Les dossiers PREUVES PAR LES JUIFS I à VI

 

 

Copie C1

Copie C2

Table des matières (non paginée)

Unités à titre 1 à 27 (p. 1 à 187)

Table des matières (p. 189)

Dossier de travail (p. 191 à 199)

Preuves par discours I (p. 201 à 207 v°)

Preuves par discours II (p. 209 à 221 v°)

Preuves par discours III (p. 225 à 231 v°)

Preuves par les Juifs I (p. 233 à 233 v°)

Preuves par les Juifs II (p. 237)

Preuves par les Juifs III (p. 241 à 243 v°)

Preuves par les Juifs IV (p. 245 à 245 v°)

Preuves par les Juifs V (p. 249)

Preuves par les Juifs VI (p. 253 à 257)

[...]

 

Table des matières (Feuillet B)

Dossier de travail (p. 1 à 10)

Unités à titre 1 à 27 (p. 13 à 219)

[...]

Titre Preuves de la religion par le peuple juif, les prophéties et quelques discours

Preuves par discours I (p. 411 à 417 v°)

Preuves par discours II (p. 419 à 435)

Preuves par discours III (p. 437 à 445)

Preuves par les Juifs I (p. 447 à 449)

Preuves par les Juifs II (p. 451)

Preuves par les Juifs III (p. 455 à 459)

Preuves par les Juifs IV (p. 461 à 463)

Preuves par les Juifs V (p. 465)

Preuves par les Juifs VI (p. 469 à 475)

[...]

Ordonnancement de C1 et C2 (extrait) 1

 

Ces mêmes dossiers sont appelés Séries VI à Série XI par L. Lafuma et M. Le Guern, et L’état des Juifs 1 à 5 et Autour de la corruption par Ph. Sellier. Ils font partie d’un ensemble de dossiers (séries II à XIX) intitulé (uniquement dans C2, p. 409) Preuves de la religion par le peuple juif, les prophéties et quelques discours :

 

 

 

Composition :

Preuves par discours I (série II)

Preuves par discours II (séries III et IV)

Preuves par discours III (série V)

Preuves par les Juifs I à VI (séries VI à XI)

Prophéties I à VIII (séries XII à XIX).

 

 

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1 L’ordre des dossiers est différent dans C1 et C2, et la dénomination des « dossiers sans titre » change selon les éditeurs modernes. Voir Proust Gilles, “Les Copies des Pensées”, in Courrier du Centre international Blaise Pascal, n° 32, 2010, p. 5 et 6 (Ordonnancement de C1 et C2 et Les grands ensembles dans C2), ainsi que l’Annexe p. 44 (Ordonnancement détaillé des Copies). Voir aussi Descotes Dominique et Proust Gilles, “Un projet du Centre international Blaise Pascal : l’édition électronique des Pensées”, in Courrier du Centre international Blaise Pascal, n° 30, Clermont-Ferrand, 2018, “III. Remarques sur l’ordre des Copies”, p. 12.

 

Composition du dossier Preuves par les Juifs I

 

Ce dossier est composé d’un seul texte intitulé Avantages du peuple juif et écrit sur deux feuillets qui ont été séparés dans le Recueil des originaux (p. 297-298 et p. 341).

 

Composition du dossier Preuves par les Juifs II

 

Ce dossier est composé d’un texte intitulé Sincérité des Juifs et écrit sur un feuillet qui a été découpé près du texte avant d’être collé dans le Recueil des originaux (RO 333-2).

 

Composition du dossier Preuves par les Juifs III

 

Ce dossier est composé d’un recueil de passages de l’Ancien Testament intitulé Pour montrer que les vrais Juifs et les vrais chrétiens n’ont qu’une même religion. Il a été rédigé sur deux feuillets qui ont été conservés intacts dans le Recueil des originaux (p. 239-240 et p. 243-244).

 

Composition du dossier Preuves par les Juifs IV

 

Ce dossier est composé de plusieurs textes écrits sur un feuillet et un papier qui ont été conservés dans le Recueil des originaux (p. 335 et RO 339-1).

 

Composition du dossier Preuves par les Juifs V

 

Ce dossier est composé de plusieurs textes qui ont été écrits sur un grand papier découpé par Pascal et conservé dans le Recueil des originaux (RO 214-1).

