Miracles III  – Fragment n° 7 / 11 – Papier original : RO 469-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 194 p. 465 / C2 : p. 264

Éditions savantes : Faugère II, 234, XXIX / Havet XXV.151  / Brunschvicg 822 / Tourneur p. 158-1 / Le Guern 703 / Lafuma 892 (série XXXIV, notée XXXIII par erreur) / Sellier 446

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Bibliographie

 

 

CHÉDOZEAU Bernard, L’univers catholique au siècle de Louis XIV. La Bible de Port-Royal, vol. 1, Les préfaces de l’Ancien Testament. Une théologie scripturaire (1672-1693), Les préfaces du Nouveau Testament (1696-1708), Paris, Champion, 2013.

Dictionnaire des noms propres de la Bible, Paris, Cerf et Desclée de Brouwer, Paris, 1978.

Encyclopédie saint Augustin, Article Donat, p. 620 sq.

LANCEL Serge, Saint Augustin, Paris, Fayard, 1999.

MARAVAL Pierre, Le christianisme de Constantin à la conquête arabe, Paris, Presses Universitaires de France, 1997.

SELLIER Philippe, Pascal et saint Augustin, Paris, Colin, 1970.

SHIOKAWA Tetsuya, Pascal et les miracles, Paris, Nizet, 1977.

TILLEMONT Sébastien Le Nain de, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique des six premiers siècles, VI, Paris, Robustel, 1699.

 

 

Éclaircissements

 

Abraham,

 

Dictionnaire des noms propres de la Bible, Paris, Cerf et Desclée de Brouwer, Paris, 1978, p. 7-8.

Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, art. Abraham, p. 4-5.

Genèse, Préface de Le Maistre de Sacy. Indications sur Abraham.

Chédozeau Bernard, L’univers catholique au siècle de Louis XIV. La Bible de Port-Royal, vol. 1, Les préfaces de l’Ancien Testament. Une théologie scripturaire (1672-1693), Les préfaces du Nouveau Testament (1696-1708), p. 272-327.

Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, p. 610. Notes prises sur saint Augustin, Lettre aux catholiques contre les donatistes. Voir les promesses faites à Abraham dans la Genèse, XXII, 16-18.

Voir Religion aimable 1 (Laf. 221, Sel. 254). Jésus-Christ pour tous. Moïse pour un peuple.  Les Juifs bénis en Abraham. Je bénirai ceux qui te béniront, mais toutes nations bénies en sa semence. Parum est ut, etc. Isaïe. Lumen ad revelationem gentium. Non fecit taliter omni nationi, disait David, en parlant de la Loi. Mais en parlant de Jésus-Christ il faut dire : Fecit taliter omni nationi, Parum est ut, etc. Isaïe. Aussi c’est à Jésus-Christ d’être universel. L’Église même n’offre le sacrifice que pour les fidèles. Jésus-Christ a offert celui de la croix pour tous.

Sellier Philippe, “Après qu’Abraham parut : Pascal et le prophétisme”, in Port-Royal et la littérature, Pascal, 2e éd., Paris, Champion, 2010, p. 471-483. Abraham prophète : p. 473. L’Abraham de Pascal n’est pas celui de la justification par la foi, cher à saint Paul. Pascal est muet, sur l’épisode de Sodome, sur la bigamie d’Abraham, sur les mensonges du patriarche à Pharaon et à Abimelech, et surtout sur le sacrifice d’Isaac. Comment Abraham illustre la définition pascalienne du prophétisme, de parler de Dieu par sentiment intérieur et immédiat : p. 476.

Cazelles Henri, Introduction critique à la Bible, I, Introduction critique à l’ancien Testament, Paris, Desclée, 1973, p. 185 sq. Abraham, patriarche type avec ses vertus, sa fermeté et sa réussite.

 

Gédéon :

 

Dictionnaire des noms propres de la Bible, Paris, Cerf et Desclée de Brouwer, Paris, 1978, p. 147.

