Contre la fable d’Esdras – Fragment n° 4 / 4 – Papier original : RO 247-1

Copie manuscrite du XVIIe s. : C2 : p. 223-224 (absent de C1)

Éditions savantes : Faugère II, 194, XV / Havet XXV.141 / Brunschvicg 632 / Tourneur p. 298 / Le Guern 710 / Lafuma 953 / Sellier 418

 

 

 

Tertullien : Perinde potuit abolefactam eam violentia cataclysmi, in spiritu rursus reformare : quemadmodum et Hierosolymis babylonia expugnatione deletis, omne instrumentum Judaicæ litteraturæ per Esdram constat restauratum. Tert., lib. I, De cultu femin., c. 3.

Il dit que Noé a pu aussi bien rétablir en esprit le livre d’Énoch perdu par le Déluge, qu’Esdras a pu rétablir les Écritures perdues durant la captivité.

 

Θεὸς ἐν τῇ ἐπὶ Ναϐουκοδόνοσορ αἰχμαλωσίᾳ τοῦ λαοῦ, διαφθαρεισῶν τῶν γραφῶν, ἐνέπνευσε Ἐσδρᾷ τῷ ἱερεῖ ἐκ τῆς φυλῆς Λευὶ τοῦς τῶν προγεγονότων προφητῶν πάντας ἀνατάξασθαι λόγους, καὶ ἀποκαταστῆσαι τῷ λαῷ τὴν διὰ Μωσέως νομοθεσίαν.

 

Il allègue cela pour prouver qu’il n’est pas incroyable que les Septante aient expliqué les Écritures saintes avec cette uniformité que l’on admire en eux. Eusèb. lib. 5, Hist. c. 8. et il a pris cela de saint Irénée, lib. 3, ch. 25.

Saint Hilaire dans la préface sur les psaumes dit qu’Esdras a mis les psaumes en ordre.

L’origine de cette tradition vient du 14e ch. du 4e livre d’Esdras.

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Deus glorificatus est, et Scripturæ veræ divinæ creditæ sunt, omnibus eamdem et eisdem verbis et eisdem nominibus recitantibus ab initio usque ad finem, uti et præsentes gentes cognoscerent quoniam per inspirationem Dei interpretatæ sunt Scripturæ, et non esset mirabile Deum hoc in eis operatum quando in ea captivitate populi quæ facta est a Nabuchodonosor corruptis Scripturis et post 70 annos Judæis descendentibus in regionem suam, et post deinde temporibus Artaxerxis Persarum regis inspiravit Esdræ sacerdoti tribus Levi præteritorum prophetarum omnes rememorare sermones et restituere populo eam legem quæ data esset per Moysen.

 

 

Ce recueil de textes répond à un souci d’intelligence historique : Pascal ne se contente pas de récuser la fable d’Esdras ; il cherche aussi à savoir d’où cette légende est née et sur quelles autorités elle se fonde.

Le lecteur doit se reporter au préalable au dossier thématique sur Esdras.

 

Perinde potuit abolefactam [...] constat restauratum : [Noé] a pu aussi bien rétablir en esprit [le livre d’Énoch] détruit par la violence du cataclysme, qu’Esdras, après la destruction de Jérusalem sous les coups des Babyloniens, a reconstitué, [...] tout le corpus des Écritures hébraïques.

Deus glorificatus est, [...] quæ data esset per Moysen : Dieu a été glorifié et les vraies Écritures divines ont été crues, que tous [les Septante] expliquaient dans les mêmes mots, les mêmes termes, depuis le début jusqu’à la fin, afin que les peuples d’aujourd’hui eux aussi connussent que les Écritures ont été traduites sous l’inspiration de Dieu et qu’il ne fût pas étonnant que Dieu ait accompli en eux cette œuvre puisque, les Écritures ayant été détruites pendant la captivité du peuple sous Nabuchodonosor, lorsque les Juifs après soixante-dix ans furent retournés dans leur pays, Dieu inspira, au temps d’Artaxerxès roi des Perses, au prêtre Esdras, de la tribu de Lévi, de restituer tous les discours des prophètes passés et de rendre au peuple la loi donnée par Moïse.

Traduction du texte grec : voir ci-dessus la traduction du texte latin établie par Pascal, à partir de les Écritures ayant été détruites...

 

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Fragments connexes

 

Contre la fable d’Esdras 1 (Laf. 949, Sel. 415).

Contre la fable d’Esdras 2 (Laf. 968, Sel. 416).

Contre la fable d’Esdras 3 (Laf. 953, Sel. 417).

 

Mots-clés : Babylone – Déluge – Écritures – Énoch – EsdrasEusèbe – Hilaire – IrénéeMoïseNabuchodonosorNoéSeptanteTertullien.