 

Composition du dossier Preuves par les Juifs VI

 

La plupart des papiers originaux étant perdus, il n’est pas possible de savoir si Pascal les a découpés en fragments. Il nous a donc semblé pertinent de découper ce dossier en tenant compte des papiers conservés et des numéros proposés dans la Copie C1. Voir le détail de cette étude dans la description des Copies du fragment 1 de Preuves par les Juifs VI.

Fragment 1 (C1 n° 53) : Contrariétés [...] « le temple du Seigneur, le temple du Seigneur, le temple du Seigneur sont. »

Fragment 2 (C1 n° 54) : Le Dieu des chrétiens est un Dieu qui fait sentir à l’âme [...] et que lui seul la peut guérir.

Fragment 3 (C1 n° 55) : Le monde subsiste pour exercer miséricorde et jugement [...] s’ils refusent de le chercher ou de le suivre.

Fragment 4 (C1 n° 56) : Les prophètes ont prédit, et n’ont pas été prédits [...] JésusChrist prédit et prédisant.

Fragment 5 (C1 n° 57) : C’est une chose admirable [...]Cela est très considérable.

Fragment 6 (C1 n° 58 - RO 444-2) : Je ne souffrirais point qu’il repose [...]estimezen l’Écriture.

Fragment 7 (C1 n° 59 - RO 442-10) : Ordre. [...]mais il n’est pas juste que tous voient la rédemption.

Fragment 8 (C1 n° 60 - RO 443-2) : Il n’y a rien sur la terre qui ne montre [...] Dieu a fait servir l’aveuglement de ce peuple au bien des élus.

Fragment 9 (C1 n° 61) : La plus grande bassesse de l’homme [...] Et une nature corrompue.

Fragment 10 (C1 n° 61') : Grandeur. [...] L’intelligence des mots de bien et de mal.

Fragment 11 (C1 n° 62) : La création du monde commençant à s’éloigner [...] Je ne dis pas que le mem est mystérieux.

Fragment 12 (C1 n° 63) : L’orgueil contrepèse et emporte toutes les misères. [...] Pour les philosophes, deux cent quatrevingts souverains biens.

Fragment 13 (C1 n° 64) : Pour les religions, il faut être sincère : vrais païens, vrais juifs, vrais chrétiens.

Fragment 14 (C1 n° 65) : Contre l’histoire de la Chine. [...] Différence d’un livre reçu d’un peuple, ou qui forme un peuple.

Fragment 15 (C1 n° 66) : Preuves. [...] il est certain qu’il n’y a nul lieu de se moquer de ceux qui la suivent.

 

Pour approfondir...

 

Dans les textes de Preuves par les Juifs, Pascal s’engage dans la voie des preuves historiques, en remontant la généalogie de la religion chrétienne pour en montrer l’ancienneté et la perpétuité, par opposition aux religions païennes. Il déclare le principe qui guide son argumentation dans le fragment Preuves par les Juifs IV : il évite de s’appuyer sur les miracles de Moïse, de Jésus-Christ et des apôtres, parce qu’ils ne paraissent pas d’abord convaincants, et ne veut mettre seulement en évidence tous les fondements de cette religion chrétienne qui sont indubitables, et qui ne peuvent être mis en doute par quelque personne que ce soit. Parmi ces « fondements » incontestables, l’histoire montre que la religion chrétienne [est] fondée sur une religion précédente, la religion juive, dont il entreprend d’exposer ce qu’il y trouve d’effectif.

Sur l’ensemble des thèmes que Pascal développe dans les dossiers Preuves par les Juifs, on peut consulter les ouvrages suivants :

Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, chapitre VI, Le mystère d’Israël, Paris, Colin, 1970, p. 465-516.

Mesnard Jean, Les Pensées de Pascal, Deuxième partie, Chapitre III, Figure et vérité, 2e éd., Paris, SEDES-CDU, 1993, p. 248-278.

Lagrange R. P., “Pascal et les prophéties messianiques”, Revue biblique,1906, p. 533-560.

Lhermet Joseph, Pascal et la Bible, Paris, Vrin, 1931.

