Miracles II  – Fragment n° 3 / 15 – Papier original : RO 119-1

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 192 p. 441-441 v° / C2 : p. 238-239

Éditions de Port-Royal :

    Chap. XXVII - Pensées sur les miracles : 1669 et janv. 1670 p. 219-220 et 227 / 1678 n° 3 p. 213-214 et n° 8 p. 220-221

    Chap. XXVIII - Pensées chrestiennes : 1669 et janv. 1670 p. 271 / 1678 n° 70 p. 263-264 

Éditions savantes : Faugère II, 227, XIX / Havet XXIII.3 et 15 ; XXIV.44 ; XXV.149 / Brunschvicg 823, 671, 827 / Tourneur p. 145 / Le Guern 683 / Lafuma 837 à 839 (série XXXIII, notée XXXII par erreur) / Sellier 424

 

 

 

S’il n’y avait point de faux miracles, il y aurait certitude.

S’il n’y avait point de règle pour les discerner, les miracles seraient inutiles et il n’y aurait point de raison de croire.

Or il n’y a pas humainement de certitude humaine, mais raison.

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Les Juifs, qui ont été appelés à dompter les nations et les rois, ont été esclaves du péché, et les chrétiens, dont la vocation a été à servir et à être sujets, sont les enfants libres.

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Jug., 13, 23. Si le Seigneur nous eût voulu faire mourir il ne nous eût pas montré toutes ces choses.

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Ézéchias, Sennachérib.

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Jérémie. Hananias, faux prophète meurt le septième mois.

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2, Mach., 3. le temple prêt à piller, secouru miraculeusement.

2, Mach., 15.

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3, Rois, 17. La veuve à Élie qui avait ressuscité l’enfant. Par là je connais que tes paroles sont vraies.

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3, Rois, 18. Élie avec les prophètes de Baal.

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Jamais en la contention du vrai Dieu, de la vérité de la religion, il n’est arrivé de miracle du côté de l’erreur et non de la vérité.

 

 

Pascal pose ici, selon la méthode d’autorité, les conditions auxquelles doit répondre une méthode de discernement des miracles. Il donne ensuite des exemples tirés de l’Écriture, qui témoignent de l’utilité des miracles comme preuve de la religion.

 

Analyse détaillée...

 

Fragments connexes

 

Miracles II (Laf. 832, Sel. 421). Commencement.

Les miracles discernent la doctrine et la doctrine discerne les miracles.

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Il y a de faux et de vrais. Il faut une marque pour les connaître, autrement ils seraient inutiles.

Or ils ne sont pas inutiles, et sont au contraire fondement.

Or il faut que la règle qu’il nous donne soit telle qu’elle ne détruise la preuve que les vrais miracles donnent de la vérité qui est la fin principale des miracles.

Miracles II (Laf. 835, Sel. 423). Les prophéties, les miracles mêmes et les preuves de notre religion ne sont pas de telle nature qu'on puisse dire qu'ils sont absolument convaincants, mais ils le sont aussi de telle sorte qu'on ne peut dire que ce soit être sans raison que de les croire. Ainsi il y a de l'évidence et de l'obscurité pour éclairer les uns et obscurcir les autres, mais l'évidence est telle qu'elle surpasse ou égale pour le moins l'évidence du contraire, de sorte que ce n'est pas la raison qui puisse déterminer à ne la pas suivre, et ainsi ce ne peut être que la concupiscence et la malice du cœur. Et par ce moyen il y a assez d'évidence pour condamner, et non assez pour convaincre, afin qu'il paraisse qu'en ceux qui la suivent c'est la grâce et non la raison qui fait suivre, et qu'en ceux qui la fuient c'est la concupiscence et non la raison qui fait fuir.

Miracles II (Laf. 840, Sel. 425). Jamais en une dispute publique où les deux partis se disent à Dieu, à Jésus-Christ, à l’Église, les miracles ne sont du côté des faux chrétiens, et l’autre côté sans miracle.

Miracles II (Laf. 840, Sel. 428). Il y a un devoir réciproque entre Dieu et les hommes. Il faut pardonner ce mot, quod debui ; Accusezmoi, dit Dieu dans Isaïe.

[...] Dieu doit accomplir ses promesses, etc.

Les hommes doivent à Dieu de recevoir la religion qu’il leur envoie.

Dieu doit aux hommes de ne les point induire en erreur.

Or ils seraient induits en erreur si les faiseurs [de] miracles annonçaient une doctrine qui ne paraît pas visiblement fausse aux lumières du sens commun, et si un plus grand faiseur de miracles n’avait déjà averti de ne les pas croire.

Ainsi s’il y avait division dans l’Église et que les ariens par exemple, qui se disaient fondés en l’Écriture comme les catholiques, eussent fait des miracles, et non les catholiques on eût été induit en erreur.

Miracles II (Laf. 854, Sel. 434). Si vous ne croyez en moi croyez au moins aux miracles. Il les renvoie comme au plus fort.

Miracles II (Laf. 856, Sel. 436). Contestation.

Abel, Caïn. / Moïse, magiciens. / Élie, faux prophètes. / Jérémie, Ananias. / Michée, faux prophètes. / Jésus-Christ, pharisiens. / Saint Paul, Barjésu. / Apôtres, exorcistes. / Les chrétiens et les infidèles. / Les catholiques, les hérétiques. / Élie, Énoch, Antéchrist.

Toujours le vrai prévaut en miracles. Les deux croix.

 

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