Prophéties I – Le papier original est perdu
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 67 p. 259 bis à 265 / C2 : p. 477 à 483 v°
Éditions savantes : Faugère II, 393 / Havet XXV.171 / Brunschvicg 726 / Le Guern 448 / Lafuma 483 (série XII) / Sellier 718
Prophéties.
215. En Égypte. ------- Pug., 659, Talmud : C’est une tradition entre nous que, quand le Messie arrivera, la maison de Dieu destinée à la dispensation de sa parole, sera pleine d’ordure et d’impureté, et que la sagesse des scribes sera corrompue et pourrie. Ceux qui craindront de pécher seront réprouvés du peuple et traités de fous et d’insensés.
Is., 49 : Écoutez, peuples éloignés et vous habitants des îles de la mer : le Seigneur m’a appelé par mon nom dès le ventre de ma mère. Il me protège sous l’ombre de sa main, il a mis mes paroles comme un glaive aigu et m’a dit : Tu es mon serviteur. C’est par toi que je ferai paraître ma gloire. Et j’ai dit : Seigneur, ai‑je travaillé en vain ? Est‑ce inutilement que j’ai consommé toute ma force ? Faites‑en le jugement, Seigneur, mon travail est devant vous. Lors le Seigneur, qui m’a formé lui‑même dès le ventre de ma mère pour être tout à lui afin de ramener Jacob et Israël, m’a dit : Tu seras glorieux en ma présence, et je serai moi‑même ta force. C’est peu de chose que tu convertisses les tribus de Jacob ; je t’ai suscité pour être la lumière des gentils et pour être mon salut jusqu’aux extrémités de la terre. Ce sont les choses que le Seigneur a dites à celui qui a humilié son âme, qui a été en mépris et en abomination aux gentils et qui s’est soumis aux puissants de la terre : Les princes et les rois t’adoreront, parce que le Seigneur qui t’a élu est fidèle. Le Seigneur m’a dit encore : Je t’ai exaucé dans les jours de salut et de miséricorde, et je t’ai établi pour être l’alliance du peuple et te mettre en possession des nations les plus abandonnées ; afin que tu dises à ceux qui sont dans les chaînes : Sortez en liberté, et à ceux qui sont dans les ténèbres : Venez à la lumière et possédez des terres abondantes et fertiles. Ils ne seront plus travaillés ni de la faim, ni de la soif, ni de l’ardeur du soleil, parce que celui qui a eu compassion d’eux sera leur conducteur : il les mènera aux sources vivantes des eaux et aplanira les montagnes devant eux. Voici, les peuples aborderont de toutes parts, d’orient, d’occident, d’aquilon et de midi. Que le ciel en rende gloire à Dieu ! Que la terre s’en réjouisse, parce qu’il a plu au Seigneur de consoler son peuple, et qu’il aura enfin pitié des pauvres qui espèrent en lui ! Et cependant Sion a osé dire : Le Seigneur m’a abandonnée et n’a plus mémoire de moi. Une mère peut‑elle mettre en oubli son enfant, et peut‑elle perdre la tendresse pour celui qu’elle a porté dans son sein ? Mais, quand elle en serait capable, je ne t’oublierai pourtant jamais, Sion : je te porte toujours entre mes mains, et tes murs sont toujours devant mes yeux. Ceux qui doivent te rétablir accourent et tes destructeurs seront éloignés. Lève les yeux de toutes parts, et considère toute cette multitude qui est assemblée pour venir à toi. Je jure que tous ces peuples te seront donnés comme l’ornement duquel tu seras à jamais revêtue. Tes déserts et tes solitudes et toutes tes terres qui sont maintenant désolées seront trop étroites pour le grand nombre de tes habitants, et les enfants qui te naîtront dans les années de ta stérilité te diront : La place est trop petite, écarte les frontières, et fais‑nous place pour habiter. Alors tu diras en toi‑même : Qui est‑ce qui m’a donné cette abondance d’enfants, moi qui n’enfantais plus, qui étais stérile, transportée et captive ? Et qui est‑ce qui me les a nourris, moi qui étais délaissée sans secours ? D’où sont donc venus tous ceux‑ci ? Et le Seigneur te dira : Voici, j’ai fait paraître ma puissance sur les gentils, et j’ai élevé mon étendard sur les peuples, et ils t’apporteront des enfants dans leurs bras et dans leurs seins. Les rois et les reines seront tes nourriciers, ils t’adoreront le visage contre terre et baiseront la poussière de tes pieds. Et tu connaîtras que je suis le Seigneur, et que ceux qui espèrent en moi ne seront jamais confondus : car qui peut ôter la proie à celui qui est fort et puissant ? Mais encore même qu’on la lui pût ôter, rien ne pourra empêcher que je ne sauve tes enfants et que je ne perde tes ennemis. Et tout le monde reconnaîtra que je suis le Seigneur, ton Sauveur et le puissant Rédempteur de Jacob.