Juges, VI, 36-40. Voir Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, p. 609 sq. Ces notes sont prises sur saint Augustin, Lettre aux catholiques contre les donatistes.

Gédéon a été choisi par Dieu pour délivrer son peuple de la servitude des Madianites. Un ange lui parle. Ayant disposé une toison sur un sol sec en demandant à Dieu qu’elle seule fût humide, ce qui a été exaucé : on y voit la figure d’Israël comblé par la rosée au milieu de la sécheresse de l’univers. Gédéon demande alors que la toison soit asséchée au matin suivant au milieu de la rosée, ce qui arriva aussi : ce miracle prédit le rejet d’Israël et le don de la grâce à toute la terre.

La Bible de Port-Royal commente longuement cet épisode, et donne les indications suivantes : « La toison mystérieuse qui est exposée dans l’aire, et qui d’abord est remplie de la rosée du ciel, lorsque la terre d’alentour était toute sèche, et qui ensuite parut sèche, lorsque la terre était arrosée, nous figure, selon les saints Pères, deux vérités importantes. L’une, que la rosée des grâces du ciel était alors répandue sur la Judée en même temps que tout le reste de la terre était dans la sécheresse et dans l’ignorance du vrai Dieu ; mais qu’il devait arriver par un changement étrange que cette même Judée serait dans la sécheresse et dans l’oubli du Seigneur, lorsqu’au contraire tous les autres peuples de la terre seraient inondés de la rosée des grâces célestes ». La suite du commentaire concerne la Vierge Marie. En marge figurent de nombreuses références sur cette exégèse.

 

signes au-dessus de la Révélation.

Les Juifs s’aveuglaient en jugeant des miracles par l’Écriture.

 

Signe s’entend au sens de miracle. Voir les liasses sur les Miracles.

Miracles III (Laf. 903, Sel. 450). Abraham, Gédéon. Confirmer la foi par miracles.

Havet, XXV, 151, transcrit « Abraham, Gédéon sont au-dessus de la révélation. Les Juifs s’aveuglaient en jugeant des miracles par l’Écriture ». Quoique Havet déforme le texte, il permet d’éclaircir la formule assez obscure de Pascal. Dans l’Ancien Testament, ce sont les miracles qui manifestent la vérité de la Révélation.

Shiokawa Tetsuya, Pascal et les miracles, p. 134, et p. 180 sq., sur la spécificité des miracles rapportés dans l’Ancien Testament.

 

Dieu n’a jamais laissé ses vrais adorateurs.

 

Loi figurative 5 (Laf. 249, Sel. 281). Figuratives. Clé du chiffre. Veri adoratores. Ecce agnus Dei qui tollit peccata mundi.

Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, p. 610. Vrais adorateurs vient de Jean, IV, 23. « Mais le temps vient, et il est déjà venu, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (tr. Sacy).

Sellier Philippe, Pascal et la liturgie, p. 75-76, indique qu’il s’agit d’un texte tiré de la liturgie de carême. Ce sont les premiers mots de l’antienne à Magnificat pour le troisième lundi de carême : « Veri adoratores adorabunt Patrem in spiritu et veritate » (Tr. : les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité).

Les expressions semblables à Vrais adorateurs, dont Pascal a établi une liste, ont une structure complexe : l’adjectif vrai sert à mettre en cause le sens du mot qu’il accompagne, dans la mesure où il implique que le sens auquel on l’entend ordinairement n’est pas le bon, comme l’indique le fragment Loi figurative 23 (Laf. 268, Sel. 299) : Vous seriez vraiment libres ; donc l’autre liberté, la liberté politique, n’est qu’une figure de liberté. Voir Descotes Dominique, L’argumentation chez Pascal, Paris, P. U. F., 1993, p. 243. Cependant, le fait de savoir que la liberté politique n’est pas la vraie ne suffit pas pour faire savoir que la vraie liberté est la liberté spirituelle, qui délivre l’homme du péché. C’est ce que, selon Pascal, les prophètes et les apôtres ont suffisamment expliqué dans le même fragment : Circoncision du cœur, vrai jeûne, vrai sacrifice, vrai temple : les prophètes ont indiqué qu’il fallait que tout cela fût spirituel. Voir aussi Loi figurative 9 (Laf. 253, Sel. 285).

