Glossaire
D
Danger, Dangereux.
L’idée admise, c’est que la vérité libère. Mais il arrive que Pascal remarque qu’il est dangereux d’ignorer certaines vérités, particulièrement en matière religieuse. Dans certains cas, c’est surtout le mélange d’ignorance et de connaissance qui est dangereux.
Deux fragments commencent par l’expression il est dangereux. Voir Misère 15 (Laf. 66, Sel. 100) et Contrariétés 3 (Laf. 121, Sel. 153).
Voir aussi Misère 16 (Laf. 67, Sel. 101), Preuves par discours III (Laf. 443, Sel. 690), Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), Preuves par discours III (Laf. 446, Sel. 690) et Preuves par discours III (Laf. 449, Sel. 690).
Danse.
Divertissement social dont Pascal pense avec ironie qu’il demande une grande habileté dans la manière de poser les pieds.
Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), Pensées diverses (Laf. 554, Sel. 463) et Pensées diverses (Laf. 620, Sel. 513).
Degré.
Se dit figurément des choses qui servent de moyens pour parvenir à une plus haute. Il se dit aussi des marques ou divisions de plusieurs choses qui reçoivent du plus ou du moins, qui vont en montant ou en descendant (Furetière).
Voir Misère 3 (Laf. 55, Sel. 88), Misère 9 (Laf. 60, Sel. 94), Contrariétés 14 (Laf. 131, Sel. 164), Philosophes 6 (Laf. 144, Sel. 177), Commencement 7 (Laf. 157, Sel. 189), Perpétuité 3 (Laf. 281, Sel. 313), Dossier de travail (Laf. 394, Sel. 13), Géométrie-Finesse II (Laf. 512, Sel. 670), Pensées diverses (Laf. 754, Sel. 624), Pensées diverses (Laf. 828, Sel. 668), etc.
Déisme.
Le déisme consiste à n’admettre qu’une divinité abstraite, présidant à l’ordre naturel et créateur des lois de l’univers. Voir l’article Déisme du Dictionnaire théologique, de L. Bouyer, p. 182, et celui du Dictionnaire de théologie catholique. Il exclut donc l’idée d’une divinité personnelle. Le déiste refuse aussi l’idée d’une religion révélée. Le p. Mersenne a publié un livre intitulé L’impiété des déistes, athées et libertins de ce temps, combattue et renversée de point en point par raisons tirées de la philosophie et de la théologie, ensemble la réfutation du poème des déistes, 1624, que Pascal a certainement connu. Grâce à ce gros livre on connaît les Quatrains du déiste, qui résument les principaux thèmes et les idées du déisme.
Voir Preuves par discours III (Laf. 449, Sel. 690) et Preuves par discours III (Laf. 450, Sel. 690).
Délectation.
Attrait que la volonté trouve pour le mal de la part du cœur corrompu, et pour le bien de la part du cœur incliné par la charité. La concupiscence exerce un puissant attrait dans le mal. La charité engendre un attrait vers le bien.
Saint Augustin, Œuvres, Premières polémiques contre Julien, t. 23, Bibliothèque augustinienne, Desclée de Brouwer, 1974, p. 778 sq. Théorie augustinienne de la délectation victorieuse.
Thirouin Laurent et Krumenacker Yves, Les écoles de pensée religieuse à l’époque moderne, Chrétiens et Sociétés, n° 5, Université Lyon II, 2006, p. 25-64, 39 sq. L’anthropologie augustinienne est, malgré les apparences, une pensée du plaisir, centrée sur l’idée de délectation victorieuse, delectatio victrix. La référence fondamentale est la formule de saint Augustin dans son Expositio Epistulae ad Galatos, V, 49 : « Quod enim amplius nos delectat, secundum id operemus necesse est », « Il est nécessaire que nous agissions conformément à ce qui nous charme le plus » : p. 40. Principe : toute action volontaire de l’homme, quelles que soient les formes qu’elle prenne, est la résultante d’un plaisir. On ne peut se déterminer qu’en fonction d’un bien convoité. Augustin intègre dans sa conception de l’homme la puissance du plaisir, non pas l’équivalence de tous les plaisirs, mais leur indissociable parenté : p. 44. Nota bene : le mot plaisir ne doit pas être entendu comme un plaisir sensuel.
Voir Écrits sur la grâce, Lettre sur la possibilité des commandements, Mouvement final, 6, Rédaction inégalement élaborée, OC III, éd. J. Mesnard, p. 693-707. Voir aussi le troisième Écrit sur la grâce (dans l’édition de J. Mesnard ; les autres éditions en font les deux premiers écrits, faute d’avoir su en prendre le point de vue chronologique), Traité de la prédestination et de la grâce, troisième rédaction, OC III, éd. J. Mesnard, p. 792 sq.
Gouhier Henri, Blaise Pascal. Conversion et apologétique, Vrin, Paris, 1986, p. 71 sq.
Voir Pensées diverses (Laf. 525, Sel. 454).
Délicatesse.
La délicatesse est la sensibilité aux choses les plus fines, aussi bien au sens favorable (une personne a le goût délicat) que défavorable (être sensible à des choses qui ne le méritent pas). Montfaucon de Villars a écrit contre Pascal un Traité de la délicatesse.
Voir Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181), Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), Prophéties 17 (Laf. 338, Sel. 370), Géométrie-Finesse II (Laf. 512, Sel. 670), Pensées diverses (Laf. 764, Sel. 630), Pensées diverses (Laf. 782, Laf. 645), etc.
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