Miracles III  – Fragment n° 4 / 11 – Papier original : RO 402-1 r° / v°

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 192 p. 457 v° à 461 / C2 : p. 257 v° à 261

Éditions de Port-Royal : Chap. XXVII - Pensées sur les miracles : 1669 et janv. 1670 p. 230 /

1678 n° 14 p. 223

Éditions savantes : Faugère I, 279, XLIV ; I, 321, X ; II, 218, X ; II, 56, VIII / Havet XXV.202 ; XXIII.39, 26, 27, 40 ; XXV.95 ; III.4 / Brunschvicg 849, 846, 138 / Tourneur p. 155 / Le Guern 699 / Lafuma 877 à 879 (série XXXIV, notée XXXIII par erreur) / Sellier 441 et 442

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Transcription savante (origine : Recueil des originaux)

Nous présentons sur un fond blanc les textes barrés verticalement.

 

RO 402-1 (401-1 v°)

 

 

Notes

 

1 E. Havet a omis ce mot.

2 P. Faugère puis E. Havet et L. Brunschvicg : « les miracles ». Faugère répète l’erreur de lecture de la copie Périer. Z. Tourneur a corrigé.

3 L. Brunschvicg transcrit ce mot alors qu’il est barré.

4 L. Brunschvicg ajoute « en ».

5 L. Brunschvicg a omis ce mot.

6 P. Faugère n’est pas arrivé à lire la deuxième partie de la phrase. G. Michaut (n° 630) puis L. Brunschvicg : « et s’il en est inséparable dans les autres ». Z. Tourneur propose la leçon des Copies. L. Lafuma : « actes ». M. Le Guern : « auteurs » (comme l’hésitation du copiste dans C1, mais Pascal aurait écrit autheurs et le h aurait été visible, ce qui n’est pas le cas). Ph. Sellier : « actions ». Voir la transcription diplomatique.

7 Cette note n’a pas été barrée dans C1. L. Lafuma omet de signaler que le texte est barré.

8 P. Faugère, E. Havet, M. Le Guern et Ph. Sellier ne reproduisent pas ce texte barré (qui est repris dans le corps du texte). L. Lafuma omet de signaler que le texte est barré.

9 C1 et C2 puis P. Faugère, E. Havet et L. Brunschvicg : « des ». Z. Tourneur a corrigé.

10 C2 puis L. Lafuma : « même ».

11 C1, C2, P. Faugère, E. Havet et L. Brunschvicg ne tiennent pas compte de l’accolade de transposition. Z. Tourneur a corrigé.

Voir l’étude des accolades, cas n° 5.

12 P. Faugère puis E. Havet : « ils ».

13 C1 et C2 puis M. Le Guern : « pas ». P. Faugère puis E. Havet : « plus ». L. Brunschvicg a corrigé.

14 L. Brunschvicg : « ou ».

 

RO 402-1 v° (401-1)

 

 

 

 

hommes naturellement

couvreurs & de toutes mest

vacations horsmy

en chambre 2

 

 

 

 

 

                           1. Objection. Ange du ciel.

Il ne faut pas juger de la verité par les miracles,

  mais du miracle 1 par la verité

  Donc les miracles sont inutiles

  Or ils servent, & il ne faut 3 point estre contre la

verité.

   Donc ce qu’a dit le p. Lingendes, que dieu ne

permettr[oit] 4 point 5 qu’un miracle puisse induire a erreur

  Lorsqu’il y aura contestation 6 dans la mesme Eglise

  le miracle decide 7.

                  2  objection

   mais l’antechrist fera des signes.

Les magiciens de Pharao n’induisoyent 8 point a erreur

ainsy on ne pourra point 5 dire a J. C. sur l’antechrist

  vous m’avez induit a erreur. Car l’antechrist les fera contre J. C.

                                                & ainsy ils ne peuvent induire a erreur.

