Pensées - page 130
qu’ils subsistent pour le prouver, et
qu’ils soient misérables puisqu’ils l’ont
crucifié. Et quoiqu’il soit contraire
d’être misérable et de subsister, il
subsiste néanmoins toujours malgré sa
misère.
6. Mais n’ont-ils pas été presque
au même état au temps de la captivité ?
Non. Le sceptre ne fut point
interrompu par la captivité de Babylone,
à cause que le retour était promis
et prédit. Quand Nabuchodonosor
emmena le peuple, de peur qu’on
ne crût que le sceptre fût ôté de Juda,
il leur fut dit auparavant, qu’ils y
seraient peu, et qu’ils seraient rétablis.
Ils furent toujours consolés par
les Prophètes, et leurs Rois continuèrent.
Mais la seconde destruction est
sans promesse de rétablissement, sans
Prophètes, sans Rois, sans consolation,
sans espérance ; parce que le
sceptre est ôté pour jamais.
Ce n’est pas avoir été captif que de
l’avoir été avec assurance d’être délivré
dans soixante-dix ans. Mais
maintenant ils le sont sans aucun espoir.
7. Dieu leur a promis qu’encore
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