire [aucun miracle].
Nisi videritis signa, non creditis : Si vous ne voyez des miracles, vous ne croyez point.
In signis mendacibus : En prodiges trompeurs.
Secundum operationem Satanæ. In seductione iis qui pereunt eo quod charitatem veritatis non receperunt ut salvi fierent. Ideo mittet illis Deus operationes erroris ut credant mendacio : Selon la puissance de Satan. Pour séduire ceux qui meurent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. C’est pourquoi Dieu leur enverra des illusions si efficaces qu’ils croiront au mensonge.
Tentat enim vos Deus utrum diligatis eum : Dieu vous éprouve, afin qu’il paraisse si vous l’aimez.
Ecce praedixi vobis : Je vous en ai avertis.
Vos ergo videte : Donc, voyez.
Fragments connexes
Miracles II (Laf. 850, Sel. 431). Il y a bien de la différence entre tenter et induire en erreur. Dieu tente mais il n’induit pas en erreur. Tenter est procurer les occasions que n’imposant point de nécessité, si on n’aime pas Dieu, on fera une certaine chose. Induire en erreur est mettre l’homme dans la nécessité de conclure et suivre une fausseté.
Miracles II (Laf. 854, Sel. 434). Il avait été dit aux Juifs aussi bien qu’aux chrétiens qu’ils ne crussent pas toujours les prophètes ; mais néanmoins les pharisiens et les scribes font grand état de ses miracles, et essayent de montrer qu’ils sont faux ou faits par le diable, étant nécessités d’être convaincus s’ils reconnaissent qu’ils sont de Dieu.
Pensée n° 8H-19T recto (Laf. 919, Sel. 751). C’est me tenter plus que t’éprouver que de penser si tu ferais bien telle et telle chose absente, je la ferai en toi si elle arrive. Laisse-toi conduire à mes règles, vois comme j’ai bien conduit la Vierge et les saints qui m’ont laissé agir en eux.
Mots-clés : Antéchrist – Christ (voir Jésus-Christ) – Croire – Jonas – Moïse – Satan – Signe.