On consultera avec profit le n° 53 des Chroniques de Port-Royal, Port-Royal et le peuple d’Israël, Paris, Bibliothèque Mazarine, 2004.

D’autre part, la lecture des notes qui exposent le sens littéral et le sens spirituel des livres de la Bible publiés par le groupe de Port-Royal (par Le Maître de Sacy particulièrement) apporte souvent des éclaircissements indispensables. Ces notes n’ont pas encore fait l’objet d’une réédition ; en revanche, on trouve le texte des Préfaces qui accompagnent ces livres dans le recueil publié par Bernard Chédozeau, L’univers biblique catholique au siècle de Louis XIV. La Bible de Port-Royal, Paris, Champion, 2013, 2 vol.

 

Résumé des dossiers

 

Preuves par les Juifs I : l’un des caractères principaux du peuple juif et de sa religion est leur ancienneté. Elle confère son autorité au témoignage apporté par Moïse, auteur du Pentateuque, crédible parce qu’il a été témoin quasi contemporain des événements des premiers temps du peuple juif dont il fait le récit. Pascal insiste aussi sur le fait que, contrairement à l’ordre ordinaire du monde, cette ancienneté du peuple juif est associée à une grande constance dans la conservation de sa loi, toute contraignante qu’elle soit, et dans sa foi dans les Écritures dont il est porteur. L’autorité et la crédibilité des récits de la Bible contraste avec l’incertitude des histoires légendaires des peuples païens.

Preuves par les Juifs II : Pascal est conduit par la logique de son argumentation à insister sur la sincérité et la fidélité des Juifs, dont il pense qu’ils sont les témoins irréprochables, quoique involontaires, de la vérité de la Révélation chrétienne. Cette sincérité mérite qu’on lui fasse d’autant plus de confiance qu’elle porte un témoignage qui va contre les Juifs eux-mêmes.

Preuves par les Juifs III : ce recueil de passages de l’Ancien Testament est destiné à appuyer ce qui peut apparaître comme un paradoxe : Pascal entend prouver que les vrais juifs et les vrais chrétiens n’ont qu’une même religion, mais aussi que la religion chrétienne rend obsolètes les commandements de la Loi de Moïse et les remplace par la loi de l’Évangile. L’argument se fonde sur l’idée que les préceptes et les cérémonies prescrits aux Juifs dans l’Ancien Testament étaient la figure charnelle et l’annonce de la loi de charité spirituelle que prêchera le Christ.

Preuves par les Juifs IV : le problème de l’ancienneté et de la perpétuité de la religion chrétienne est posé en termes de discernement : dans l’inconstante et bizarre variété de mœurs et de créances dont l’histoire universelle donne le spectacle, Pascal discerne, dans un coin du monde, un peuple séparé des autres, et une religion qui échappe à la confusion générale. Ce peuple apparaît porteur de sa religion et de sa loi depuis les premiers temps, avec une constance qui ne s’est jamais démentie, même lorsqu’il s’y est montré infidèle. La connaissance de la vérité du message qu’il porte commence par la recherche des marques qui le mettent à part de tous les autres.

Preuves par les Juifs V : ce fragment présente un sommaire des principaux points « effectifs » que Pascal veut développer sur le destin du peuple juif dans l’histoire universelle. La mission prophétique d’Israël ordonne la chronologie de son histoire, des origines au mouvement prophétique et à l’avènement du Messie et à la dispersion à l’époque de Pascal.

Preuves par les Juifs VI

Fragment 1 : recueil de citations de l’Ancien Testament relatives à la condition des Juifs.

Fragment 2 : ce fragment résume les traits qui, selon Pascal, caractérisent le Dieu des chrétiens par différence avec tous les autres. C’est un bref résumé de la doctrine de la concupiscence et de la grâce. Il résume en quelques lignes l’idée chrétienne du Dieu sensible au cœur (Preuves par discours I - Laf. 424, Sel. 680).

Fragment 3 : dans ce fragment Pascal aborde la justification de la subsistance du monde. Pourquoi le monde perdure-t-il depuis sa création ? La réponse est liée à la doctrine de la grâce, et non à des considérations d’ordre métaphysique.

