Pensées diverses VI – Fragment n° 2 / 5 – Papier original : RO 157-1

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 175 p. 409 v°-411 / C2 : p. 387

Éditions de Port-Royal : Chap. XXXI - Pensées diverses : 1669 et janvier 1670 p. 330 / 1678 n° 21 p. 325

Éditions savantes : Faugère I, 186, XXV / Havet VI.49 / Brunschvicg 393 / Tourneur p. 128-1 / Le Guern 656 / Lafuma 794 (série XXVIII) / Sellier 647

 

 

 

C’est une plaisante chose à considérer de ce qu’il y a des gens dans le monde qui, ayant renoncé à toutes les lois de Dieu et de la nature, s’en sont fait eux-mêmes auxquelles ils obéissent exactement, comme par exemple les soldats de Mahomet, les voleurs, les hérétiques, etc., et ainsi les logiciens.

Il semble que leur licence doive être sans aucunes bornes ni barrières, voyant qu’ils en ont franchi tant de si justes et de si saintes.

 

 

Fragment dans lequel Pascal établit une analogie entre des types humains aussi différents que les voleurs, les janissaires, les hérétiques et les logiciens. Cette remarque plaisante rejoint cependant par plusieurs aspects des points fondamentaux de sa pensée. Ne sont pas nommés les jésuites, mais il pensait sûrement à eux.

 

Analyse détaillée...

 

Fragments connexes

 

Vanité 31 (Laf. 44, Sel. 78). Il faudrait avoir une raison bien épurée pour regarder comme un autre homme le Grand Seigneur environné dans son superbe Sérail, de quarante mille janissaires.

Grandeur 14 (Laf. 118, Sel. 150). Grandeur de l’homme dans sa concupiscence même, d’en avoir su tirer un règlement admirable et en avoir fait un tableau de la charité.

Géométrie-Finesse II (Laf. 512, Sel. 670). L’omission d’un principe mène à l’erreur.

 

Mots-clés : DieuHérétiqueJusticeLogicienLoiMahometMondeNaturePlaisantSaintSoldatVoleur.