Glossaire

 

A.

 

Abaisser, Abaissement.

Le mot a d’abord une signification matérielle, qui désigne la descente d’un élément physique (bras de balance, centre de gravité, etc.). Le mercure de l’expérience de Torricelli s’abaisse dans le tube.

Par métaphore, il peut prendre un sens psychologique et moral : il désigne alors la dégradation et l’avilissement de l’homme soit en raison de son ignorance, soit à cause de la perte de sa dignité, soit enfin par l’excès de son impuissance. Pascal associe à la notion d’abaissement moral de l’homme sa vanité (au sens de l’impuissance morale), et surtout sa misère (au sens où il désire sans pouvoir obtenir ce qu’il désire). Pascal s’inspire souvent de Montaigne pour décrire l’abaissement de l’homme.

Voir Contrariétés 13 (Laf. 130, Sel. 163), Excellence 4 (Laf. 191, Sel. 224), Fausseté 6 (Laf. 208, Sel. 240), Fausseté 10 (Laf. 212, Sel. 245), etc.

 

Abandonner, Abandon.

Pascal mentionne dans les Écrits sur la grâce plusieurs abandons différents : l’abandon de l’homme par Dieu, qui lui retire sa grâce, l’abandon consécutif de Dieu par l’homme, qui privé de la grâce, se retrouve soumis à la concupiscence, et un second abandon de l’homme par Dieu, qui le laisse à sa corruption. La condition de l’homme à ce point est caractérisée par la déréliction. Les derniers mots de Pascal mourant sont Que Dieu ne m’abandonne jamais.

Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182), Transition 3 (Laf. 198, Sel. 229), Preuves de Jésus-Christ 11 (Laf. 308, Sel. 339), etc.

 

Abêtir.

Réduire à l’état de bête, c’est-à-dire à des réactions qui sont purement mécaniques. Dans le fragment Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680), la recommandation abêtissez-vous adressée à l’incroyant qui commence à désirer la conversion, signifie : appuyez-vous sur des habitudes pour vous détacher de vos penchants égoïstes ; c’est ce que la nature de l’homme peut faire pour que la grâce de foi donnée par Dieu puisse trouver accès à votre cœur.

 

Abîme.

Gouffre profond où l’on se perd, d’où on ne peut sortir. Se dit figurément en morale des choses immenses et infinies où l’esprit humain se perd quand il raisonne. Les jugements de Dieu, les mystères de la religion sont des abîmes dont on ne peut sonder la profondeur (Furetière).

Voir Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230).

 

Abominable, Abomination.

Horrible, détestable, exécrable. Abomination signifie aussi la chose ou la personne qui est abominable (Furetière). Les hérésies entre autres choses sont considérées comme abominables.

Voir Loi figurative 14 (Laf. 259, Sel. 290), Morale chrétienne 1 (Laf. 351, Sel. 383) et Perpétuité 3 (Laf. 281, Sel. 313).

 

Abraham.

Patriarche et père du peuple juif. Voir le récit de sa vie dans la Genèse, XII-XXV.

Voir Religion aimable 1 (Laf. 221, Sel. 254), Loi figurative 12 (Laf. 256, Sel. 288), Loi figurative 22 (Laf. 267, Sel. 298), Loi figurative 25 (Laf. 270, Sel. 301), Loi figurative 30 (Laf. 275, Sel. 306), etc.