Glossaire

 

Michée.

Sixième des douze petits prophètes, contemporain d’Isaïe et d’Osée. Voir Chédozeau Bernard, L’univers biblique catholique au siècle de Louis XIV. La Bible de Port-Royal, I, Paris, Champion, 2013.

Voir Miracles II (Laf. 856, Sel. 436), Preuves par les Juifs III (Laf. 453, Sel. 693) et Prophéties V (Laf. 487, Sel. 734).

 

Midi.

Milieu du jour, où les choses sont censées apparaître dans toute leur clarté. Pascal l'indique dans le fragment Pensées diverses (Laf. 735, Sel. 616) : C’est ce que l’Écriture nous marque quand elle dit en tant d’endroits que ceux qui cherchent Dieu le trouvent. Ce n’est point de cette lumière qu’on parle comme le jour en plein midi. On ne dit point que ceux qui cherchent le jour en plein midi ou de l’eau dans la mer en trouveront et ainsi il faut bien que l’évidence de Dieu ne soit pas telle dans la nature.

Mais dans le songe prophétique de Daniel, le mot désigne l’orientation du sud : ce terme dans ce cas annonce une invasion dans toutes les directions dont les suites seront funestes. Voir Prophéties III (Laf. 485, Sel. 720).

 

Midrasch.

Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, p. 1091. Midrach est le terme qui désigne tout commentaire ou interprétation rabbinique d’un texte biblique.

Voir Rabbinage 2 (Laf. 278, Sel. 309).

 

Milieu.

L’idée de moyen terme, ou de milieu, tient dans la science comme dans la logique, la morale, la philosophie et la théologie une place essentielle. Voir le dossier thématique Milieu sur ces différentes nuances de cette idée fondamentale.

Voir Pensées diverses (Laf. 723, Sel. 601), Excellence 5 (Laf. 192, Sel. 225), Transition 2 (Laf. 194, Sel. 227), Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230) et Pensées diverses (Laf. 518, Sel. 452).

 

Millénarisme.

Bouyer Louis, Dictionnaire théologique, p. 433. Le millénarisme est une hérésie qui s’est fait jour dès les premiers siècles. On appelle Millenium la période énigmatique de 1 000 ans dont parle l’Apocalypse, XX, au cours de laquelle Satan doit être lié, après une première résurrection, limitée à ceux qui ont été fidèles au Christ jusqu’à la mort. Après quoi viendra une dernière lutte avec le démon, sa défaite définitive, et la résurrection universelle.

Voir le Dictionnaire de théologie catholique, art. Millénarisme.

Bibliographie sur le millénarisme dans Saint Augustin, La Cité de Dieu, Œuvres, Bibliothèque européenne, t. 37, p. 771.

Voir Pensées diverses (Laf. 575, Sel. 478).

 

Ministre.

Voir l’article Ministre du Dictionnaire du grand siècle de F. Bluche. On appelle ministres les grands chefs de département, les principaux responsables du gouvernement : chancelier garde des sceaux, surintendant des finances, secrétaires d’État. Le ministre d’État est un membre du Conseil d’en haut, choisi par le roi. Richelieu, chef du conseil, porte le titre de principal ministre à partir de 1629, exerçant le pouvoir absolu par délégation de Louis XIII (qui peut en théorie le lui retirer à tout moment).

Carrier Hubert, Le labyrinthe de l’État. Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde (1648-1653), p. 263 sq. Le ministériat est une nouveauté très critiquée. On reproche surtout au ministère de pervertir l’institution et le fonctionnement de la monarchie dans le sens de la tyrannie. Cela débouche sur un paradoxe : l’autorité royale ne s’est jamais exercée de manière plus contraignante et pesante que depuis qu’elle n’est plus entre les mains du roi en personne. Voir les notes sur Richelieu et Mazarin, sur les reproches analogues adressés à ces deux ministres.

Voir Raisons des effets 2 (Laf. 81, Sel. 116) et Miracles II (Laf. 847, Sel. 430).

 

Miracle.

Voir les liasses Miracles I et suivantes.

Voir l’ouvrage de Tetsuya Shiokawa, Pascal et les miracles, Paris, Nizet, 1977.

