Glossaire
Logique, Logicien.
L’opuscule De l’esprit géométrique, II, De l’art de persuader montre que Pascal n’avait que fort peu de goût pour la logique, qu’il jugeait incapable de former l’esprit. Il estime que les logiciens se sont enfermés dans un système abstrait de règles qui ne conduisent pas à la vérité, alors que la géométrie est capable de donner de bons modèles de pensée. Il n’en reste pas moins que certaines parties de la Logique ou l’art de penser composé par Arnauld et Nicole contiennent de nombreux passages empruntés à Pascal.
Voir Pensées diverses (Laf. 794, Sel. 647).
Loi.
Lire le dossier sur les lois (fondamentales, naturelles, ...).
Montaigne, Essais, II, 12 : la seule loi générale c’est d’obéir aux lois de son pays. L’idée vient de Socrate, selon Xénophon, Mémorables, I, III.
Le mot Loi désigne souvent la Loi de Moïse (Loi ancienne, Ancien Testament) ; la Loi apportée par le Christ est celle de l’Évangile (Loi nouvelle).
Voir Misère 9 (Laf. 60, Sel. 94), Misère 15 (Laf. 66, Sel. 100), Raisons des effets 2 (Laf. 81, Sel. 116), Religion aimable 1 (Laf. 221, Sel. 254), Loi figurative 1 (Laf. 245, Sel. 278), etc.
Loisir.
Le loisir n’est guère pour Pascal l’équivalent de nos vacances. Il le conçoit comme une période de vide qui, laissant à l’homme le temps de penser à lui-même, conduit à la tristesse, à l’angoisse et parfois au désespoir. Le divertissement peut alors être une manière d’échapper un temps à ces passions tristes.
Voir Divertissement 5 (Laf. 137, Sel. 169).
Longueur.
Pascal emploie le mot longueur en différents sens, selon qu’il s’agit de la longueur de la vie des patriarches ou de la longueur du discours. Mais dans les deux cas, il entend que ces longueurs sont excessives.
Voir Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230) et Preuves de Moïse 1 (Laf. 290, Sel. 322).
Loth.
Neveu d’Abraham, dans la Genèse. Il fut le seul juste à Sodome où il s’était installé, et à la destruction de laquelle il échappa. Les filles de Loth se rendirent coupables d’un inceste avec lui.
Voir Pensées diverses (Laf. 713, Sel. 591).
Louer, Louange.
Témoignage d’estime qu’on donne à la vertu, au mérite. Opposé au mot blâme.
Voir Dossier de travail (Laf. 405, Sel. 24), Pensées diverses (Laf. 587, Sel. 486) et Pensées diverses (Laf. 754, Sel. 624).
Loup.
Dans Jérémie V, 6, que Pascal cite dans le fragment Prophéties IV (Laf. 486, Sel. 730), entre le lion (leo) et le léopard (pardus), il a omis le loup qui « cherche sa proie sur le soir ».
Luc (saint).
Sur saint Luc et son Évangile, voir Feuillet A. et Robert A., Introduction à la Bible II, Nouveau Testament, Desclée, Tournai, 1959, p. 229-257.
Voir Fondement 13 (Laf. 236, Sel. 268) et Preuves de Jésus-Christ 18 (Laf. 316, Sel. 347).
Lumière.
À partir du sens physique du mot, tel qu’il est employé dans les lettres de Pascal au p. Noël et à Le Pailleur sur le vide, lumière désigne souvent la capacité d’intelligence de l’esprit. Pascal distingue plusieurs degrés de lumière, notamment en matière sociale et religieuse, dans la liasse Raisons des effets.
Lumières naturelles : l’expression lumière naturelle désigne les moyens de connaissance qui sont à la disposition directe de l’homme, savoir les sens et la raison. Les lumières surnaturelles sont celles qu’apporte la Révélation, qui ne sont pas partie intégrante de la conformation de l’homme. Voir Grandeur 5 (Laf. 109, Sel. 141).
Voir aussi Contrariétés 5 (Laf. 122, Sel. 155), A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182), A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), Transition 3 (Laf. 198, Sel. 229), etc.
Lune.
La nature et le comportement de la Lune ont fait l’objet de nombreuses recherches qui ont contribué à l’avènement de la nouvelle cosmographie. On en trouve un exposé clair dans le livre de I. Bernard Cohen, Les origines de la physique moderne, Paris, Seuil, 1993, et dans Rossi Paolo, Aux origines de la science moderne, Paris, Seuil,1999. Un accès aux textes plus direct se trouve dans Galilée, Le Messager des étoiles, tr. F. Hallyn, Paris, Seuil, 1992. Pascal a certainement eu connaissance du débat qui a eu lieu au sein de l’académie Mersenne sur l’attraction et sur la géostatique.
Voir Pensées diverses (Laf. 734, Sel. 615), Pensées diverses (Laf. 744, Sel. 618), Pensées diverses (Laf. 781, Sel. 644) et Pensées diverses (Laf. 782, Sel. 645).
Lunette.
L’importance de la lunette pour la découverte d’astres nouveaux a été montrée avec éclat par le livre de Galilée, Le Messager des étoiles, tr. F. Hallyn, Paris, Seuil, 1992. Pascal a eu l’occasion de la reconnaître dans ses écrits de physique. Voir la Préface au traité du vide, OC II, éd. J. Mesnard, p. 783.
Voir Pensées diverses (Laf. 782, Sel. 645).
Lustre.
Se dit figurément en choses morales pour dire éclat, brillant, splendeur, relief. Dans les grandes charges, la valeur et la vertu paraissent dans tout leur lustre (Furetière).
Voir Preuves de Jésus-Christ 11 (Laf. 308, Sel. 339).
Luth.
L’Harmonie universelle contient un traité consacré au luth et aux instruments qui lui ressemblent. Il souligne que le luth est considéré au XVIIe siècle comme un instrument fort compliqué, qui exige une grande virtuosité, et dont l’usage surpasse souvent la théorie. Voir Mersenne Marin, Harmonie universelle, Des instruments, Livre second des instruments à cordes, Proposition IX, p. 76.
Une gravure d’Abraham Bosse montre combien jouer du luth est agréable et utile dans la société.
Voir Raisons des effets 15 (Laf. 96, Sel. 130) et Pensées diverses (Laf. 620, Sel. 513).
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