Pensées diverses III – Fragment n° 15 / 85 – Papier original : RO 439-3

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 119 p. 369 / C2 : p. 325

Éditions de Port-Royal : Chap. XXIX - Pensées morales : 1669 et janvier 1670 p. 289 / 1678 n° 43 p. 286-287

Éditions savantes : Faugère I, 205, LXXX / Havet VI.34 / Brunschvicg 452 / Tourneur p. 98-3 / Le Guern 556 / Lafuma 657 (série XXV) / Sellier 541

 

 

 

Plaindre les malheureux n’est pas contre la concupiscence. Au contraire, on est bien aise d’avoir à rendre ce témoignage d’amitié et à s’attirer la réputation de tendresse sans rien donner.

 

 

Ce fragment propose une observation de moraliste sur la différence entre les attitudes extérieures et la réalité des sentiments. Mais le terme de concupiscence souligne l’inspiration religieuse de cette remarque.

 

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Fragments connexes

 

Pensées diverses (Laf. 655, Sel. 539). Les discours d’humilité sont matière d’orgueil aux gens glorieux et d’humilité aux humbles. Ainsi ceux du pyrrhonisme sont matière d’affirmation aux affirmatifs. Peu parlent de l’humilité humblement, peu de la chasteté chastement, peu du pyrrhonisme en doutant. Nous ne sommes que mensonge, duplicité, contrariété et nous cachons et nous déguisons à nous-mêmes.

 

Pensée n° 15P (Laf. 931, Sel. 759). J’aime la pauvreté parce qu’il l’a aimée. J’aime les biens parce qu’ils donnent le moyen d’en assister les misérables. Je garde fidélité à tout le monde. Je ne rends point le mal à ceux qui m’en font, mais je leur souhaite une condition pareille à la mienne où l’on ne reçoit pas de mal ni de bien de la part des hommes. J’essaye d’être juste, véritable, sincère et fidèle à tous les hommes et j’ai une tendresse de cœur pour ceux à qui Dieu m’a uni plus étroitement.

 

Mots-clés : AmitiéConcupiscencePlaindreTendresse.