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Glossaire

 

Imaginer, Imagination.

Lire le dossier thématique sur l’imagination.

Voir l’excellente synthèse de Gérard Ferreyrolles, Les reines du monde. L’imagination et la coutume chez Pascal, Paris, Champion, 1995.

Mesnard Jean, Les Pensées de Pascal, 2^e éd., Paris, Sedes, 1993, p. 193-195. Définition pascalienne de l’imagination, d’abord comme faculté de l’imaginaire opposée à la faculté du réel qu’est la raison, puis plus rigoureusement comme faculté qui procure l’opinion du vrai, alors que la raison donne la vérité effective.

Bras G. et Cléro Jean-Pierre, Pascal. Figures de l’imagination, Paris, Presses Universitaires de France, 1994.

Voir Vanité 31 (Laf. 44, Sel. 78), Misère 9 (Laf. 60, Sel. 94), Raisons des effets 6 (Laf. 87, Sel. 121), Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), Morale chrétienne 18 (Laf. 368, Sel. 401), etc.

 

Imago.

L’Imago primi saeculi Societatis Jesu a provincia Flandro-Belgica ejusdem Societatis repraesentata, est un gros volume de 952 p. in-f°., imprimé sous la direction du P. Jean Bolland à Anvers en 1640, pour la gloire de la Compagnie de Jésus, à l’occasion de son premier centenaire. Pascal en décrit la rhétorique hyperbolique dans la V^e Provinciale, éd. Cognet, Garnier, p. 72-73 : « Voici les premiers traits de la morale des bons pères jésuites, de ces hommes éminents en doctrine et en sagesse ; qui sont tous conduits par la sagesse divine, qui est plus assurée que toute la philosophie. Vous pensez peut-être que je raille : je le dis sérieusement, ou plutôt ce sont eux-mêmes qui le disent dans leur livre intitulé Imago primi saeculi. Je ne fais que copier leurs paroles aussi bien que dans la suite de cet éloge. C’est une société d’hommes, ou plutôt d’anges, qui a été prédite par Isaïe en ces paroles : Allez, anges prompts et légers. La prophétie n’en est-elle pas claire ? Ce sont des esprits d’aigles ; c’est une troupe de phénix ; un auteur ayant montré depuis peu qu’il y en a plusieurs. Ils ont changé la face de la chrétienté. Il le faut croire puisqu’ils le disent. » Cette publication a choqué dans les milieux gallicans. Voir l’étude de Fumaroli Marc dans L’École du silence.

Voir Miracles III (Laf. 904, Sel. 450).

 

Immatérialité.

Furetière donne immatériel, « qui est sans matière, qui est pur esprit ». Mais il ne donne pas immatérialité. Voir cependant immatérialité dans Grandeur 11 (Laf. 115, Sel. 147).

Jungo Michel, Le vocabulaire de Pascal étudié dans les fragments pour une apologie, Paris, D’Artrey, sd., p. 53. Pascal emploie le mot dans la Lettre à Le Pailleur, à propos du P. Noël, qui ne sait pas distinguer les dimensions d’avec la matière, ni l’immatérialité d’avec le néant. Jungo suppose que le mot a pu être emprunté à la philosophie scolastique, ou plutôt à la terminologie physique. Mais le mot n’est pas donné dans l’Index scolastico-cartésien de Gilson. On ne le rencontre pas dans des textes de physique de l’époque classique. D’après le Vocabulaire de Lalande, le mot immatérialisme aurait été inventé par Berkeley.

Voir aussi Grandeur 4 (Laf. 108, Sel. 140).

 

Immensité.

Voir Espace.

Référence : Misère 17 (Laf. 68, Sel. 102).

 

Immonde.

Impur, qui a contracté quelque impureté. Les Juifs ne mangeaient pas de bêtes immondes comme le pourceau (Furetière).

Voir Rabbinage 2 (Laf. 278, Sel. 309).

 

Immortalité.

Pascal insiste à plusieurs reprises sur l’importance de s’informer de l’immortalité de l’âme, et sur la mauvaise surprise des hommes que se réservent ceux qui négligent ce point lorsqu’ils devront faire face à un « Dieu irrité ».

Mais il n’a pas consacré de texte à ce sujet lui-même, estimant sans doute que des informations suffisantes se trouvaient dans les Écritures et la Tradition, et que sa propre mission d’apologiste devait plutôt consister à faire sentir à son lecteur l’importance de la recherche sur ce sujet qu’à le traiter à fond.

Voir Rabbinage 2 (Laf. 278, Sel. 309), Dossier de travail (Laf. 409, Sel. 28), Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681) et Preuves par discours III (Laf. 449, Sel. 690).

 

Impair.

Nombre entier incapable d’être divisé en deux parties entières égales. Pascal note que le nombre infini n’est ni pair ni impair.

Voir Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680).

 

Imperceptible.

Qui n’est pas saisissable par les sens. En un sens relatif, qui dépasse les facultés de perception de l’homme.

Voir Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230).

 

Impiété, Impie.

Terme général qui désigne toutes sortes d’incrédulité religieuse, du déisme au scepticisme et à l’athéisme. Le P. Mersenne a composé un livre sur L’impiété des déistes, que Pascal a certainement lu.

Voir Soumission 15 (Laf. 181, Sel. 212), Commencement 1 (Laf. 150, Sel. 183), Fausseté 6 (Laf. 208, Sel. 240), Rabbinage 2 (Laf. 278, Sel. 309), Pensées diverses (Laf. 923, Sel. 499), etc.

 

Impliqué.

Impliquer se dit selon Furetière en parlant des contradictions des passages et des discours. Impliqué signifie aussi ce que nous dirions compliqué.

Voir Excellence 2 (Laf. 190, Sel. 222).

 

Impossible.

Qui ne peut se faire. Une chose est impossible quand elle renferme deux idées qui se détruisent mutuellement et que l’on ne peut réunir dans la pensée. L’impossibilité peut être physique ou théorique. On appelle preuve par l’impossible celle qui réduit à l’absurde les thèses de l’opposant.

Voir Pensées diverses (Laf. 735, Sel. 616) et Preuves par discours I (Laf. 420, Sel. 680).

 

Imposteur.

Trompeur, menteur, calomniateur. Pascal emploie ce terme à propos des faiseurs de faux miracles. Mais le mot imposteur apparaît aussi dans la polémique anti-religieuse : le mystérieux Traité des trois imposteurs dénonce comme tels trois fondateurs de religions, Moïse, Jésus-Christ et Mahomet.

Voir Pensées diverses (Laf. 734, Sel. 615).

 

Impression.

Effets produits sur l’âme, les sens ou l’esprit par l’action d’une cause physique ou morale. On parle des impressions des sens.

Voir Vanité 31 (Laf. 44-45, Sel. 78), Pensées diverses (Laf. 735, Sel. 616) et Pensées diverses (Laf. 764, Sel. 630).

 

Impuissance.

Manque de force, défaut de pouvoir ou de moyens pour faire une chose (Furetière). L’impuissance en matière de pensée ou d’action est le principe de la misère de l’homme, selon Pascal.

Voir Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181), A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182), Commencement 2 (Laf. 151, Sel. 184), Fausseté 3 (Laf. 205, Sel. 237), Fausseté 6 (Laf. 208, Sel. 240), etc.

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