Voir aussi Pensées diverses (Laf. 648, Sel. 533), Pensées diverses (Laf. 728n, Sel. 609), Pensées diverses (Laf. 734, Sel. 615), Soumission 3 (Laf. 169, Sel. 200), Soumission 14 (Laf. 180, Sel. 211), etc.

 

Miroir.

Lorsqu’il emploie le mot miroir, Pascal ne pense pas seulement à la capacité de refléter les choses, mais aussi de briller.

Voir Pensées diverses (Laf. 586, Sel. 486).

 

Miscellanea.

Terme latin qui signifie mélange de choses diverses.

Voir Pensées diverses (Laf. 572, Sel. 475).

 

Mischna.

La Mischna est une compilation exhaustive de la loi orale, du corps de la Torah juive ; le nom désigne l’enseignement oral qui s’inculque par voie de répétition. Il s’applique à la codification de la torah orale par opposition à la torah écrite du Pentateuque.

Robert A. et Feuillet A., Introduction à la Bible, II, Nouveau Testament, Tournai, Desclée, 1959, p. 132 sq. Recueil de règles de conduite, jurisprudence en matière de droit religieux.

Voir Rabbinage 1 (Laf. 277, Sel. 308).

 

Misère.

La misère, dans le style de Pascal, consiste dans la faiblesse qui fait que l’homme veut sans pouvoir. Cette impuissance, renforcée par les puissances trompeuses (imagination, maladie, intérêt propre) est la conséquence du péché originel et de la corruption qui en résulte (voir le Traité de la Prédestination).

La preuve de la grandeur de l’homme se tire de l’affirmation de sa misère. Mais l’affirmation de cette grandeur conduit inversement à celle de sa misère, car les opinions parfaitement dérisoires que l’homme accepte comme vraies et justes témoignent de son impuissance fondamentale. On peut donc passer indéfiniment d’une thèse à l’autre sans discontinuer, et sans possibilité d’échapper à ce renversement continuel.

Voir Misère Grandeur (ci-dessous) et Grandeur Misère.

Voir Misère 18 (Laf. 69, Sel. 103), Contrariétés 5 (Laf. 122, Sel. 155), Pensées diverses (Laf. 613, Sel. 506), Ordre 4 (Laf. 6, Sel. 40), Ordre 8 (Laf. 10, Sel. 44), etc.

 

Misère Grandeur.

La preuve de la grandeur de l’homme se tire de l’affirmation de sa misère. Car au sein même de cette misère, il n’en forme pas moins l’idée et le besoin du vrai et du bien. La grandeur de l’homme est visible dans sa misère même, considérée comme misèr[e] de grand seigneur (Grandeur 12  - Laf. 116, Sel. 148).

Voir aussi Grandeur 2 (Laf. 106, Sel. 138), Grandeur 9 (Laf. 113, Sel. 145), Grandeur 10 (Laf. 114, Sel. 146) et Grandeur 14 (Laf. 118, Sel. 150).

 

Miséricorde.

La miséricorde de Dieu diffère de la bonté qui appartient à son essence, c’est sa bonté par rapport aux créatures, par exemple par rapport à ceux qui souffrent des maux physiques. Ce n’est pas une disposition sentimentale, mais une action. Voir Bartmann Bernard, Précis de théologie dogmatique, I, p. 182 sq.

Voir Pensées diverses (Laf. 774, Sel. 638), A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), Pensées diverses (Laf. 690, Sel. 569), Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680), Preuves par discours III (Laf. 449, Sel. 690), etc.

 

Mission.

Bouyer Louis, Dictionnaire théologique, art. Mission, p. 436-437. Au sens théologique, on appelle mission la procession temporelle d’une personne divine. Les prophètes reçoivent aussi une mission qui consiste en l’annonce des volontés de Dieu.

Voir Perpétuité 4 (Laf. 282, Sel. 314).

 

Miton ou Mitton.

Honnête homme et ami de Pascal aux opinions libres, par indifférence et refus de se remuer.

Lafond Jean (éd.), Les moralistes du XVIIe siècle de Pibrac à Dufresny, Robert Laffont, Paris, 1992, p. 82-90.

Grubbs Henri A., Damien Mitton (1618-1690). Bourgeois et honnête homme, Paris, P. U. F., 1933.

Voir Miracles II (Laf. 853, Sel. 433), Pensées diverses (Laf. 597, Sel. 494) et Pensées diverses (Laf. 642, Sel. 529 bis).