Fragment Prophéties n° 8 / 27  – Papier original : RO 398-3

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Prophéties n° 352 p. 165 v°-167 / C2 : p. 199

Éditions de Port-Royal : Chap. XV - Preuves de Jésus-Christ par les prophéties : 1669 et janvier 1670 p. 118  / 1678 n° 6 p. 118

Éditions savantes : Faugère II, 275, XV / Havet XVIII.8 et XXV.165 / Brunschvicg 734 / Tourneur p. 284-2 / Le Guern 310 / Lafuma 329 / Sellier 361

 

 

 

Que Jésus-Christ serait petit en son commencement et croîtrait ensuite.

La petite pierre de Daniel.

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Si je n’avais ouï parler en aucune sorte du Messie, néanmoins après les prédictions si admirables de l’ordre du monde que je vois accomplies, je vois que cela est divin, et si je savais que ces mêmes livres prédissent un Messie je m’assurerais qu’il serait venu, et voyant qu’ils mettent son temps avant la destruction du second temple je dirais qu’il serait venu.

 

 

Ce fragment présente l’intérêt de montrer Pascal dans son travail de mise au point de l’argumentation par les prophéties, de la prise de référence à l’esquisse d’une argumentation dynamique. Dans la première partie, il note une prophétie particulière tirée du livre de David. Dans la seconde, il marque les étapes que peut suivre un lecteur que l’approfondissement des textes bibliques doit conduire à l’assurance que le Messie est déjà venu en la personne de Jésus-Christ.

 

Analyse détaillée...

Fragments connexes

 

A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182). Je n’entends pas que vous soumettiez votre créance à moi sans raison, et ne prétends point vous assujettir avec tyrannie. Je ne prétends point aussi vous rendre raison de toutes choses. Et pour accorder ces contrariétés j’entends vous faire voir clairement par des preuves convaincantes des marques divines en moi qui vous convainquent de ce que je suis et m’attirer autorité par des merveilles et des preuves que vous ne puissiez refuser et qu’ensuite vous croyiez les choses que je vous enseigne quand vous n’y trouverez autre sujet de les refuser, sinon que vous ne pouvez par vous-mêmes connaître si elles sont ou non.

Prophéties 11 (Laf. 332, Sel. 364). Prophéties.

Quand un seul homme aurait fait un livre des prédictions de Jésus-Christ pour le temps et pour la manière et que Jésus-Christ serait venu conformément à ces prophéties ce serait une force infinie. Mais il y a bien plus ici. C’est une suite d’hommes durant quatre mille ans qui constamment et sans variations viennent l’un ensuite de l’autre prédire ce même avènement. C’est un peuple tout entier qui l’annonce et qui subsiste depuis 4 000 années pour rendre en corps témoignage des assurances qu’ils en ont, et dont ils ne peuvent être divertis par quelques menaces et persécutions qu’on leur fasse. Ceci est tout autrement considérable.

Prophéties 14 (Laf. 336, Sel. 367). Il faut être hardi pour prédire une même chose en tant de manières. Il fallait que les 4 monarchies, idolâtres ou païennes, la fin du règne de Juda, et les 70 semaines arrivassent en même temps, et le tout avant que le 2e temple fût détruit.

Prophéties 15 (Laf. 335, Sel. 368). La plus grande des preuves de Jésus-Christ sont les prophéties. C’est aussi à quoi Dieu a le plus pourvu, car l’événement qui les a remplies est un miracle subsistant depuis la naissance de l’Église jusques à la fin. Aussi Dieu a suscité des prophètes durant 1.600 ans et pendant 400 ans après il a dispersé toutes ces prophéties avec tous les juifs qui les portaient dans tous les lieux du monde. Voilà quelle a été la préparation à la naissance de Jésus-Christ dont l’Évangile devant être cru de tout le monde, il a fallu non seulement qu’il y ait eu des prophéties pour le faire croire mais que ces prophéties fussent par tout le monde pour le faire embrasser par tout le monde.

Prophéties 17 (Laf. 338, Sel. 370). Prédictions.

Qu’en la 4e monarchie, avant la destruction du 2e temple, avant que la domination des Juifs fût ôtée en la 70e semaine de Daniel, pendant la durée du 2e temple les païens seraient instruits et amenés à la connaissance du Dieu adoré par les Juifs, que ceux qui l’aiment seraient délivrés de leurs ennemis, remplis de sa crainte et de son amour.

Prophéties III (Laf. 485, Sel. 720), qui donne la traduction commentée de ce passage. Daniel 2.

Tous vos devins et vos sages ne peuvent vous découvrir le mystère que vous demandez.

(Il fallait que ce songe lui tînt bien au cœur.)

Mais il y a un Dieu au ciel qui le peut et qui vous a révélé dans votre songe les choses qui doivent arriver dans les derniers temps.

Et ce n’est pas par ma propre science que j’ai eu la connaissance de ce secret, mais par la révélation de ce même Dieu qui me l’a découvert pour la rendre manifeste en votre présence.

Votre songe était donc de cette sorte. Vous avez vu une statue grande, haute, et terrible qui se tenait debout devant vous. La tête était en or, la poitrine et les bras étaient d’argent, le ventre et les cuisses étaient d’airain, et les jambes étaient de fer mais les pieds mêlés de fer et de terre (argile).

Vous la contempliez toujours de cette sorte, jusqu’à ce que la pierre taillée sans mains a frappé la statue par les pieds mêlés de fer et de terre et les a écrasés.

Et alors s’en sont allés en poussière, et le fer, et la terre, et l’airain et l’argent, et l’or, et se sont dissipés en l’air, mais cette pierre qui a frappé la statue, est crue, en une grande montagne et elle a rempli toute la terre. Voilà quel a été votre songe et maintenant je vous en donnerai l’interprétation.

Vous qui êtes le plus grand des rois et à qui Dieu a donné une puissance si étendue, que vous êtes redoutable à tous les peuples, vous êtes représenté par la tête d’or de la statue que vous avez vue.

Mais un autre empire succédera au vôtre qui ne sera pas si puissant et ensuite il en viendra un autre d’airain qui s’étendra par tout le monde.

Mais le quatrième sera fort comme le fer, et de même que le fer brise et perce toutes choses, ainsi cet empire brisera et écrasera tout.

Et ce que vous avez vu que les pieds et les extrémités des pieds étaient composés en partie de terre et en partie de fer. Cela marque que cet empire sera divisé et qu’il tiendra en partie de la fermeté du fer et en partie de la fragilité de la terre.

Mais comme le fer ne peut s’allier solidement avec la terre de même ceux qui sont représentés par le fer et par la terre ne pourront faire d’alliance durable quoiqu’ils s’unissent par des mariages.

Or ce sera dans le temps de ces monarques que Dieu suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit ni jamais transporté à un autre peuple. Il dissipera et finira tous ces autres empires, mais pour lui il subsistera éternellement. Selon ce qui vous a été révélé de cette pierre qui n’étant point taillée de main est tombée de la montagne et a brisé le fer, la terre, et l’argent et l’or.

Voilà ce que Dieu vous a découvert des choses qui doivent arriver dans la suite des temps. Ce songe est véritable et l’interprétation en est fidèle.

Lors Nabuchodonosor tomba le visage contre terre, etc.

Prophéties VI (Laf. 489, Sel. 735). Prophéties preuves de divinité.

 

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