    Ubi est deus tuus

Les miracles le monstrent

  & sont 10 un esclair 11

 

Ou dieu ne permettra point 9 de faux miracles

    ou il en procurera de plus grands

----------

 

Depuis le commencement 12 du monde J. C. subsiste

   cela est plus fort que tous les miracles de l’antechrist

 

-------

Si dans la mesme Eglise Il arrivoit miracle 13 du costé

 des errants, on seroit induit a erreur

-------

 Le schisme est visible, le miracle est visible

mais le schisme est plus marque d’erreurs 14 que le miracle n’est

marque de verité donc le miracle ne peut induire a erreur.

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  mais hors le schisme, l’erreur n’est pas si visible que le miracle

                                            est visible, donc on le miracle induiroit

                                                                            a erreur.

 

Notes

 

1 C1 et C2 puis L. Brunschvicg et M. Le Guern : « des miracles ». P. Faugère a corrigé.

2 P. Faugère puis E. Havet, L. Brunschvicg et L. Lafuma ont omis de signaler que cette note est barrée. Z. Tourneur a corrigé.

3 P. Faugère : « font ». Probablement une coquille car le texte n’a aucun sens.

4 C1 et C2 puis P. Faugère, L. Brunschvicg, L. Lafuma, M. Le Guern et Z. Tourneur : « permettra ». Z. Tourneur : « permettroit ». Voir la transcription diplomatique.

5 C1 et C2 puis P. Faugère : « pas ». L. Brunschvicg a corrigé.

6 L. Lafuma et M. Le Guern : « contestants ». Voir la transcription diplomatique.

7 P. Faugère : « décidera » ce qui est plus juste grammaticalement.

8 G. Michaut (n° 630) puis L. Brunschvicg : « ne séduisaient ».

9 C1 et C2 : « pas ». P. Faugère a corrigé.

10 C1 et C2 : « font ». P. Faugère a corrigé.

11 C1 : « une esclaire ». Esclaire (au féminin) est une plante que l’on nomme aussi chelidoine ; il y a la grande et la petite esclaire (Furetière). Le copiste a manifestement fait une fausse lecture ou un lapsus de copie, car le mot éclair est toujours masculin. Ni Furetière ni le Dictionnaire de l’Académie n’indiquent qu’on l’ait pris au féminin.

12 L. Brunschvicg : « commencent ». Coquille.

13 L. Lafuma : « des miracles ».

14 C1 et C2 puis P. Faugère, L. Brunschvicg, Z. Tourneur, L. Lafuma, M. Le Guern et Ph. Sellier : « d’erreur » (au singulier). Voir la transcription diplomatique.

 

Premières éditions et copies des XVIIe - XVIIIe siècles et du début du XIXe

 

Une seule note a été intégrée dans le chapitre Pensées sur les miracles de l’édition de Port-Royal.

 

Voir cette étude...

La copie Périer reproduit une partie des notes, p. 134 v°-135 : (en rouge : différences avec C1 et C2)

Est et non       sera t il recu dans la foi même aussi bien que dans les miracles, s’il est si inséparable dans les actions.

Juges injustes ne faites point de loix sur l’heure, Jugez par celles qui sont établies et établies par vous memes. Væ qui conditis leges iniquas

Pour affoiblir vos adversaires, vous desarmez toute l’Eglise ;

S’ils disent que nôtre salut dépend de Dieu ce sont des hérétiques.

S’ils disent qu’ils sont soumis au Pape ; c’est une hypocrisie :

S’ils sont prets à souscrire toutes ces Constitutions, cela ne suffit pas.

S’ils disent qu’il ne faut pas tuer pour une pomme, ils combattent la morale des Catholiques.

S’il se fait des miracles parmi eux, ce n’est pas une marque de sainteté, et c’est au contraire un soupçon d’hérésie.

La maniere dont l’Eglise a subsisté est que la vérité a été sans contestation, ou si elle a été contestée, Il y a eu le Pape, et sinon il y a eu l’Eglise.

