Fragment Preuves de Jésus-Christ n° 10 / 24  – Papier original : RO 61-1

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Preuves de J.-C. n° 339 p. 157 v° / C2 : p. 189

Le texte a été ajouté dans l’édition de 1678 : Chap. XIV - Jésus-Christ : n° 6 p. 112

Éditions savantes : Faugère II, 324, XXII / Havet XVII.6 / Brunschvicg 764 / Tourneur p. 277-5 / Le Guern 289 / Lafuma 307 / Sellier 338

 

 

 

L’Église a eu autant de peine à montrer que Jésus-Christ était homme contre ceux qui le niaient, qu’à montrer qu’il était Dieu, et les apparences étaient aussi grandes.

 

 

Fragment important, car il confirme ce que la XVIIe Provinciale montrait déjà : Pascal est bien au courant des controverses qui ont agité l’histoire de l’Église catholique sur la double nature du Christ. Quoique le texte des Pensées évite en général toute forme technique, il n’en repose pas moins sur une information historique et théologique beaucoup plus solide que ne l’ont cru certains commentateurs qui voient en Pascal un simple amateur.

Pourquoi la double nature du Christ entre-t-elle dans les perspectives de la liasse Preuves de Jésus-Christ ? En fait Pascal ne s’intéresse ici à la réalité historique du Christ, mais bien la question de sa nature. Il insiste surtout sur la difficulté qu’il y a à la concevoir : c’est un incompréhensible qui ne laisse pas d’être, dont la liasse A P. R. a donné des exemples. Le fragment Preuves de Jésus-Christ 11 (Laf. 308, Sel. 339) explique par la doctrine des trois ordres pourquoi cette réalité dépasse la raison.

C’est évidemment un paradoxe : on s’attendrait à ce que les résistances soient plus grandes pour croire que Jésus-Christ est Dieu que pour admettre qu’il est homme.

 

Analyse détaillée...

Fragments connexes

 

Preuves de Jésus-Christ 9 (Laf. 306, Sel. 337). Les Juifs en éprouvant s’il était Dieu ont montré qu’il était homme.

Preuves de Jésus-Christ 15 (Laf. 313, Sel. 344). Canoniques.

Les hérétiques au commencement de l’Église servent à prouver les canoniques.

Pensées diverses (Laf. 733, Sel. 614). J.-C. est Dieu et homme. Les Ariens ne pouvant allier ces choses qu’ils croient incompatibles, disent qu’il est homme, en cela ils sont catholiques ; mais ils nient qu’il soit Dieu, en cela ils sont hérétiques. Ils prétendent que nous nions son humanité, en cela ils sont ignorants.

 

Mots-clés : ApparenceDieu – Église – HommeJésus-Christ.