Miracles I  – Fragment n° 2 / 2 – Le papier original est perdu

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 191 p. 437 / C2 : p. 232

Éditions savantes : Faugère II, 234, XXVIII / Brunschvicg 810 / Le Guern 679 / Lafuma 831 (série XXXII, notée XXXI par erreur) / Sellier 420

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Bibliographie

 

 

SHIOKAWA Tetsuya, Pascal et les miracles, Paris, Nizet, 1977.

 

 

Éclaircissements

 

Le second miracle peut supposer le premier, le premier ne peut supposer le second.

 

Les commentateurs demeurent à peu près silencieux sur ce fragment.

L’édition Sellier, Garnier, 2011, note que « les deux Copies indiquent que ce fragment n’appartenait pas au premier dossier Miracles. Il a dû être placé ici un peu au hasard ». Ce n’est nullement évident.

Brunschvicg minor, 810, note que c’est le commentaire du fragment Miracles II (Laf. 846, Sel. 429). Mais GEF XIV, p. 245, note que c’est « en l’absence de toute autre interprétation » que cette hypothèse est proposée.

L’éd. Lafuma Luxembourg aussi renvoie à Miracles II (Laf. 846, Sel. 429). La prophétie n'est point appelée miracle. Comme saint Jean parle du premier miracle en Cana, et puis de ce que Jésus-Christ dit à la Samaritaine qui découvre toute sa vie cachée, et puis guérit le fils d'un seigneur. Et saint Jean appelle cela le deuxième signe.

En fait, il faut sans doute rapporter en effet ce fragment aux chapitres de Jean IV et VI relatifs aux noces de Cana, à la guérison du fils de l’officier, et à la rencontre de Jésus avec la Samaritaine.

Dans le fragment Miracles II (Laf. 846, Sel. 429), Pascal a indiqué pourquoi les deux premiers épisodes peuvent être considérés comme miraculeux, alors que ce n’est pas le cas du troisième.

Dans le présent fragment, il cherche à rendre compte de la logique chronologique des deux événements miraculeux qui ont lieu à Cana.

Le premier ne peut supposer le second : le premier miracle opéré sur le vin de la noce de Cana n’implique par que Jésus fût capable de guérir un malade à distance, ce qui est miracle beaucoup plus considérable. Supposer signifierait alors être à la mesure de..., permettre d’attendre un événement plus important.

Le second miracle peut supposer le premier : en revanche, le second miracle suppose assez de puissance pour que l’on puisse en attendre d’autres de la dimension de celui des noces de Cana.

D’autre part, on peut entendre le texte en fonction de l’intention de Jésus-Christ : le premier miracle a été fait dans un milieu privé, pour servir de commencement de foi à ses disciples (II, 11). En revanche, le second miracle marque un pas important par rapport au premier, qui a servi de degré : il est effectué en public à une grande distance (Cana est éloigné de Capharnaüm), et dans des conditions beaucoup plus dramatiques, puisqu’il s’agit de la vie d’un enfant.

Si la guérison du fils de l’officier avait précédé les noces de Cana, l’effet en faveur de la gloire du Christ aurait été moindre.