Fragment Vanité n° 9 / 38 Papier original : RO 83-6

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Vanité n° 23 à 26 p. 5 et 5 v° / C2 : p. 18

Éditions de Port-Royal : Chap. XXV-Faiblesse de l’homme : 1669 et janv. 1670 p. 190 / 1678 n° 3 p. 186

Éditions savantes : Faugère II, 75, III / Havet III.2 bis / Brunschvicg 381 / Tourneur p. 169-5 / Le Guern 19 / Maeda I p. 97 / Lafuma 21 / Sellier 55

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Bibliographie

 

 

COUSIN Victor, Rapport à l’Académie, in Œuvres de M. Victor Cousin, Quatrième série, Littérature, tome I, Paris, Pagnerre, 1849, p. 176. Texte de Port-Royal.

MARIN Louis, La critique du discours, La critique du discours. Sur la “Logique de Port-Royal” et les “Pensées” de Pascal, Paris, Minuit, 1975, p. 402.

MARIN Louis, Pascal et Port-Royal, Paris, P.U.F., 1997, p. 14.

MESNARD Jean, Les Pensées de Pascal, 2e éd., Paris, SEDES, 1993, p. 82-83 et 192-193.

MESNARD Jean, “L’incipit dans les fragments des Pensées”, Littératures, 29, automne 1993, p. 25-39.

MESNARD Jean, "Desargues et Pascal", in DHOMBRES J. et SAKAROVITCH J., Desargues en son temps, Blanchard, Paris, 1994.

MESNARD Jean, “Point de vue et perspective dans les Pensées de Pascal”, Courrier du Centre International Blaise Pascal, 16, 1994, p. 3-8.

PAVLOVITS Tamàs, “Perspective et perspectivisme dans les Pensées”, in Chroniques de Port-Royal, 63, Paris, 2013, p. 221-233.

TATON René et FLOCON Albert, La Perspective, PUF, Paris, 1970.

 

 

Éclaircissements

 

Si on est trop jeune on ne juge pas bien, trop vieil de même.

 

L’incipit en si : voir Mesnard Jean, “L’incipit dans les fragments des Pensées”, Littératures, 29, automne 1993, p. 31. Tournure syntaxique familière à Pascal. La conjonction si introduit une constatation ou une hypothèse, dont la principale tire les conséquences. Le verbe est toujours au présent. Le conditionnel n’apparaît que lorsque la condition est niée. La tournure contribue à mettre l’esprit du lecteur en suspens, à le faire participer à l’enquête.

Trop jeune, trop vieil : l’argument correspond au quatrième mode sceptique d’Enésidème chez Sextus Empiricus, Hypotyposes pyrrhoniennes, I, 100-117, d’après les “circonstances”, c’est-à-dire les “dispositions”. La variable de l’âge est envisagée chez Sextus Empiricus, I, 105-106.

 

Si on n’y songe pas assez, si on y songe trop on s’entête et on s’en coiffe.

 

Songer pas assez, songer trop : neuvième mode d’Enésidème chez Sextus Empiricus, d’après la fréquence, I, 141-144.

S’entête : voir Jungo Michel, Le vocabulaire de Pascal, p. 58. Selon Sorel, Connaissance des bons livres, p. 402, « être entêté d’un homme ou d’une femme, c’est les avoir toujours dans la tête ; c’est ce qu’on disait autrefois en être coiffé ». Pascal emploie simultanément l’expression nouvelle et l’ancienne. Port-Royal supprime la seconde, car être coiffé vieillit. Il use du mot non au sens de s’éprendre, mais au sens actuel de s’opiniâtrer.

 

Si on considère son ouvrage incontinent après l’avoir fait, on en est encore tout prévenu, si trop longtemps après, on n’y entre plus.

 

Trop longtemps après, tout de suite après : il n’y a pas d’équivalent dans les Hypotyposes : Pascal semble proposer une variation personnelle autour du cinquième mode d’Enésidème chez Sextus Empiricus sur les distances ; les distances ne sont plus spatiales comme chez Sextus Empiricus, mais temporelles.