Sur le rapport de ces vrais adorateurs et les serviteurs cachés qui sont évoqués dans la neuvième lettre aux Roannez, OC III, éd. J. Mesnard, p. 1047, voir Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, p. 610 (classement comme troisième lettre). Références à III Rois, XIX, 18, « Et derelinqueram mihi in Israël septem milia virorum, quorum genua non sunt incurvata ante Baal ».

Miracles III (Laf. 903, Sel. 450). Si le refroidissement de la charité laisse l’Église presque sans vrais adorateurs, les miracles en exciteront. Ce sont les derniers efforts de la grâce.

 

J’aime mieux suivre Jésus-Christ qu’aucun autre parce qu’il a le miracle, prophétie, doctrine, perpétuité, etc.

 

Miracles III (Laf. 894, Sel. 448). Les trois marques de la religion : la perpétuité, la bonne vie, les miracles.

Certains arguments comme Infini rien, sur le pari, conduisent vers un dieu qui n’est pas nécessairement celui de Jésus-Christ. Le « Dieu des philosophes » n’a ni prophétie, ni perpétuité ; on peut difficilement dire qu’il ait une doctrine, quoique des philosophes comme Descartes et Spinoza en aient une philosophie complexe. Ces marques se trouvent toutes à la fois en Jésus-Christ. C’est une raison qui permet de préférer sa religion.

A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182). Je n’entends point que vous soumettiez votre créance à moi sans raison, et ne prétends point vous assujettir avec tyrannie. Je ne prétends point aussi vous rendre raison de toutes choses. Et pour accorder ces contrariétés, j’entends vous faire voir clairement par des preuves convaincantes des marques divines en moi qui vous convainquent de ce que je suis, et m’attirer autorité par des merveilles et des preuves que vous ne puissiez refuser, et qu’ensuite vous croyiez les choses que je vous enseigne, quand vous n’y trouverez autre sujet de les refuser sinon que vous ne pouvez par vous-mêmes connaître si elles sont ou non.

 

Donatiste, point de miracle qui oblige à dire que c’est le diable.

 

Encyclopédie saint Augustin, Article Donat, p. 620 sq. Évêques donatistes. Controverse donatiste : p. 589 sq.

Brown Peter, La vie de saint Augustin, Seuil, Points, 2001, p. 277 sq.

Lancel Serge, Saint Augustin, Paris, Fayard, 1999, p. 232 sq. Préhistoire et substrat du schisme : p. 233 sq. Faut-il rebaptiser les lapsi qui ont cédé dans la grande persécution du IVe siècle en Afrique ?, p. 234 sq. Naissance du schisme : p. 237 sq.

Levillain Philippe (dir.), Dictionnaire de la papauté, art. Schisme, p. 1548-1552. Hérésie des donatiens : p. 1548.

Tillemont Sébastien Le Nain de, Mémoires, VI, p. 34 sq. Voir p. 697 sq., les Notes sur les donatistes.

Maraval Pierre, Le christianisme de Constantin à la conquête arabe, p. 297 sq. présente l’histoire longue et complexe de l’hérésie donatiste, contre laquelle saint Augustin s’est élevé.

Il ne semble pas y avoir de raison de mettre le mot donatiste au pluriel.

Sens de la formule de Pascal : il n’y a pas eu de miracle qui marque le caractère hérétique des donatistes, car il était assez visible par lui-même, dans leur opposition à l’Église, dans la violence de leur opposition (notamment pas les circoncellions) et par leur persistance dans l’erreur.

Voir Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, p. 606 sq., sur les problèmes généraux des miracles et des hérétiques.

 

Plus on particularise, Dieu, Jésus-Christ, l’Église...

 

Particulariser : dire beaucoup de menues circonstances d’une affaire.