Glossaire

 

Empesté.

Empester : infecter de peste. Empesté : infecté de mauvaise odeur. Se dit au figuré des mauvaises doctrines et mœurs qui se répandent dans les milieux infâmes.

Voir Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680).

 

Emploi.

Travail, occupation que l’on donne à quelqu’un ou que l’on prend soi-même ; commission, charge, dignité.

Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168).

 

Endurcissement.

Truchet Jacques, La prédication de Bossuet, I, p. 181 sq. Endurcissement : état du pécheur qui s’est tant abandonné au mal qu’il en est arrivé à se retirer toute possibilité de conversion, donc de salut. Ce n’est pas seulement un phénomène psychologique, explicable par une habitude de pécher si invétérée qu’elle ne peut plus cesser de s’exercer ; c’est une réalité d’ordre spirituel : il vient un moment, impossible à déterminer pour la sagesse humaine, où Dieu décide de retirer sa grâce au coupable ; celui-ci est dès lors perdu sans remède, voué à l’impénitence finale. La permission par laquelle Dieu permet le péché a alors une valeur de châtiment. « Il y a un jour que Dieu sait, après lequel il n’y a plus pour l’âme aucune ressource » (Œuvres VI, p. 100). « Dieu qui nous voit périr, nous avertit qu’il viendra un point où il cessera de pardonner, et auquel à la fin nous tomberons au dernier degré d’endurcissement et à l’impénitence finale » : p. 183 (Œuvres VI, p. 578).

Voir A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182).

 

Enfant, Enfance.

Voir Ferreyrolles Gérard, “Itinéraires dans les Pensées. Spécialement de l’enfance”, in Goyet Thérèse (dir.), L’accès aux Pensées de Pascal, Paris, Klincksieck, 1993, p. 163-181.

Enfant roi : voir Cannibale.

Voir Misère 12 (Laf. 63, Sel. 97), Misère 13 (Laf. 64, Sel. 98), Raisons des effets 19 (Laf. 101, Sel. 134), Contrariétés 8 (Laf. 125, Sel. 158), Raisons des effets 2 (Laf. 82, Sel. 116), etc.

 

Enfer.

Bouyer Louis, Dictionnaire théologique, p. 231 sq.

Bartmann Bernard, Précis de théologie dogmatique, II, p. 517 sq. État de châtiment dans lequel les méchants, détournés de Dieu, reçoivent une sanction éternelle : p. 518. Éternité du châtiment : p. 519. Objections et réponses sur l’éternité de l’enfer : p. 520.

Boulenger A., La doctrine catholique, Première partie, Le dogme, § 150 sq., p. 241 sq. L’existence de l’Enfer est un dogme, à l’appui duquel on invoque des textes de l’Ancien et du Nouveau Testaments et de la tradition.

Voir Commencement 3 (Laf. 152, Sel. 185), Miracles III (Laf. 902, Sel. 449), Pensées diverses (Laf. 748, Sel. 621), Preuves par discours I (Laf. 419, Sel. 680) et Preuves par discours III (Laf. 449, Sel. 690).

 

Enflé.

Enfler se dit figurément, en morale, pour rendre plus vain, plus hardi. On dit enfler son style lorsqu’on sort de la manière naturelle d’écrire, et qu’on affecte de grands mots pour le rendre plus pompeux (Furetière). Le mot signifie donc un caractère artificiellement élevé, mais vide. Voir Susini Laurent, L’écriture de Pascal. La lumière et le feu. La « vraie éloquence » à l’œuvre dans les Pensées, Paris, Champion, 2008, p. 408 sq.

De l’esprit géométrique, II, De l’art de persuader, § 30, OC III, éd. J. Mesnard, p. 425-428. « Ce n’est pas barbara et baralipton qui forment le raisonnement. Il ne faut pas guinder l’esprit ; les manières tendues et pénibles le remplissent d’une sotte présomption par une élévation étrangère et par une enflure vaine et ridicule au lieu d’une nourriture solide et vigoureuse. Et l’une des raisons principales qui éloignent autant ceux qui entrent dans ces connaissances du véritable chemin qu’ils doivent suivre, est l’imagination qu’on prend d’abord que les bonnes choses sont inaccessibles, en leur donnant le nom de grandes, hautes, élevées, sublimes. Cela perd tout. Je les voudrais nommer basses, communes, familières : ces noms-là leur conviennent mieux ; je hais ces mots d’enflure... »

Voir Pensées diverses (Laf. 610, Sel. 503).

 

Ennemi.

Dans l’Ancien Testament, le mot ennemis désigne les peuples qui s’attaquent ou oppriment Israël. Mais après la prédication du Christ, le mot s’entend figurativement des passions qui asservissent les hommes et contre lesquelles ceux-ci doivent lutter. De sorte qu’au sens figuré, le mot ennemi désigne métaphoriquement les passions pour les chrétiens, et la volonté de Dieu pour les incrédules.

Voir A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182), Fausseté 5 (Laf. 207, Sel. 239), Loi figurative 7 (Laf. 251, Sel. 283), Loi figurative 15 (Laf. 260, Sel. 291), Loi figurative 16 (Laf. 261, Sel. 292), etc.

 

Ennui.

Voir la liasse Ennui.

Furetière, Dictionnaire, « Ennui ». Chagrin, fâcherie que donne quelque discours, ou quelque accident déplaisant, ou trop long.

Gouhier Henri, Blaise Pascal. Conversion et apologétique, p. 43. Termes connexes du terme ennui : abandon, insuffisance, dépendance, impuissance, vide. Modes de cette affectivité fondamentale : ennui, noirceur, tristesse, chagrin, dépit, désespoir.

Acédie : perte de toute envie, paresse portée jusqu’au dégoût.

Voir Pensées diverses (Laf. 622, Sel. 515), Vanité 12 (Laf. 24, Sel. 58), Vanité 23 (Laf. 36, Sel. 70), Ennui 3 (Laf. 79, Sel. 114), Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), etc.

 

Entendre.

Entendre signifie comprendre.

Voir Vanité 28 (Laf. 41, Sel. 75), Fondement 9 (Laf. 232, Sel. 264), Loi figurative 15 (Laf. 260, Sel. 291), Loi figurative 29 (Laf. 274, Sel. 305) et Prophéties 16 (Laf. 337, Sel. 369).

 

Entre-deux.

Position intermédiaire, qui combine deux caractères qui peuvent être différents, voire contraires. L’entre-deux correspond le plus souvent à une position d’instabilité. Voir le commentaire de Raisons des effets 3 (Laf. 83, Sel. 117).

Voir Commencement 3 (Laf. 152, Sel. 185), Soumission 13 (Laf. 179, Sel. 210) et Pensées diverses (Laf. 681, Sel. 560).

 

Envie.

Mouvement jaloux, chagrin qu’on a de voir les bonnes qualités ou la prospérité de quelqu’un (Furetière). Le mot s’entend aussi au sens du latin invidia, qui signifie haine.

Voir Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181) et Pensées diverses (Laf. 515, Sel. 452).