Fragment 4 : le fragment propose une de ces classifications d’aspect combinatoire par lesquelles Pascal aime à définir des types, en vue de mettre en ordre les éléments d’une situation, ou à marquer les étapes d’un processus historique. Quoique le peuple juif ne soit pas mentionné, ce fragment entre bien dans les preuves par les Juifs : dans cette classification, Pascal montre que les deux Testaments regardent Jésus-Christ, qui est le modèle parce que c’est sur lui que les figures de l’Ancien Testament sont formées, et qui est aussi le centre parce que c’est pour lui qu’elles ont été formées.

Fragment 5 : ce fragment prolonge certaines réflexions présentes dans la liasse Ordre, sur le fait que la religion chrétienne ne soutient pas que, pour ceux qui ne la connaissent pas, le ciel et les oiseaux prouvent Dieu (Ordre 2 - Laf. 3, Sel. 38). Il montre que les sages et les prophètes d’Israël ont été plus clairvoyants que les philosophes qui ont prétendu prouver Dieu par les effets de la nature et les principes d’une science souvent douteuse.

Fragment 6 : trois notes portant sur différents sujets, sans doute destinées à étoffer un texte qui n’est pas identifié. Le dernier fragment confirme l’autorité des auteurs canoniques, en des termes proches du fragment précédent.

Fragment 7 : déclaration paradoxale, dans la mesure où la rédemption apportée par le Christ n’a de sens que pour arracher les hommes à l’état de corruption dans lequel le péché les a réduits.

Fragment 8 : Pascal montre comment d’un mal, Dieu parvient à tirer un bien. La première note indique tout ce que le spectacle du monde, la corruption de l’homme révèle à un regard éclairé de sa misère et du remède que Dieu y apporte par sa miséricorde et sa grâce. La seconde résume en quelques mots la place que Dieu a accordée au peuple juif dans l’économie générale du salut : son aveuglement est un spectacle tragique qui sert à éclairer les élus.

Fragment 9 : fragment consacré à l’estime que l’on doit à la nature de l’homme, sur le point particulier de la recherche de la gloire. Pascal montre dans la première partie que, quoique cette recherche soit par elle-même une marque de bassesse, elle est présente même au cœur des philosophes qui font profession de mépriser les hommes. La deuxième partie du texte donne le point de vue du chrétien, fondé sur la reconnaissance de la corruption engendrée par le péché originel : la recherche de la gloire doit être comprise par le regret obscur de la grandeur passée de l’homme avant le péché originel, lorsqu’il vivait dans la lumière de Dieu.

Fragment 10 : deux notes difficiles à interpréter, en l’absence de contexte explicite. La première paraît être une ébauche de dialogue, relatif au problème de la recherche de la vraie religion. La deuxième fait sans doute référence à la Genèse.

Fragment 11 : ces notes ont trait aux conditions dans lesquelles l’Écriture sainte a été communiquée aux hommes, aux conditions dans lesquelles l’Ancien Testament a été produit et conservé, et à la distinction du sens littéral charnel et du sens figuratif spirituel, nécessaire pour le comprendre en son véritable sens.

Fragment 12 : ces notes esquissent différentes sections d’argumentation relatives à la misère de l’homme, au divertissement et aux égarements des philosophes.

Fragment 13 : la sincérité est une vertu dont Pascal estime qu’elle n’est pas le privilège des chrétiens. C’est en toute religion, y compris chez les païens, qu’on trouve des croyants sincères, des cœurs charnels et des spirituels.

Fragment 14 : le sujet essentiel de ce fragment est le rapport qui existe entre un peuple et le livre qui contient son histoire et sa religion. La Bible n’est pas seulement un livre que le peuple a composé et reçu dans sa tradition : c’est au contraire la Bible qui a formé ce peuple comme peuple élu par Dieu, en vue de porter sa Parole. C’est un point essentiel qui met Israël à part de tous les peuples, y compris les plus anciens, tels que la Chine.

Fragment 15 : Pascal présente une liste de faits qui, par leur caractère disproportionné par rapport à l’ordre naturel et ordinaire des choses, donnent à la religion chrétienne un caractère propre à étonner le lecteur et à le persuader de son caractère extraordinaire.

 

Pour approfondir...