Le Seigneur dit ces choses : Quel est ce libelle de divorce par lequel j’ai répudié la Synagogue ? Et pourquoi l’ai‑je livrée entre les mains de vos ennemis ? N’est‑ce pas pour ses impiétés et pour ses crimes que je l’ai répudiée ? Car je suis venu, et personne ne m’a reçu. J’ai appelé, et personne n’a écouté. Est‑ce que mon bras est accourci, et que je n’ai pas la puissance de sauver ? C’est pour cela que je ferai paraître les marques de ma colère : je couvrirai les cieux de ténèbres et les cacherai sous des voiles. Le Seigneur m’a donné une langue bien instruite, afin que je sache consoler par ma parole celui qui est dans la tristesse. Il m’a rendu attentif à ses discours, et je l’ai écouté comme un maître. Le Seigneur m’a révélé ses volontés et je n’y ai point été rebelle. J’ai livré mon corps aux coups et mes joues aux outrages. J’ai abandonné mon visage aux ignominies et aux crachats. Mais le Seigneur m’a soutenu, et c’est pourquoi je n’ai point été confondu. Celui qui me justifie est avec moi : qui osera m’accuser, qui se lèvera pour disputer contre moi, et pour m’accuser de péché, Dieu étant lui‑même mon protecteur ? Tous les hommes passeront et seront consommés par le temps. Que ceux qui craignent Dieu écoutent donc les paroles de son serviteur. Que celui qui languit dans les ténèbres mette sa confiance au Seigneur. Mais pour vous, vous ne faites qu’embraser la colère de Dieu sur vous, vous marchez sur les brasiers et entre les flammes que vous‑mêmes vous avez allumées. C’est ma main qui a fait venir ces maux sur vous : vous périrez dans les douleurs.
Écoutez‑moi, vous qui suivez la justice et qui cherchez le Seigneur. Regardez à la pierre d’où vous êtes taillés, et à la citerne d’où vous êtes tirés. Regardez à Abraham votre père, et à Sara qui vous a enfantés. Voyez qu’il était seul et sans enfants quand je l’ai appelé et que je lui ai donné une postérité si abondante. Voyez combien de bénédictions j’ai répandues sur Sion, et de combien de grâces et de consolations je l’ai comblée. Considérez toutes ces choses, mon peuple, et rendez-vous attentifs à mes paroles, car une loi sortira de moi, et un jugement qui sera la lumière des gentils.
