Glossaire

 

Sphère.

Archimède est auteur du De la sphère et du cylindre, que Pascal connaît et cite dans les Lettres de A. Dettonville. Voir sur cet ouvrage Heath Thomas, A History of greek mathematics, II, p. 34 sq. On appelle sphère céleste une sphère d'un rayon tel que les dimensions terrestres soient négligeables devant lui, et qui a pour centre un point quelconque de la Terre. La « sphère infinie dont le centre est partout et la circonférence nulle part » a fait l’objet d’une étude, toujours digne d’intérêt, d’E. Jovy, Études pascaliennes, VII, La « sphère infinie » de Pascal, Vrin, Paris, 1930.

Voir Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230).

 

Spirituel.

Qualité spirituelle : qualité dont semblent pouvoir disposer même ceux qui ne l’ont pas. C’est sur l’application que se fait le dévoiement. La manière dont les méchants en jouent est indiquée dans le fragment Raisons des effets 20 (Laf. 103, Sel. 135).

Voir Raisons des effets 4 (Laf. 85, Sel. 119), Loi figurative 8 (Laf. 252, Sel. 284), Loi figurative 15 (Laf. 260, Sel. 291), Loi figurative 23 (Laf. 268, Sel. 299), Perpétuité 8 (Laf. 286, Sel. 318), etc.

 

Subtilité.

Subtil : se dit figurément en choses spirituelles et morales. Un esprit subtil est celui qui comprend aisément les choses les plus délicates. Un raisonnement subtil est celui qui est raffiné, qui est au-dessus de l’invention, et de la portée des gens du vulgaire. Une question subtile est celle dont on a de la peine à résoudre la difficulté. Un exemple d’une telle subtilité dans l’œuvre de Pascal est la méthode des partis, qui repose sur des principes qui semblent contredire les évidences ordinaires. Au-delà d’un certain degré, la subtilité devient un défaut. Voir Raisons des effets 7 (Laf. 88, Sel. 122).

 

Suétone.

Historien latin (c. 69-c. 141), auteur de la Vie des douze Césars.

Voir Prophéties 16 (Laf. 337, Sel. 369).

 

Suisse.

Pensées, éd. Havet, 1925, I, p. 68. Quoiqu’en dise Pascal, on n’a jamais en Suisse fait preuve de roture pour les emplois, mais de bourgeoisie. On est à la fois noble et bourgeois, membre de la cité. Lorsque les petites républiques d’Italie passèrent, au XIVe siècle, du gouvernement des nobles à celui des corps d’État et des marchands, les nobles furent exclus à perpétuité des emplois. Voir Simler, République des Suisses, tr. Gentillet, Paris, 1578 ; Sismondi, République italienne, t. IV, p. 96, 165.

Voir Vanité 36 (Laf. 50, Sel. 83) et Pensées diverses (Laf. 828, Sel. 668).

 

Superbe.

Orgueil. La superbe est le propre des Grands, mais aussi des philosophes qui proclament la grandeur de l’homme (notamment les stoïciens). Les Trois discours sur la condition des Grands de Pascal s’en prennent essentiellement à ce vice.

Voir A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), Fausseté 6 (Laf. 208, Sel. 240), Fausseté 17 (Laf. 219, Sel. 252), Fondement 11 (Laf. 234, Sel. 266), Morale chrétienne 14 (Laf. 364, Sel. 396), etc.

 

Supérieur.

La question de l’obéissance aux supérieurs est un des sujets de discussion entre catholiques et protestants durant les guerres de religion. Les protestants font dépendre l’autorité de la qualité de celui qui la possède ; les catholiques estiment que la fonction doit être respectée par elle-même, et qu’elle est indépendante de la valeur de la personne.

Nicole Pierre, Des devoirs mutuels des inférieurs et des supérieurs, § II, Essais de morale, éd. de 1733, t. VI.

Voir Misère 15 (Laf. 66, Sel. 100).

 

Superstition, Superstitieux.

La superstition consiste selon lui dans un excès de docilité, c’est-à-dire dans la disposition qui consiste à se soumettre indistinctement à des autorités qui sont dépourvues de garanties suffisantes. La forme religieuse de la superstition est la bigoterie qui conduit à se soumettre aux décrets du pape en dehors des limites légitimes de son autorité.

Voir Soumission 13 (Laf. 179, Sel. 210), Soumission 15 (Laf. 181, Sel. 212), Soumission 22 (Laf. 187, Sel. 219), Morale chrétienne 14 (Laf. 364, Sel. 396), Morale chrétienne 16 (Laf. 366, Sel. 399), etc.

 

Supposition.

Terme latin équivalent du grec hypothèse. L’hypothèse est la proposition que l’on place à la base d’un raisonnement, qui n’est pas démontrée, mais à l’aide de laquelle on démontre toutes les autres. Le terme n’enferme pas nécessairement l’idée de conjecture.

Voir Contrariétés 10 (Laf. 127, Sel. 160) et Commencement 5 (Laf. 154, Sel. 187).

 

Suppôt.

Suppôt s’entend dans le sens de subjectum, et désigne ce qui sert de support à des qualités.

Le mot désigne la substance en tant qu’elle est considérée comme complète et individuelle. Cela correspond à l’idée de l’hypostasis : substantia. Sur ce problème, Pascal revient dans Pensées diverses (Laf. 688, Sel. 567), Qu’est-ce que le moi, qui conteste justement qu’on puisse définir le moi de l’homme comme un suppôt.

Voir aussi Misère 14 (Laf. 65, Sel. 99).

 

Sûreté, Sûr.

Le sûr est ce que l’on peut choisir sans risque d’erreur. En morale, il faut suivre des opinions qui sont sûres : ce principe définit ce qu’on appelle le tutiorisme.

Voir Raisons des effets 13 (Laf. 94, Sel. 128), Morale chrétienne 17 (Laf. 367, Sel. 400), Pensées diverses (Laf. 516, Sel. 452) et Pensées diverses (Laf. 721, Sel. 598).

 

Surintendant.

Surintendance : charge qui donne un pouvoir général d’ordonner des finances du roi. On le dit aussi de la première charge chez la reine, qui donne un pouvoir général pour l’administration de la maison. Sur les différentes charges de surintendance, voir Bluche François, Dictionnaire du grand siècle, art. Surintendance, p. 1492. Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).

 

Surnaturel.

Qui excède les bornes et la puissance de la Nature. Par suite, qualifie ce qui relève de l’ordre de Dieu et de la charité. Pascal aborde le problème du discernement de ce qui est surnaturel dans les Pensées qui traitent des miracles.

Voir Commencement 13 (Laf. 163, Sel. 195), Soumission 7 (Laf. 173, Sel. 204), Soumission 23 (Laf. 188, Sel. 220), Preuves de Jésus-Christ 11 (Laf. 308, Sel. 339), Miracles III (Laf. 861, Sel. 439), etc.

 

Symétrie.

Égale disposition et répartition des éléments d’un ensemble figuratif, géométrique ou matériel. Asymétrie est en langage classique parfois l’équivalent d’incommensurable ou d’irrationnel.

Voir Pensées diverses (Laf. 559, Sel. 466) et Pensées diverses (Laf. 580, Sel. 482).

 

Synagogue.

Lieu des assemblées juives pour la prière publique et la lecture des Écritures (en dehors du Temple, seule maison de Dieu).

Voir Preuves de Jésus-Christ 21 (Laf. 319, Sel. 350), Miracles III (Laf. 859, Sel. 438), Miracles III (Laf. 903, Sel. 450), Pensées diverses (Laf. 573, Sel. 476) et Pensées diverses (Laf. 923, Sel. 499).