Glossaire
Cœur.
Lire le dossier thématique sur le cœur.
Le cœur est en l’homme la « faculté des principes » ; il donne à l’homme des cadres fondamentaux de pensée à partir desquels la raison peut fonctionner, mais qu’elle ne peut démontrer. C’est pourquoi la foi donne à l’esprit humain une manière nouvelle de voir, de sentir et de penser qui sert de fondement à la raison : Pascal dit que c’est le cœur qui sent Dieu, mais qu’une fois que la raison s’est soumise à ce sentiment par la foi, elle peut s’exercer normalement.
Le cœur, tel que le définit le fragment Grandeur 6 (Laf. 110, Sel. 142), ne peut être réglé par l’homme lui-même. Seul Dieu peut incliner le cœur par sa grâce.
Voir aussi Ordre 5 (Laf. 7, Sel. 41), Misère 14 (Laf. 65, Sel. 99), Raisons des effets 18 (Laf. 100, Sel. 133), Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), Commencement 1 (Laf. 150, Sel. 183), etc.
Colère.
Émotion de l’âme, fougue, impétuosité des animaux, qui les fait agir et s’emporter contre ce qui les offense. C’est le ressentiment d’une injure, et le désir de s’en venger (Furetière).
Voir Raisons des effets 17 (Laf. 98, Sel. 132), Pensées diverses (Laf. 603, Sel. 500) et Prophéties IV (Laf. 486, Sel. 721 à 733).
Commencement.
Le mot désigne en rhétorique ce que l’on appelle aussi l’exorde. Pascal a donné à une des liasses des Pensées le titre de Commencement. Mais ce terme ne désigne pas nécessairement les premières lignes ou les premiers mots d’un texte. Il peut aussi désigner un nouveau mouvement de l’argumentation, qui repose sur des principes différents du précédent. C’est le cas des dossiers A P. R. et Commencement, qui tirent les conclusions de la recherche philosophique et anthropologique des premiers dossiers, et engage le lecteur dans une recherche d’ordre historique.
Voir Misère 13 (Laf. 64, Sel. 98), Perpétuité 3 (Laf. 281, Sel. 313), Prophéties 8 (Laf. 329, Sel. 361), Prophéties 20 (Laf. 341, Sel. 373), Morale chrétienne 18 (Laf. 368, Sel. 401), etc.
Commun.
Ce qui appartient à tous également, que chacun avoue, que chacun reconnaît, qui est le même pour les uns et pour les autres. Le sens commun est le jugement qu’on fait par la seule lumière naturelle, commune à la plupart des hommes. D’autre part, dans le langage philosophique, on parle de sens commun pour désigner le sens qui fait la synthèse de tous les autres sens.
Voir Divertissement 5 (Laf. 137, Sel. 169), Fondement 3 (Laf. 225, Sel. 258), Loi figurative 31 (Laf. 276, Sel. 307), Morale chrétienne 9 (Laf. 359, Sel. 391), Pensées diverses (Laf. 770, Sel. 635), etc.
Communiquer, Communication.
Communiquer, c’est mettre en commun, ce qui n’est pas nécessairement la même chose que parler. Dans plusieurs fragments, Pascal souligne ce que la communication entre les hommes peut avoir de nécessaire, et comment elle est signe de l’estime que l’on a d’autrui. Mais il y a beaucoup de personnes qui parlent sans avoir l’intention de partager quoi que ce soit, uniquement pour pérorer. Voir Pensées diverses (Laf. 581, Sel. 483) : Le docteur qui parle un quart d’heure après avoir tout dit, tant il est plein du désir de dire.
Voir Pensées diverses (Laf. 687, Sel. 566), qui déprécie les sciences parce qu’on n’y trouve pas de communication entre les esprits.
Voir aussi Ennui 1 (Laf. 77, Sel. 112), A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), Excellence 1 (Laf. 189, Sel. 221), Fondement 8 (Laf. 231, Sel. 263), Preuves par les Juifs IV (Laf. 454, Sel. 694), etc.
Complexion.
Constitution physique et morale. Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).
Comprendre.
Pascal distingue la connaissance de l’existence d’une chose, de la compréhension de sa nature finie, infinie ou divine. Voir Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680).
Voir Connaissance.
Autres références : Contrariétés 13 (Laf. 130, Sel. 163) et Géométrie-Finesse II (Laf. 512, Sel. 670).
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