Glossaire
Escobar.
Jésuite espagnol, théologien, exégète et prédicateur. Son Liber theologiae moralis viginti quatuor Societatis Jesu doctoribus reseratus, Lyon, 1644, est un petit manuel qui eut un gros succès. Pascal s’en sert dans les Provinciales comme manuel des doctrines des casuistes et de recueil de textes.
Gazier Augustin, Blaise Pascal et Antoine Escobar. Étude historique et critique avec trois similigravures, H. et E. Champion, Paris, 1912.
Maynard Ulysse, Les Provinciales et leur réfutation, t. 1, Paris, Didot, 1851, p. 207. Portrait d'Escobar comme un « humble religieux », à « l’âme et aux intentions si pures » qu’il ne comprenait pas pourquoi son nom était « passé à l’état de nom commun » pour « personnifier le mauvais casuisme ».
Voir Miracles III (Laf. 866, Sel. 440), Pensées diverses (Laf. 654, Sel. 538), Pensées diverses (Laf. 666, Sel. 547) et Pensées diverses (Laf. 692, Sel. 571).
Esdras.
Esdras et Nehemias traduits en français, Paris, Desprez, 1693, Avertissement. Sur le livre d’Esdras, voir p. 658 sq.
Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Paris, Cerf, 1993, article Esdras, p. 362-363. Fils de Saraïas, prêtre, scribe « versé dans la loi de Moïse », et réformateur religieux qui joua un rôle important dans la reconstruction du Temple et ramena un groupe d’exilés juifs de Babylone à Jérusalem en 458 avant Jésus-Christ. Il réunit une assemblée du peuple et lut alors la Torah jusqu’à midi et demanda au peuple d’en suivre les commandements. Voir le récit de IIe Livre d’Esdras, trad. Sacy, VIII, 2-8.
Cazelle Henri, Introduction critique.., p. 113 sq. Certains auteurs juifs du Moyen Age avaient pensé à faire d’Esdras l’auteur du Pentateuque.
Voir Contre la fable d’Esdras 1 (Laf. 949, Sel. 415), Contre la fable d’Esdras 2 (Laf. 968, Sel. 416), Contre la fable d’Esdras 3 (Laf. 953, Sel. 417) et Contre la fable d’Esdras 4 (Laf. 953, Sel. 418).
Espace.
Voir l’Introduction à la géométrie de Pascal, la Lettre au p. Noël et la Lettre à Le Pailleur, où Pascal éclaircit sa conception de l’espace géométrique et physique. Pascal affirme l’uniformité et l’isotopie de l’espace, qui est l’une des conséquences de la révolution cosmologique. La découverte de l’infinité du monde conduit à l’idée que l’espace cosmique est d’une nature uniforme, parfaitement géométrique, et tel que les différents points de l’univers ne diffèrent en rien les uns des autres, sinon par leur situation.
Il en résulte que l’homme ne saurait y trouver une place qui lui soit propre, comme c’était le cas dans l’ancien monde : chaque point de l’espace étant strictement semblable à tous les autres, il n’y a aucune raison pour que je me trouve ici plutôt qu’en n’importe quel autre endroit. Quel que soit le point où il se trouve, l’homme est toujours pris dans l’abîme des infinités qui l’engloutissent, et qu’il ne peut évidemment connaître ni comprendre, puisqu’il n’a aucune proportion avec elles. Ce qui est dit ici de l’espace vaut aussi pour le temps, dans lequel l’éternité rend tous les instants équivalents par leur égal éloignement d’un commencement et d’une fin rejetés à l’infini, de sorte qu’il n’y a pas de raison essentielle pour que je vive à tel moment plutôt qu’à tel autre.
Voir Misère 17 (Laf. 68, Sel. 102), Grandeur 6 (Laf. 110, Sel. 142), Grandeur 9 (Laf. 113, Sel. 145), Contrariétés 14 (Laf. 131, Sel. 164), A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), etc.
Espagne.
Dans Misère 8 (Laf. 59, Sel. 93), selon Havet, Pascal fait référence aux négociations qui aboutirent en 1659 au traité des Pyrénées. Pascal reprocherait au roi d’Espagne de s’être longtemps refusé à la paix et d’avoir fait verser pour son ambition le sang de ses sujets à la bataille des Dunes (14 juin 1658) qui aurait fait plus de 4 000 morts du côté espagnol.
Espérer, Espérance.
Boulenger A., La doctrine catholique, II, La morale, Paris, Vitte, 1941, § 287. Dans son sens général, l’espérance est l’attente d’un bien désiré. Dans son sens restreint, le mot désigne la seconde vertu théologale, espérance chrétienne par opposition à l’espérance terrestre. L’espérance est une vertu surnaturelle par laquelle nous avons la ferme confiance d’obtenir la béatitude éternelle et les moyens d’y parvenir. Le motif de l’espérance se trouve dans les attributs de puissance, de bonté et de fidélité qui appartiennent à Dieu. Elle doit être ferme et mêlée de crainte, du fait que l’homme n’est jamais sûr de conserver la grâce de Dieu. L’espérance s’oppose au désespoir.
Dans le contexte de la géométrie du hasard (la méthode des partis), on espère le gain dans un jeu.
Voir Vanité 33 (Laf. 47, Sel. 80), Morale chrétienne 6 (Laf. 356, Sel. 388), Ennui 1 (Laf. 77, Sel. 112), Fausseté 6 (Laf. 208, Sel. 240), Religion aimable 2 (Laf. 222, Sel. 255), etc.
Esprit.
Magnard Pierre, Le vocabulaire de Pascal, Paris, Ellipses, 2001, p. 17-18.
Voir Raisons des effets 17 (Laf. 98, Sel. 132), Grandeur 1 (Laf. 105, Sel. 137), Grandeur 3 (Laf. 107, Sel. 139), Divertissement 5 (Laf. 137, Sel. 169), Commencement 7 (Laf. 157, Sel. 189), etc.
Estime.
Pascal de passage à Rouen, s’y fait assez connaître et estimer par ses expériences sur le vide. Il a eu l'expérience d'une certaine notoriété locale due à ses talents.
Voir Vanité 19 (Laf. 31, Sel. 65), Contrariétés 2 (Laf. 120, Sel. 152), Contrariétés 12 (Laf. 129, Sel. 162), Philosophes 4 (Laf. 142, Sel. 175), Commencement 2 (Laf. 151, Sel. 184), etc.
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