 

Ainsi les tableaux vus de trop loin et de trop près.

 

Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), “Disproportion de l’homme”. Nos sens n’aperçoivent rien d’extrême, trop de bruit nous assourdit, trop de lumière éblouit, trop de distance et trop de proximité empêche la vue. Autre passage qui relie l’argument par les excès symétriques à l’idée des deux infinis.

Duhem Pierre, Le système du monde, VII, p. 81. La vue est l’exemple que les scolastiques invoquaient pour montrer qu’il existe des puissances qui admettent non seulement une limite supérieure, mais une limite inférieure : on ne voit ni ce qui est trop près, ni ce qui est trop loin.

Trop loin, trop près : cinquième mode d’Énésidème chez Sextus Empiricus sur les distances, I, 118-123 ; position, distance, lieux ; ici deux modalités différentes englobées par ce mode sont reprises : distances + position (trop haut).

Il existe une bonne édition des Hypotyposes : Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes, éd. P.  Pellegrin, Seuil, 1997. Noter que les tropes sceptiques se trouvent dans un ordre différent chez Diogène Laërce, IX, 79-88.

L’intérêt de l’exemple Trop loin, trop près est de dépasser l’effet de contradiction et de vertige créé par l’antithèse. Les modes sceptiques tels qu’on les trouve chez Sextus Empiricus se bornent à constater une anomalie de fait, que l’on ne peut ni construire, ni élucider : c’est le constat brut par l’homme de son impuissance de connaître le vrai.

La technique de Pascal est plus complexe. Il s’appuie sur la théorie de la peinture et de la perspective qui assignent un point indivisible, qui seul permet de voir un tableau tel qu’il doit être vu. L’existence de ce point à la fois bien déterminé et aisément déterminable grâce aux lois de la perspective, permet de rejeter l’anomalie du côté du sujet percevant, lorsqu’il est placé trop haut ou trop bas par rapport au point juste.

La transposition du schème perspectif dans le domaine de la morale ou de la recherche de la vérité permet de montrer que, dans ces domaines, l’assignation du point juste est quasi impossible, et d’affirmer que cette impossibilité est imputable à la mauvaise situation du sujet, placé trop haut ou trop bas par rapport au point de vue juste. Autrement dit, ce sont les passions et la corruption qui font que l’on ne parvient pas à trouver la bonne manière de penser dans la morale.

Mais en reportant l’incapacité de l’homme de trouver le point de vue juste, Pascal ne réduit pas son lecteur au désespoir, tout au contraire.

Pour les sceptiques, l’incapacité de trouver la vérité est essentielle et sans remède : il faut se résoudre à une errance sans espoir et à un relativisme définitif.

Pascal instrumentalise le scepticisme, d’une manière qui en inverse les conséquences : puisque l’analogie avec la peinture suggère qu’il existe dans la morale et la science un point auquel il faut se situer pour saisir la vérité, la difficulté de le trouver n’est pas vaine par nature, et il est permis de penser qu’une recherche persévérante peut y parvenir. Au désespoir sceptique qui conduit au découragement et à l’abandon, doit donc succéder une recherche persévérante. L’idée de la recherche devient dès lors l’axe principal de l’apologétique de Pascal.

 

Rapport avec les deux infinités

 

Laf. 723, Sel. 601. 2 Infinis. Milieu. Quand on lit trop vite ou trop doucement on n’entend rien. Ce fragment est intéressant car il lie le texte aux deux infinis.

