Pensées diverses III – Fragment n° 75 / 85 – Papier original : RO 439-5

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 145 p. 383 / C2 : p. 341 v°

Éditions savantes : Faugère II, 75, III / Havet I.1 bis / Brunschvicg 69 bis / Tourneur p. 109-5 / Le Guern 615 / Lafuma 723 (série XXV) / Sellier 601

 

 

 

Deux infinis. Milieu.

 

Quand on lit trop vite ou trop doucement on n’entend rien.

 

 

Écho des fragments de la liasse Vanité, Vanité 28 (Laf. 41, Sel. 75), Vanité 25 (Laf. 38, Sel. 72), et Vanité 9 (Laf. 21, Sel. 55), ainsi que de Disproportion de l’homme de Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), qui en amplifie l’expression et l’idée.

 

Analyse détaillée...

 

Fragments connexes

 

Vanité 9 (Laf. 21, Sel. 55). Si on est trop jeune on ne juge pas bien, trop vieil de même.

Si on n’y songe pas assez, si on y songe trop on s’entête et on s’en coiffe.

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Si on considère son ouvrage incontinent après l’avoir fait, on en est encore tout prévenu, si trop longtemps après, on n’y entre plus.

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Ainsi les tableaux vus de trop loin et de trop près. Et il n’y a qu’un point indivisible qui soit le véritable lieu. Les autres sont trop près, trop loin, trop haut ou trop bas. La perspective l’assigne dans l’art de la peinture. Mais dans la vérité et dans la morale, qui l’assignera ?

Vanité 25 (Laf. 38, Sel. 72). Trop et trop peu de vin.

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Ne lui en donnez pas, il ne peut trouver la vérité. Donnez‑lui en trop, de même.

Vanité 28 (Laf. 41, Sel. 75). Quand on lit trop vite ou trop doucement on n’entend rien.

Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230). Bornés en tout genre, cet état qui tient le milieu entre deux extrêmes se trouve en toutes nos puissances. Nos sens n’aperçoivent rien d’extrême, trop de bruit nous assourdit, trop de lumière éblouit, trop de distance et trop de proximité empêche la vue. Trop de longueur et trop de brièveté de discours l’obscurcit, trop de vérité nous étonne. [...] Les premiers principes ont trop d’évidence pour nous ; trop de plaisir incommode, trop de consonances déplaisent dans la musique, et trop de bienfaits irritent. [...] Nous ne sentons ni l’extrême chaud, ni l’extrême froid. Les qualités excessives nous sont ennemies et non pas sensibles, [...]. Trop de jeunesse et trop de vieillesse empêche l’esprit ; trop et trop peu d’instruction.

 

Mots-clés : InfiniMilieu.