Amos, 8. Le prophète, ayant fait un dénombrement des péchés d’Israël, dit que Dieu a juré d’en faire la vengeance. Dit ainsi : En ce jour‑là, dit le Seigneur, je ferai coucher le soleil à midi, et je couvrirai la terre de ténèbres dans le jour de lumière. Je changerai vos fêtes solennelles en pleurs, et tous vos cantiques en plaintes. Vous serez tous dans la tristesse et dans les souffrances, et je mettrai cette nation en une désolation pareille à celle de la mort d’un fils unique, et ces derniers temps seront des temps d’amertume. Car voici, les jours viennent, dit le Seigneur, que j’enverrai sur cette terre la famine, la faim, non pas la faim et la soif de pain et d’eau, mais la faim et la soif d’ouïr des paroles de la part du Seigneur. Ils iront errants d’une mer jusqu’à l’autre, et se porteront d’aquilon en orient ; ils tourneront de toutes parts en cherchant qui leur annonce la parole du Seigneur, et ils n’en trouveront point. Et leurs vierges et leurs jeunes hommes périront en cette soif, eux qui ont suivi les idoles de Samarie, qui ont juré par le dieu adoré en Dan, et qui ont suivi le culte de Bersabée ; ils tomberont et ne se relèveront jamais de leur chute.
Amos, 3, 3. De toutes les nations de la terre, je n’ai reconnu que vous pour être mon peuple.
Daniel, 12, 7. Daniel ayant décrit toute l’étendue du règne du Messie, dit : Toutes ces choses s’accompliront lorsque la dispersion du peuple d’Israël sera accomplie.
Aggée, 2, 4. Vous qui, comparant cette seconde maison à la gloire de la première, la méprisez, prenez courage, dit le Seigneur, à vous Zorobabel, et à vous Jésus grand-prêtre, et à vous, tout le peuple de la terre, et ne cessez point d’y travailler. Car je suis avec vous, dit le Seigneur des armées : la promesse subsiste, que j’ai faite quand je vous ai retirés d’Égypte ; mon esprit est au milieu de vous. Ne perdez point espérance, car le Seigneur des armées dit ainsi : Encore un peu de temps, et j’ébranlerai le ciel et la terre, et la mer et la terre ferme, Façon de parler pour marquer un changement grand et extraordinaire,
et j’ébranlerai toutes les nations. Et alors viendra celui qui est désiré par tous les gentils, et je remplirai cette maison de gloire, dit le Seigneur. L’argent et l’or sont à moi, dit le Seigneur.
C’est‑à-dire que ce n’est pas de cela que je veux être honoré ; comme il est dit ailleurs : Toutes les bêtes des champs sont à moi : à quoi sert de me les offrir en sacrifice ?
La gloire de ce nouveau temple sera bien plus grande que la gloire du premier, dit le Seigneur des armées. Et j’établirai ma maison en ce lieu‑ci, dit le Seigneur.
En Horeb, au jour que vous y étiez assemblés, et que vous dîtes : Que le Seigneur ne parle plus lui-même à nous, et que nous ne voyions plus ce feu, de peur que nous ne mourions. Et le Seigneur me dit : Leur prière est juste. Je leur susciterai un prophète tel que vous du milieu de leurs frères, dans la bouche duquel je mettrai mes paroles, et il leur dira toutes les choses que je lui aurai ordonnées. Et il arrivera que quiconque n’obéira point aux paroles qu’il leur portera en mon nom, j’en ferai moi‑même le jugement.
Genèse, 49. Vous, Juda, vous serez loué de vos frères, et vainqueur de vos ennemis. Les enfants de votre père vous adoreront. Juda, faon de lion, vous êtes monté à la proie, ô mon fils, et vous êtes couché comme un lion, et comme une lionnesse qui s’éveillera. Le sceptre ne sera point ôté de Juda, ni le législateur d’entre ses pieds, jusqu’à ce que Scilo vienne, et les nations s’assembleront à lui pour lui obéir.
|
Recueil de textes prophétiques pris dans l’Ancien Testament. Mais Pascal semble travailler sur plusieurs ouvrages. Parti du Pugio fidei de Raymond Martin, il passe rapidement à Isaïe et à d’autres prophètes. Les textes ont en général pour objet l’idée que Jésus-Christ est le Messie annoncé par la tradition prophétique.
