Fragment Excellence n° 2 / 5  – Papier original : RO 265-7

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Excellence n° 239 p. 85 / C2 : p. 112-113

Éditions de Port-Royal : Chapitre XX - On ne connoist Dieu utilement que par Jésus-Christ : 1669 et janv. 1670 p. 153 / 1678 n° 2 p. 151

Éditions savantes : Faugère II, 114, II / Havet X.5 / Michaut 544 / Brunschvicg 543 / Tourneur p. 233-1 / Le Guern 179 / Lafuma 190 / Sellier 222

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Transcription savante (origine : Recueil des originaux)

 

 

 

   preface 1 

 

 

Les preuves de dieu methaphisiques sont si esloignéés du raisonnement des hommes

                                                                                                        quelques uns

     & si impliquees, qu’elles frapent peu, & quand cela serviroit a cela ne cela ne serviroit 2

       que pendant l’instant qu’ils voyent cette demonstration mais une heure aprez

        ils craignent de s’estre trompez

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    quod Curiositate, cognoverit 3, superbia amiserunt

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Notes

 

1 Ce texte est situé dans la marge de gauche du papier. Les Copies C1 et C2 le transcrivent aussi dans la marge. P. Faugère le considère comme un intitulé (proposé en italique) mais ne le centre pas comme un titre. E. Havet (note 1) : « en titre dans l’autographe ». G. Michaut puis L. Brunschvicg le proposent aussi comme titre du fragment. Z. Tourneur (note 5) précise : « Ce titre a été ajouté dans la marge de gauche ; car le texte était précédé d’un autre qui a été retranché. ». L. Lafuma et M. Le Guern ne mettent pas les titres en valeur. Ph. Sellier le propose en marge comme dans les Copies..

2 P. Faugère transcrit « ce ne serait » comme dans l’édition de Port-Royal. E. Havet recopie le texte publié par Faugère. A. Molinier (t. I, p. 139) a corrigé.

3 Le papier original porte « cognoverit ». Les Copies C1 et C2, puis l’édition de Port-Royal, transcrivent « cognoverint ». P. Faugère : « cognoverint ». E. Havet reproduit le texte de Faugère. A. Molinier édite « cognoverit » ; G. Michaut : « cognoveri[n]t » ; L. Brunschvicg : « cognoverunt » ; Z. Tourneur : « cognoverit » ; L. Lafuma : « cognoverit » ; M. Le Guern : « cognoverunt » ; Ph. Sellier : « cognoverunt ».

 

Premières éditions et copies des XVIIe - XVIIIe siècles et du début du XIXe

 

Le fragment a été retenu dans l’édition de Port-Royal.

Voir cette étude...

 

Faut-il regrouper les textes de RO 265-7 et 265-8 ?

 

P. Faugère réunit les fragments RO 265-7 et 265-8 dans un même article. Comme les deux papiers sont collés l’un en dessous de l’autre sur la même page, il ne signale pas la page du Recueil sur laquelle est collé le papier de Excellence 3.

E. Havet (article 5) suit Faugère (article II) et regroupe aussi les deux textes. Peut-être est-ce par erreur qu’il intègre dans le même article le texte de l’article III de l’édition Faugère (Preuves par discours III - Laf. 449, Sel. 690 : J. C. est l’objet de tout et le centre de tout [...] je ne le trouverais pas beaucoup avancé pour son salut).

G. Michaut, qui regroupe aussi les deux textes d’Excellence, signale explicitement en note que ces deux textes sont « sur un morceau de papier, coupé postérieurement en deux. » Comment faut-il comprendre postérieurement ? post mortem ou par Pascal après les avoir écrits à la suite l’un de l’autre ?

L. Brunschvicg réunit les textes dans un même article.

Z. Tourneur les sépare, tenant compte du fait qu’il y a deux papiers ; mais il exprime son doute (note 9) : « Ces trois textes [c’est-à-dire Les preuves de Dieu métaphysiques..., Quod curiositate... et C’est ce que produit la connaissance de Dieu...] [s]e suivaient sur le même fragment du feuillet marqué d’un filigrane BC. Mais le dernier a été détaché par les ciseaux, peut-être par mégarde. Le tout avait été collé d’abord sur un feuillet [montage A], qui fut ensuite encadré pour atteindre le format du Recueil page 265 ».

L. Lafuma en déduit que les deux textes n’en font qu’un et les réunit. M. Le Guern aussi. En revanche, Ph. Sellier les sépare en signalant la relation logique qui existe entre eux.

Conclusion

Plusieurs éléments ont entraîné le rapprochement de ces deux fragments dès l’édition Faugère : ils se suivent dans les deux Copies ; ils sont collés l’un en dessous de l’autre dans le même ordre sur le Recueil ; ils se suivent logiquement. Que Pascal sépare deux fragments et les conserve à la suite l’un de l’autre dans une même liasse est rare, mais pas exceptionnel (voir par exemple, les rapprochements par Pol Ernst des fragments Misère 22 et 23 ou Raisons des Effets 16 et 15). Qu’ils soient aussi conservés dans le Recueil dans le même ordre que dans les Copies aurait dû être la règle, si les artisans colleurs n’avaient eu d’autres contraintes. Que l’on retrouve tout à la fois le même feuillet originel, la même liasse et le même ordre dans le Recueil, cela n’a rien de surprenant. Dans le cas des papiers RO 265-7 et 265-8, il existe en plus une relation logique forte entre les deux textes. Rappelons cependant que Pascal a séparé lui-même les textes des deux papiers en les séparant d’un trait. Ajoutons que l’artisan colleur n’avait aucune raison matérielle de les séparer (il les a cependant rognés ensemble) et que la découpe peu régulière nous semble plus le fait de Pascal que de cet artisan. En conclusion, nous conservons la séparation des deux textes dans Excellence 2 et Excellence 3.

 

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