L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 84

aux deux ; au lieu que les lieux

où il est découvert sont univoques,

et ne peuvent convenir qu’au sens

spirituel.

De sorte que cela ne pouvait induire

en erreur, et qu’il n’y avait qu’un

peuple aussi charnel que celui-là qui

s’y pût méprendre.

Car quand les biens sont promis en

abondance, qui les empêchait d’entendre

les véritables biens, sinon leur

cupidité qui déterminait ce sens aux

biens de la terre ? Mais ceux qui n’avaient

de biens qu’en Dieu, les rapportaient

uniquement à Dieu. Car il

y a deux principes qui partagent les

volontés des hommes, la cupidité, et

la charité. Ce n’est pas que la cupidité

ne puisse demeurer avec la foi, et que

la charité ne subsiste avec les biens de

la terre. Mais la cupidité use de Dieu,

et jouit du monde ; et la charité au

contraire use du monde et jouit de

Dieu.

Or la dernière fin est ce qui donne

le nom aux choses. Tout ce qui nous

empêche d’y arriver est appelé ennemi.

Ainsi les créatures quoique

bonnes sont ennemies des justes quand

 

 

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