Fragment Loi figurative n° 7 / 31  – Papier original : RO 19-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Loi figurative n° 297 p. 125 / C2 : p. 152

Éditions savantes : Michaut 38 / Brunschvicg 900 / Tourneur p. 257-1 / Le Guern 235 / Lafuma 251 / Sellier 283

 

 

 

Qui veut donner le sens de l’Écriture et ne le prend point de l’Écriture est ennemi de l’Écriture. Aug. D. d. ch.

 

 

Contrairement à ce que semble indiquer le texte, cette maxime n’est pas empruntée au De doctrina christiana de saint Augustin (désigné par l’abréviation Aug. d. d. Ch.), mais au cordelier Jean Boucher, auteur des Triomphes de la religion chrétienne, que Pascal a lu dans ses recherches préparatoires à son Apologie de la religion chrétienne. Le principe qu’il en tire est destiné à déterminer la nature des interprétations recevables de l’Écriture, et à exclure celles qui, nées de la fantaisie ou de principes faux d’un interprète sans autorité, conduiraient à des opinions erronées, voire hérétiques. Toute interprétation de la Bible doit être fondée sur la Bible elle-même ; pour tout passage obscur, il existe un autre passage, qui en exprime clairement la signification.

 

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Fragments connexes

 

Loi figurative 13 (Laf. 257, Sel. 289). Tout auteur a un sens auquel tous les passages contraires s’accordent ou il n’a point de sens du tout. On ne peut pas dire cela de l’Écriture et des prophètes.

Loi figurative 20 (Laf. 265, Sel. 296). Chiffre a double sens. Un clair et où il est dit que le sens est caché.

Loi figurative 24 (Laf. 269, Sel. 300). Quand David prédit que le Messie délivrera son peuple de ses ennemis on peut croire charnellement que ce sera des Égyptiens. [...] Ce mot d’ennemis est donc équivoque, mais, s’il dit ailleurs comme il fait qu’il délivrera son peuple de ses péchés, aussi bien qu’Isaïe et les autres, l’équivoque est ôtée, et le sens double des ennemis réduit au sens simple d’iniquités. Car s’il avait dans l’esprit les péchés il les pouvait bien dénoter par ennemis mais s’il pensait aux ennemis il ne les pouvait pas désigner par iniquités.

Or Moïse et David et Isaïe usaient de mêmes termes. Qui dira donc qu’ils n’avaient pas même sens et que le sens de David qui est manifestement d’iniquités lorsqu’il parlait d’ennemis, ne fût pas le même que Moïse en parlant d’ennemis.

Loi figurative 27 (Laf. 272, Sel. 303). Il n’est pas permis d’attribuer à l’Écriture des sens qu’elle ne nous a pas révélé qu’elle a. Ainsi de dire que le ם d’Isaïe signifie 600 cela n’est pas révélé.

 

Mots-clés : AugustinÉcritureEnnemiSens.