Fragment Soumission et usage de la raison n° 18 / 23  – Papier original : RO 169-5

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Soumission n° 235 p. 83 v° / C2 : p. 110

Éditions savantes : Faugère II, 214, IV / Havet XXV.94 bis / Brunschvicg 811 / Tourneur p. 231-3 / Le Guern 173 / Lafuma 184 / Sellier 215

 

 

 

On n’aurait point péché en ne croyant pas Jésus-Christ sans les miracles.

 

 

Ce fragment insiste sur la nécessité des miracles réalisés par le Christ, pour accréditer la vérité de sa prédication. Les miracles étaient nécessaires en un temps où les prophéties n’étaient pas encore réalisées, puisque c’était le Christ lui-même qui les réalisait. Aussi les hommes n’auraient-ils pas commis de faute en refusant Jésus s’il n’avait pas réalisé des miracles : ç’eût été refuser de soumettre leur raison sans preuve suffisante pour le faire, et tomber par là dans la superstition. En revanche, les miracles du Christ devaient leur donner des raisons suffisantes pour se soumettre sans superstition. 

Ce fragment prend donc naturellement place dans Soumission et usage de la raison ; mais il ne concerne que les contemporains du Christ : Pascal estime que dans le temps de l’Église, les hommes disposent d’un miracle subsistant, la réalisation des prophéties messianiques, qui doit les convaincre de soumettre leur raison à la Révélation, sans pour autant tomber dans une superstition puérile.

 

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Fragments connexes

 

Soumission 3 (Laf. 169, Sel. 200). Je ne serais pas chrétien sans les miracles, dit saint Augustin.

Soumission 14 (Laf. 180, Sel. 211). Jésus-Christ a fait des miracles et les apôtres ensuite. Et les premiers saints en grand nombre, parce que les prophéties n’étant pas encore accomplies, et s’accomplissant par eux, rien ne témoignait que les miracles. Il était prédit que le Messie convertirait les nations. Comment cette prophétie se fût-elle accomplie sans la conversion des nations, et comment les nations se fussent-elles converties, au Messie, ne voyant pas ce dernier effet des prophéties qui le prouvent. Avant donc qu’il ait été mort, ressuscité et converti les nations tout n’était pas accompli et ainsi il a fallu des miracles pendant tout ce temps. Maintenant il n’en faut plus contre les Juifs et les impies, car les prophéties accomplies sont un miracle subsistant.

Voir les fragments relatifs aux miracles dans les dossiers Miracles I, II et III (séries XXXII et suivantes de l’éd. Lafuma).

 

Mots-clés : Jésus-ChristMiraclePéché.