 

Le schisme est visible, le miracle est visible ; mais le schisme est plus marqué d’erreur que le miracle n’est marque de vérité ; donc le miracle ne peut induire à erreur.

Autre copie : Marie-Scolastique Le Sesne de Ménilles de Théméricourt, p. 60 :

Juges injustes ne faites pas de ces loix sur l’heure, Jugés par celles qui sont etablies, et etablies par vous mêmes : Ecce qui conditis leges iniquas.

Pour affoiblir vos adversaires, vous desarmés toute l’Eglise.

 

Ou Dieu ne permettra pas de faux miracles, ou il en procurera de plus grands.

Si dans la même Eglise il arrivoit miracle du côté des errans, on seroit induit a erreur.

Le schisme est visible, le miracle est visible, mais le schisme est plus marque d’erreur que le miracle n’est marqué de verité ; Donc le miracle ne peut induire a Erreur.

1ers éditeurs :

Les fragments sur les miracles ont servi à l’élaboration de la Troisième lettre à M. L’évêque de Soissons à l’occasion du miracle opéré à Paris dans la paroisse de Sainte-Marguerite par Mgr Colbert de Croissy, intitulée Pensées de M. Pascal sur les miracles, dont il n’y a eu jusqu’ici qu’une partie d’imprimée. 1727.

V. Cousin, Rapport (1843), p. 149 :

Juges injustes, ne faites pas des lois sur l’heure. Jugez par celles qui sont établies, et établies par vous-mêmes. Væ qui conditis leges iniquas. Pour affoiblir vos adversaires, vous désarmez toute l’Église.

S’ils disent que notre salut dépend de Dieu, ce sont des hérétiques. S’ils disent qu’ils sont soumis au pape, c’est une hypocrisie. S’ils sont prêts à souscrire toutes ses constitutions, cela ne suffit pas. S’ils disent qu’il ne faut pas tuer pour une pomme, ils combattent la morale des catholiques. S’il se fait des miracles parmi eux, ce n’est pas une marque de sainteté, et c’est, au contraire, un soupçon d’hérésie.

P. Faugère (1844).

 

Remarques

 

P. Faugère regroupe toutes les notes du recto dans un même article (tome I, p. 279, article XLIV), à l’exception de la dernière note La manière dont l’Église [...] il y a eu l’Église, qu’il édite à part (tome I, p. 321, X). Il regroupe toutes les notes du verso dans un même article (tome II, p. 218, article X), à l’exception de la note barrée Hommes naturellement couvreurs [...], qu’il édite à part (tome II, p. 56, VIII) avec d’autres fragments (Transition 1, Contrariétés 12, Vanité 22 et Laf. 634, Sel. 527). Il n’édite pas la note Vae qui conditis, barrée dans la marge au recto.

E. Havet n’édite pas les notes qui ont été barrées verticalement au recto du fragment. Un oubli ? Parmi les notes écrites au verso, Havet édite uniquement celles qui sont écrites dans la marge (XXV, 95), y compris celle que Faugère a omis de signaler comme étant barrée (III, 4). Il édite celle-ci à la fin du fragment Laf. 634, Sel. 527. Il édite celles du recto dans 5 articles (XXV, 202 ; XXIII, 39 ; XXIII, 26 ; XXIII, 27 ; et XXIII, 40).

L. Brunschvicg édite les notes dans trois articles : notes du recto (n° 849), notes du verso (n° 846) sauf la note barrée Hommes naturellement couvreurs [...], qu’il édite à part (n° 138).

L. Lafuma et Ph. Sellier les éditent en deux articles : celles du recto puis celles du verso. Seul M. Le Guern regroupe le recto et le verso dans un même article.

M. Le Guern et Ph. Sellier n’éditent pas la note Vae qui conditis, qui est barrée dans la marge, puisque cette même expression a été utilisée dans le corps du texte.

L’accolade de transposition (voir le cas n° 5 de cette étude) n’a été prise en compte qu’à partir de l’édition de Z. Tourneur.

 

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