Glossaire

 

Corps.

Magnard Pierre, Le vocabulaire de Pascal, Paris, Ellipses, 2001, p. 11-12.

Voir Vanité 10 (Laf. 22, Sel. 56), Grandeur 4 (Laf. 108, Sel. 140), Grandeur 7 (Laf. 111, Sel. 143), Loi figurative 25 (Laf. 270, Sel. 301), etc.

 

Corrompre, Corruption.

L’idée de corruption dans Contrariétés 14 (Laf. 131, Sel. 164) s’inscrit dans la doctrine du péché originel. Elle introduit l’idée que la nature a été corrompue, c’est-à-dire changée, autrement dit qu’elle a connu deux états différents. Toutes les philosophies présupposaient selon Pascal que la nature de l’homme est unique, constante et qu’elle n’a jamais changé. Avec le mot de corruption, avant même que Pascal ait expressément mentionné la doctrine du péché originel, s’impose l’idée que la nature de l’homme est double. Cette thèse nouvelle est affirmée par exemple dans le fragment A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182).

Voir aussi Prophéties VII (Laf. 491, Sel. 736), Ordre 4 (Laf. 6, Sel. 40), Misère 9 (Laf. 60, Sel. 94), Philosophes 4 (Laf. 142, Sel. 175), Fausseté 6 (Laf. 208, Sel. 240), etc.

 

Cour.

Voir le Dictionnaire du grand siècle de F. Bluche (dir.), article Cour, p. 420.

Le mot cour désigne souvent une cour de justice, et non la cour qui entoure le roi.

Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).

 

Courir.

Le mot est souvent employé pour désigner une agitation vaine.

Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168) et Commencement 16 (Laf. 166, Sel. 198).

 

Course.

La course est envisagée comme exemple de mouvement mécanique. Voir Contrariétés 10 (Laf. 127, Sel. 160).

 

Coutume.

Lire le dossier thématique sur la coutume.

Montaigne Essais, I, 22 (23), De la coutume, éd. Balsamo et alii, Pléiade, p. 119 : « Les lois de la conscience, que nous disons naître de nature, naissent de la coutume : chacun ayant en vénération interne les opinions et mœurs approuvées et reçues autour de lui, ne s’en peut déprendre sans remords, ni s’y appliquer sans applaudissement ».

Contrariétés 8 (Laf. 125, Sel. 158) parle de la seconde coutume.

Magnard Pierre, Le vocabulaire de Pascal, Paris, Ellipses, 2001, p. 12-13.

Voir aussi Ordre 7 (Laf. 9, Sel. 43), Vanité 13 (Laf. 25, Sel. 59), Raisons des effets 7 (Laf. 88, Sel. 122), Contrariétés 9 (Laf. 126, Sel. 159), etc.

 

Création.

Voir Abrégé de la vie de Jésus-Christ.

Date de la Création selon les chronologistes contemporains de Pascal : voir Preuves de Moïse 6 (Laf. 296, Sel. 327).

Voir aussi Contrariétés 14 (Laf. 131, Sel. 164), A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182), A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), Preuves de Moïse 3 (Laf. 292, Sel. 324), etc.

 

Crédulité.

Le mot crédulité s’entend au sens ordinaire : qui croit facilement, ou qui ne croit pas facilement. Dans Contrariétés 7 (Laf. 124, Sel. 157) il n’est pas nécessaire de l’entendre au seul sens religieux. Pascal aborde la question de la facilité excessive à croire dans la liasse Soumission et usage de la raison : il définit la superstition en général par le trop de docilité (Soumission 22 - Laf. 187, Sel. 219), comme vice naturel contraire à l’incrédulité. Il souligne dans Soumission 15 (Laf. 181, Sel. 212), que la piété est différente de la superstition, et que l’excès de docilité conduit à détruire la vraie piété, aussi bien que l’incrédulité téméraire : Soutenir la piété jusqu'à la superstition c'est la détruire. Le juste équilibre serait donné par le fragment Soumission 13 (Laf. 179, Sel. 210).

Voir aussi Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681).

 

Croire, Créance.

Lire le dossier thématique sur la foi...

Voir Conclusion 4 (Laf. 380, Sel. 412), Raisons des effets 17 (Laf. 99, Sel. 132), Transition 3 (Laf. 198, Sel. 229), Fausseté 1 (Laf. 203, Sel. 235), Loi figurative 28 (Laf. 273, Sel. 304), etc.

 

Curiosité, Curieux.

Curiosité ne se prend pas dans le sens faible actuel. Pascal l’entend au sens de la volonté de savoir, étendue à ce qui n’est pas nécessaire à l’homme, comme la sorcellerie ou les sciences secrètes. C’est le mot français qui répond à l’expression latine de libido sciendi. Saint Augustin dit aussi libido spectandi.

Il existe trois concupiscences engendrées par le péché originel, la libido dominandi (volonté de dominer), la libido sentiendi (désir du plaisir), et la libido sciendi, la volonté de savoir ce qui, normalement, n’a pas besoin d’être su, ou dépasse les limites normales de la science humaine. Voir sur ce point Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, Paris, Colin, 1970, p. 168 sq. et 249 sq. La libido sciendi est la forme de la concupiscence dont la vanité est le plus aisément visible. Voir Saint Bernard, De gradibus humilitatis et superbiae tractatus, X : « De primo superbiae gradu, qui est curiositas » ; Migne, PL, t. 182, col. 957 sq.

Saint Augustin, De vera religione, XXXVIII, 71, Bibliothèque augustinienne, p. 129. La tentation de la curiosité. La connaissance religieuse est le remède de la curiosité : XLIX, 94 sq., p. 193.

Voir Ennui 1 (Laf. 77, Sel. 112), Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181), Excellence 2 (Laf. 190, Sel. 222) et Pensées diverses (Laf. 744, Sel. 618).