Glossaire
Détourner.
Équivalent de divertir, au sens d’attirer l’attention sur un objet qui se substitue à un autre, qui devrait être recherché si l’on agissait raisonnablement.
Voir Divertissement 7 (Laf. 139, Sel. 171), Loi figurative 24 (Laf. 269, Sel. 300) et Dossier de travail (Laf. 395, Sel. 14).
Détruire.
Le verbe détruire dans Raisons des effets 12 (Laf. 93, Sel. 127) n’est équivalent ni de récuser, ni de réfuter.
Chez Pascal, la destruction ne réfute pas seulement l’idée ; elle enferme une disqualification de celui qui soutient une opinion fausse ou ridicule. Ce n’est pas seulement l’opinion du demi-habile qui est démontrée fausse ; c’est son point de vue dont il est montré qu’il ne peut pas répondre aux données du problème, et par conséquent qu’il n’est pas tenable.
Voir aussi Contrariétés 9 (Laf. 126, Sel. 159), Soumission 15 (Laf. 181, Sel. 212), Preuves par discours II (Laf. 433, Sel. 685) et Preuves par discours II (Laf. 435, Sel. 687).
Devoir.
Dans le fragment Misère 6 (Laf. 58, Sel. 91), le mot devoir désigne les respects qui doivent être accordés à la force, à la vérité rationnelle, à la beauté, ou à Dieu, chacun selon son ordre. Le contraire du devoir est la tyrannie.
Voir aussi A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182), Fausseté 3 (Laf. 205, Sel. 237), Fausseté 14 (Laf. 216, Sel. 249), Morale chrétienne 10 (Laf. 360, Sel. 392), Conclusion 5 (Laf. 381, Sel. 413), etc.
Dévot.
Voir le dossier thématique sur les dévots.
Le dévot est un demi-habile caractérisé par son zèle pour la religion. Celle-ci lui enseigne que les grandeurs d’établissement ne sont rien de considérables, et que le véritable mérite des hommes se trouve dans leurs vertus chrétiennes. Ce qui n’a rien de faux, mais qui conduit les dévots à des conclusions analogues à celles des demi-habiles : considérant que les grands ne sont que des hommes comme les autres, ils les méprisent également. Mais si leur science est bornée, leur zèle les pousse à tout soumettre à la religion catholique : ils confondent en quelque sorte la cité des hommes et la cité de Dieu. Le dévot est un chrétien échauffé qui rabaisse tout devant l’Église : dans l’esprit de Pascal, l’un des exemples les plus significatifs de dévot est la compagnie de Jésus.
À l’époque de Furetière, le mot est partagé entre sens positif et sens dépréciateur.
Voir Raisons des effets 9 (Laf. 90, Sel. 124).
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