Prophéties IV   – Papier original : huit feuillets probablement découpés en 14 papiers post mortem

RO 339-2, RO 301-1, 301-2, 301-3, 303-1, 303-2, 305-1, 305-2, 305-3, 305-4, 307-1, 307-2, 307-3, RO 309-1

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 70 p. 279 à 283  / C2 : p. 499 à 503 v°

Éditions savantes : Faugère II, 291, XXVI / Havet XXV.168 / Michaut 585 / Brunschvicg 682 / Tourneur p. 335 / Le Guern 451 / Lafuma 486 (série XV) / Sellier 721 à 733

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Éclaircissements

 

 

Bibliographie et généralités

Isaïe, I, 21 à LXIII, 17

Jérémie, II, 35 à XXIII, 17

 

 

 

Bibliographie

 

CAZELLES Henri (dir.), Introduction à la Bible, t. 2, Introduction critique à l’ancien Testament, Paris, Desclée, 1973.

CHÉDOZEAU Bernard, L’univers biblique catholique au siècle de Louis XIV. La Bible de Port-Royal, I, Paris, Champion, 2013.

ERNST Pol, Les Pensées de Pascal. Géologie et stratigraphie,  Paris-Oxford, Universitas-Voltaire Foundation, 1996, p. 89 sq.

La Bible. Traduction de Lemaître de Sacy, éd. P. Sellier, 1990, Paris, Robert Laffont.

LHERMET Joseph, Pascal et la Bible, Paris, Vrin, 1931.

SELLIER Philippe, “Rhétorique et apologie : Dieu parle bien de Dieu”, in Port-Royal et la littérature. Pascal, 2e éd., Paris, Champion, 2010.

Commentaires pris des livres d’Isaïe et de Jérémie dans la Bible de Port-Royal.

 

Généralités

 

Le latin de ces citations suit le texte de la Vulgate. Voir Lhermet J., Pascal et la Bible, p. 196 sq., qui propose des observations sur la manière dont Pascal procède dans la sélection des citations de la Vulgate.

Voir sur Jérémie La Bible, traduite par Lemaître de Sacy, éd. P. Sellier, p. 954. Jérémie a vécu la catastrophe de la conquête assyrienne, l’exil, la destruction du temple. La carrière prophétique de Jérémie commence vers 626 avant Jésus-Christ. Sa prophétie a deux aspects, sévère d’une part, et consolant de l’autre : il annonce la destruction du royaume des Juifs par les armées assyriennes, à une époque où le peuple se croyait en sûreté ; mais inversement, alors que Jérusalem a été pillée et le peuple emmené en déportation, il annonce la libération à venir. Ses prophéties, dont la Bible de Port-Royal dit qu’elles s’exprimaient toujours par « des paroles de rigueur, des reproches très piquants, et des menaces de toutes sortes de malheurs », lui ont fait rencontrer l’hostilité de ses compatriotes. Cette sévérité s’accompagnait pourtant de constants appels à la conversion. Port-Royal voit en lui une figure annonciatrice du Christ, qui lui aussi a pleuré sur Jérusalem, et trouve dans ses prophéties l’annonce de la grâce du Christ.

De son côté, Isaïe est l’un des prophètes préférés de Pascal. Il est né aux environs de 765, et sa carrière a commencé en 740 avant Jésus-Christ ; elle dura près d’un demi-siècle. Son ministère prophétique, placé sous la menace grandissante que les Assyriens faisaient peser sur Israël et Juda, a consisté principalement à annoncer au peuple sa ruine, en punition de ses fautes, et principalement de son infidélité et de son idolâtrie. Il a été comme Jérémie considéré comme l’annonciateur des mystères du Christ, un « prophète de la loi nouvelle ». Mais il rencontra aussi l’hostilité de ses compatriotes, puisque selon la tradition, le roi Manassé le fit scier en deux avec une scie de bois. On pense aujourd’hui que le livre d’Isaïe est l’œuvre de plusieurs auteurs, et que des additions ont été faites tardivement. Voir sur ce point la notice de la Bible de Jérusalem, Introduction aux prophètes, p. 1077-1079, et Cazelles Henri (dir.), Introduction à la Bible, t. 2, Introduction critique à l’ancien Testament.