L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 130

qu’ils subsistent pour le prouver, et

qu’ils soient misérables puisqu’ils l’ont

crucifié. Et quoiqu’il soit contraire

d’être misérable et de subsister, il

subsiste néanmoins toujours malgré sa

misère.

6.  Mais n’ont-ils pas été presque

au même état au temps de la captivité ?

Non. Le sceptre ne fut point

interrompu par la captivité de Babylone,

à cause que le retour était promis

et prédit. Quand Nabuchodonosor

emmena le peuple, de peur qu’on

ne crût que le sceptre fût ôté de Juda,

il leur fut dit auparavant, qu’ils y

seraient peu, et qu’ils seraient rétablis.

Ils furent toujours consolés par

les Prophètes, et leurs Rois continuèrent.

Mais la seconde destruction est

sans promesse de rétablissement, sans

Prophètes, sans Rois, sans consolation,

sans espérance ; parce que le

sceptre est ôté pour jamais.

Ce n’est pas avoir été captif que de

l’avoir été avec assurance d’être délivré

dans soixante-dix ans. Mais

maintenant ils le sont sans aucun espoir.

7.  Dieu leur a promis qu’encore

 

 

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