Glossaire
Poésie, Poète.
Le mot poète est souvent pris en sens dépréciateur au XVIIe siècle. Pascal raille la poésie à la mode, mais le texte Preuves de Jésus-Christ 11 (Laf. 308, Sel. 339) montre qu’il a lui-même le sens de la vraie poésie. Voir sur la poésie à Port-Royal, Gheeraert Tony, Le chant de la grâce, Paris, Champion, 2003.
Voir aussi Pensées diverses (Laf. 585-587, Sel. 486), Pensées diverses (Laf. 611, Sel. 503), Pensées diverses (Laf. 732, Sel. 613) et Pensées diverses (Laf. 765, Sel. 631).
Poids.
Au sens figuré, poids désigne souvent l’importance d’une cause qui entraîne certains effets. Ne pas oublier cependant que les traités de physique de Pascal et ses Lettres de A. Dettonville traitent essentiellement de problèmes de forces et de poids.
Voir le verso de Transition 2 (Laf. 196, Sel. 228).
Point.
Voir la définition du point dans Euclide, The thirteen books of the Elements, t. 1, éd. T. Heath, 2e éd., New York, Dover, 1956, p. 153 et 155 pour le commentaire ; Les Éléments, éd. B. Vitrac, vol. 1, Paris, P. U. F., 1990, 151-152. Livre I, Déf. 1 : le point est ce qui n’a pas de parties. Voir Arnauld Antoine, Nouveaux éléments de géométrie, V, I, in Géométries de Port-Royal, éd. D. Descotes, Paris, Champion, 2009, p. 356 : le point doit « être conçu indivisible ».
Voir Indivisible.
Point fixe : voir Pensées diverses (Laf. 697, Sel. 576) et Pensées diverses (Laf. 699, Sel. 577).
Voir aussi Vanité 9 (Laf. 21, Sel. 55), Misère 4 (Laf. 56, Sel. 89), Raisons des effets 11 (Laf. 92, Sel. 126), Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), etc.
Politique.
Pendant les Guerres de religion, on désignait sous le terme de politiques les partisans d’un gouvernement de la France fondée sur les intérêts propres du pays, et non alignée sur les volontés du Vatican. Voir dans Ferreyrolles Gérard, Pascal et la raison du politique, Paris, P. U. F., 1984, p. 13 sq., la « situation politique de Pascal ».
Voir Morale chrétienne 25 (Laf. 376, Sel. 408), Miracles III (Laf. 904, Sel. 450) et Pensées diverses (Laf. 533, Sel. 457).
Pologne.
Jean-Casimir, roi de Pologne de 1648 à 1668.
Ernst Pol, Les Pensées de Pascal. Géologie et stratigraphie, p. 166 sq. Les Nouvelles ordinaires du 29 juillet 1656 annoncent à Paris que « les Polonais avaient pris d’assaut la ville de Varsovie et le château par composition » (c’est-à-dire au terme d’une négociation). Le conflit n’est pas achevé. Les Suédois vainqueurs ont fait leur entrée solennelle dans Varsovie le 31 et le roi de Pologne a quitté la ville dès le 29 septembre 1656 : p. 167. La défaite de Jean-Casimir est connue vers début septembre 1656 à Paris.
La femme de Jean-Casimir est Louise Marie de Gonzague, qui fut une amie de Port-Royal ; elle emporta en Pologne une machine arithmétique. Voir l’article qui lui est consacré dans le Dictionnaire de Port-Royal.
Voir Misère 11 (Laf. 62, Sel. 96).
Pompée.
Homme politique romain, adversaire de César.
Voir Preuves de Jésus-Christ 19 (Laf. 317, Sel. 348).
Porphyre.
Philosophe (c. 232-c. 310), disciple de Plotin, qui s’en prit aux chrétiens dans ses écrits.
Voir Fausseté 5 (Laf. 207, Sel. 239).
Port.
Pascal prend le port comme symbole du point fixe qui seul permet de se situer dans le mouvement global du monde. Voir Serres Michel, Le système de Leibniz et ses modèles mathématiques, Paris, P. U. F., 1968, p. 673 sq.
Voir Pensées diverses (Laf. 697, Sel. 576).
Port-Royal.
Le Port-Royal de Sainte-Beuve a été publié dans la Pléiade (3 vol.), et plus récemment par Philippe Sellier dans la collection Bouquins.
Adam Antoine, Du mysticisme à la révolte. Les jansénistes du XVIIe siècle, Paris, Fayard, 1968.
Carmona Michel, Port-Royal, Paris, Fayard, 2018.
Laurence Plazenet a publié une anthologie de textes des personnes liées à Port-Royal : Port-Royal, Paris, Flammarion, 2012.
Voir Misère 12 (Laf. 63, Sel. 97) et Miracles III (Laf. 909, Sel. 451).
Portrait.
Sur l’art du portrait à l’époque de Pascal, voir Pommier Édouard, Théories du portrait. De la Renaissance aux Lumières, Paris, Gallimard, 1998, et Plantié Jacqueline, La mode du portrait littéraire en France, 1641-1681, Paris, Champion,1994.
Voir Loi figurative 15 (Laf. 260, Sel. 291) et Pensées diverses (Laf. 578, Sel. 481).
Posséder, Possession.
Jouissance, action par laquelle on possède de droit ou de fait. La possession de fait est la jouissance effective de la chose. La possession de droit est le titre qu’on a d’en jouir, quoiqu’elle soit quelquefois usurpée par autrui, ou éloignée (Furetière).
Voir Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181) et Preuves par les Juifs VI (Laf. 470, Sel. 707).
Possible.
Qui peut arriver, qui est en pouvoir d’être fait (Furetière).
Voir Pensées diverses (Laf. 577, Sel. 480) et Pensées diverses (Laf. 734, Sel. 615).
Poulie.
Petite roue cannelée qu’on enchâsse dans une pièce de bois ou de fer, qui par le moyen d’une corde posée sur sa cannelure sert à élever des fardeaux (Furetière).
Plusieurs ouvrages traitent de la poulie comme instrument pour ainsi dire abstrait : ne prenant pas en compte les frottements, ils ne disent rien du son que ceux-ci produisent. Comme l’écrit Stevin, ils supposent que les éléments de la poulie elle-même « n’aient aucune pesanteur », pour « n’amener en avant que la qualité des poulies simplement ». Pascal envisage ici la poulie concrète, avec les effets produits par les frottements. Voir Vanité 34 (Laf. 48, Sel. 81).
Pouvoir.
La misère de l’homme, selon Pascal, consiste à vouloir sans pouvoir. Les premières Provinciales et les Écrits sur la grâce traitent du pouvoir, prochain ou éloigné, des justes pour accomplir les commandements de Dieu.
Voir Misère 24 (Laf. 75, Sel. 110), Philosophes 8 (Laf. 146, Sel. 179), Loi figurative 30 (Laf. 275, Sel. 306), Morale chrétienne 12 (Laf. 362, Sel. 394) et Pensées diverses (Laf. 538, Sel. 458).
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