Fragments connexes
Religion aimable 1 (Laf. 221, Sel. 254). Jésus-Christ pour tous.
Moïse pour un peuple.
Les Juifs bénis en Abraham. Je bénirai ceux qui te béniront, mais toutes nations bénies en sa semence.
Parum est ut,etc. Isaïe.
Lumen ad revelationem gentium.
Non fecit taliter omni nationi, disait David, en parlant de la Loi. Mais en parlant de Jésus-Christ il faut dire : Fecit taliter omni nationi, parum est ut,etc. Isaïe.
Loi figurative 14 (Laf. 259, Sel. 290). Figure.
Si la loi et les sacrifices sont la vérité il faut qu’elle plaise à Dieu et qu’elle ne lui déplaise point. S’ils sont figures il faut qu’ils plaisent et déplaisent.
Or dans toute l’Écriture ils plaisent et déplaisent. Il est dit que la loi sera changée, que le sacrifice sera changé, qu’ils seront sans roi, sans princes et sans sacrifices, qu’il sera fait une nouvelle alliance, que la loi sera renouvelée, que les préceptes qu’ils ont reçus ne sont pas bons, que leurs sacrifices sont abominables, que Dieu n’en a point demandé.
Il est dit au contraire que la loi durera éternellement, que cette alliance sera éternelle, que le sacrifice sera éternel, que le sceptre ne sortira jamais d’avec eux, puisqu’il n’en doit point sortir que le roi éternel n’arrive.
Tous ces passages marquent-ils que ce soit réalité ? non ; marquent-ils aussi que ce soit figure ? non, mais que c’est réalité ou figure ; mais les premiers excluant la réalité marquent que ce n’est que figure.
Tous ces passages ensemble ne peuvent être dits de la réalité ; tous peuvent être dits de la figure. Ils ne sont pas dits de la réalité mais de la figure.
Preuves de Jésus-Christ 16 (Laf. 314, Sel. 345). Quand Nabuchodonosor emmena le peuple de peur qu’on ne crût que le sceptre fût ôté de Juda il leur fut dit auparavant qu’ils y seraient peu, et qu’ils y seraient, et qu’ils seraient rétablis. Ils furent toujours consolés par les prophètes ; leurs rois continuèrent.
Preuves de Jésus-Christ 19 (Laf. 317, Sel. 348). Jésus-Christ prédit quant au temps et à l’état du monde. Le duc ôté de la cuisse, et la 4e monarchie.
Prophéties 21 (Laf. 342, Sel. 374). Prophéties.
Le sceptre ne fut point interrompu par la captivité de Babylone à cause que leur retour était prompt et prédit.
Prophéties II (Laf. 484, Sel. 719). Ils étaient étrangers en Égypte sans aucune possession en propre ni en ce pays-là ni ailleurs. Il n’y avait pas la moindre apparence ni de la royauté qui y a été si longtemps après, ni de ce conseil souverain de 70 juges, qu’ils appelaient le synedrin, qui ayant été institué par Moïse a duré jusqu’au temps de Jésus-Christ. Toutes ces choses étaient aussi éloignées de leur état présent qu’elles le pouvaient être lorsque Jacob mourant et bénissant ses 12 enfants, leur déclare qu’ils seront possesseurs d’une grande terre, et prédit particulièrement à la famille de Juda, que les rois qui les gouverneraient un jour seraient de sa race, et que tous ses frères seraient de ses sujets. Et que le Messie qui devait être l’attente des nations, naîtrait de lui, et que la royauté ne serait point ôtée de Juda, ni le gouverneur et le législateur de ses descendants, jusqu’à ce que ce Messie attendu arrivât dans sa famille.
Mots-clés : Abraham – Amos – Daniel – Dieu – Gentils – Israël – Jacob – Juda – Messie – Nations – Parole – Péché – Peuple – Prophétie – Puissance – Sceptre – Scilo – Seigneur – Sion – Talmud – Zorobabel.