Glossaire

 

Remuement.

Voir Jungo Michel, Le vocabulaire de Pascal, p. 68. Dans le sens de mouvement agité, le mot vieillit. Corneille l’emploie encore au sens d’émeute. Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).

 

Renoncer.

Abandon de la propriété d’une chose, ou d’un mode de vie que l’on a adopté dans le passé. Le mot se trouve dans le Mémorial (Laf. 913, Sel. 742), qui marque la véritable conversion de Pascal. Le renoncement est une forme de l’ascèse (voir sur ce terme l’article de L. Bouyer, Dictionnaire théologique, p. 80 sq.)

Voir aussi Loi figurative 17 (Laf. 262, Sel. 293).

 

Renversement du pour au contre.

Succession d’opinions contraires, principalement sur les conditions sociales et le respect dû aux grands.

L’expression est souvent reprise pour désigner la technique de Pascal qui consiste à passer de l’affirmation de la grandeur de l’homme à sa misère, et inversement.

Voir Raisons des effets 12 (Laf. 93, Sel. 127).

 

Réparateur.

Qualifie le Christ, venu réparer la corruption engendrée par le péché originel.

Voir Ordre 4 (Laf. 6, Sel. 40), Excellence 1 (Laf. 189, Sel. 221) et Pensées diverses (Laf. 793, Sel. 646).

 

Repentir.

Regret du péché, par opposition au remords qui n’est qu’une crainte des conséquences malheureuses. Pascal parle de contrition pour désigner le vrai repentir, que l’on appelle aujourd’hui contrition parfaite. La contrition imparfaite désigne le regret des péchés par crainte de la damnation : à l’époque de Pascal, on parle alors d’attrition.

Voir Pensées diverses (Laf. 680, Sel. 559).

 

Répétition.

Procédé qui consiste à revenir sur un sujet à plusieurs reprises, utilement ou non. Le fragment Preuves de Jésus-Christ 1 (Laf. 298, Sel. 329) indique (mais sans employer le mot) que c’est un des procédés de l’ordre du cœur, qui vise à échauffer le cœur, plutôt qu’à convaincre la raison.

Voir aussi Pensées diverses (Laf. 515, Sel. 452).

 

Réponse.

La réponse fait suite à une objection.

Voir Pensées diverses (Laf. 748, Sel. 621).

 

Repos.

Notion physique, qui s’oppose au mouvement et à l’agitation. Le repos présuppose la stabilité. Pascal s’est appliqué à démontrer dans son Traité de l’équilibre des liqueurs les lois de l’hydrostatique. Le mot reçoit une signification psychologique et morale, par opposition au divertissement. Le repos parfait est la mort.

Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), Commencement 1 (Laf. 150, Sel. 183), Commencement 2 (Laf. 151, Sel. 184), Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), Loi figurative 22 (Laf. 267, Sel. 298), etc.

 

Reprendre.

Blâmer, corriger, critiquer, censurer, châtier (Furetière). A donné le substantif répréhension.

Voir Pensées diverses (Laf. 701, Sel. 579).

 

Réprobation.

Jugement, résolution par laquelle on rejette, on réprouve. On ne le dit guère qu’en matière spirituelle, du jugement que Dieu a rendu de toute éternité contre les pécheurs qui mourront impénitents (Furetière).

Voir Prophéties VI (Laf. 489, Sel. 735), Prophéties 26 (Laf. 347, Sel. 379) et Prophéties VII (Laf. 493, Sel. 736).

 

Reproche.

Pascal est très conscient du risque que les personnes à qui on adresse des reproches viennent à les prendre mal et s’obstinent dans leur erreur. L’art de persuader vise à éviter cet inconvénient et à partir des principes de l’interlocuteur. Voir la Vie de Pascal de Gilberte, 2e version, § 37, OC I, éd. J. Mesnard, p. 617 : « quand il pensait quelque chose, il se mettait en la place de ceux qui devaient l’entendre ; et, examinant si toutes les proportions s’y trouvaient, il voyait ensuite quel tour il leur fallait donner, et il n’était pas content qu’il ne vît clairement que l’un était tellement fait pour l’autre, c’est-à-dire ce qu’il avait pensé pour l’esprit de celui qu’il devait voir, que, quand cela viendrait à se joindre par l’application qu’on y aurait, il fût impossible à l’esprit de l’homme de ne s’y pas rendre avec plaisir ». Il ne s’agit donc pas d’adresser des reproches vifs à l’interlocuteur, mais d’exprimer le reproche dans des termes auxquels l’interlocuteur peut adhérer.

Voir Soumission 15 (Laf. 181, Sel. 212) et Fondement 5 (Laf. 228, Sel. 260).

 

République.

Désigne dans la langue classique l’État en général. Mais le sens actuel existe déjà : on parle par exemple de la République de Venise.

Voir Morale chrétienne 18 (Laf. 369, Sel. 401) et Morale chrétienne 25 (Laf. 376, Sel. 408).