Pensées diverses VII – Fragment n° 7 / 10 – Papier original : RO 39-9
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 183 p. 419 v° / C2 : p. 395
Éditions savantes : Faugère II, 403 / Brunschvicg 193 / Tourneur p. 133-2 / Le Guern 666 / Lafuma 810 (série XXIX) / Sellier 657
Quid fiet hominibus qui minima contemnunt majora non credunt ?
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Expression empruntée à Saint Augustin pour décrire les incrédules.
Trad. : « Qu’adviendra-t-il des hommes qui méprisent les petites choses, et ne croient pas aux grandes ? »
Fragments connexes
Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681). Il faudrait pour la combattre qu’ils criassent qu’ils ont fait tous leurs efforts pour chercher partout et même dans ce que l’Église propose pour s’en instruire, mais sans aucune satisfaction. S’ils parlaient de la sorte, ils combattraient à la vérité une de ces prétentions. Mais j’espère montrer ici qu’il n’y a personne raisonnable qui puisse parler de la sorte et j’ose même dire que jamais personne ne l’a fait. On sait assez de quelle manière agissent ceux qui sont dans cet esprit. Ils croient avoir fait de grands efforts pour s’instruire, lorsqu’ils ont employé quelques heures à la lecture de quelque livre de l’Écriture, et qu’ils ont interrogé quelque ecclésiastique sur les vérités de la foi. Après cela, ils se vantent d’avoir cherché sans succès dans les livres et parmi les hommes. Mais en vérité je leur dirais ce que j’ai dit souvent, que cette négligence n’est pas supportable. Il ne s’agit pas ici de l’intérêt léger de quelque personne étrangère, pour en user de cette façon. Il s’agit de nous-mêmes et de notre tout.
L’immortalité de l’âme est une chose qui nous importe si fort, qui nous touche si profondément, qu’il faut avoir perdu tout sentiment pour être dans l’indifférence de savoir ce qui en est. Toutes nos actions et nos pensées doivent prendre des routes si différentes, selon qu’il y aura des biens éternels à espérer ou non, qu’il est impossible de faire une démarche avec sens et jugement qu’en la réglant par la vue de ce point qui doit être notre dernier objet.
Ainsi notre premier intérêt et notre premier devoir est de nous éclaircir sur ce sujet d’où dépend toute notre conduite. Et c’est pourquoi, entre ceux qui n’en sont pas persuadés, je fais une extrême différence de ceux qui travaillent de toutes leurs forces à s’en instruire, à ceux qui vivent sans s’en mettre en peine et sans y penser.
Pensée n° 8H-19T recto (Laf. 919, Sel. 751). Faire les petites choses comme grandes à cause de la majesté de Jésus-Christ qui les fait en nous et qui vit notre vie, et les grandes comme petites et aisées à cause de sa toute puissance.