Ces thèmes seront repris amplement dans Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), “Disproportion de l’homme” : Bornés en tout genre, cet état qui tient le milieu entre deux extrêmes se trouve en toutes nos puissances. Nos sens n’aperçoivent rien d’extrême, trop de bruit nous assourdit, trop de lumière éblouit, trop de distance et trop de proximité empêche la vue. Trop de longueur et trop de brièveté de discours l’obscurcit, trop de vérité nous étonne. J’en sais qui ne peuvent comprendre que qui de zéro ôte 4 reste zéro. Les premiers principes ont trop d’évidence pour nous ; trop de plaisir incommode, trop de consonances déplaisent dans la musique, et trop de bienfaits irritent. Nous voulons avoir de quoi surpasser la dette. Beneficia eo usque laeta sunt dum videntur exsolvi posse. Ubi multum antevenere pro gratia odium redditur. Nous ne sentons ni l’extrême chaud, ni l’extrême froid. Les qualités excessives nous sont ennemies et non pas sensibles, nous ne les sentons plus, nous les souffrons. Trop de jeunesse et trop de vieillesse empêche l’esprit ; trop et trop peu d’instruction. Voir p. 166 de l’édition du Livre de Poche.

 

 Le point fixe

 

Laf. 697, Sel. 576. Ceux qui sont dans le dérèglement disent à ceux qui sont dans l’ordre que ce sont eux qui s’éloignent de la nature et ils la croient suivre, comme ceux qui sont dans un vaisseau croient que ceux qui sont au bord fuient. Le langage est pareil de tous côtés. Il faut avoir un point fixe pour en juger. Le port juge ceux qui sont dans un vaisseau, mais où prendrons-nous un port dans la morale ?

Sur le modèle du point fixe en général et sur sa place dans la pensée de Pascal, voir Serres Michel, Le Système de Leibniz et ses modèles mathématiques, Paris, P.U.F., 1968, 2 vol.

Mesnard Jean, “Point de vue et perspective dans les Pensées de Pascal”, Courrier du Centre International Blaise Pascal, 16, 1994, p. 3-8.

Mesnard Jean, “Desargues et Pascal”, in Dhombres J. et J. Sakarovitch, Desargues en son temps, Blanchard, Paris, 1994, p. 96. Schème arguésien du point fixe.

 

Et il n’y a qu’un point indivisible qui soit le véritable lieu. Les autres sont trop près, trop loin, trop haut ou trop bas.

 

Indivisible est en surcharge dans l’interligne sur le manuscrit. Pascal a donc ressenti le besoin de préciser qu’il s’agit d’un point au sens géométrique, c’est-à-dire réellement indivisible, et non pas au sens physique, c’est-à-dire divisible, mais plus petit que toute grandeur perceptible.

C’est par nature que le point, en géométrie, est indivisible, puisqu’il est défini comme ce qui n’a pas de partie : voir Euclide, Éléments, I, Déf. 1. L’expression point indivisible est une insistance sans pour autant être une redondance. Proclus écrit déjà contre les Stoïciens, qui pensent que les limites des corps n’existent que dans la pensée ; selon lui, le point fait partie du monde physique. Aristote, dans la Métaphysique, affirme, parlant du continu, que, « lorsqu’il s’agit de la quantité cet indivisible ne l’est que par rapport à la sensation ». On en trouve l’écho dans la traduction d’Euclide de Herigone, Cursus mathematicus, I, Eléments d’Euclide, I, Déf. 1, non paginé : le point physique est le moindre objet de la vue, comme la pointe d’une aiguille ; le point mathématique est le moindre objet de l’intelligence. Cela laisse la possibilité de poursuivre la division, en droit, au delà du minimum perceptible. On en trouve un écho dans Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230) : nous faisons des derniers qui paraissent à la raison, comme on fait dans les choses matérielles où nous appelons un point indivisible, celui au-delà duquel nos sens n’aperçoivent plus rien, quoique divisible infiniment et par sa nature.

 

Pour approfondir...

 

Point de vue

 

Les considérations sur la perspective renvoient implicitement aux travaux de Desargues et de Pascal lui-même sur les coniques et la perspective. Voir Desargues Girard, Œuvres, éd. Poudra, 2 vol., Leiber, Paris, 1864 ; Taton René, L’Œuvre mathématique de Girard Desargues, P. U. F., Paris, 1951, 232 p. ; Pascal, Œuvres complètes, éd. J. Mesnard, II, Desclée de Brouwer, Paris, 1970, pour la Generatio conisectionum.

Taton René et Flocon Albert, La perspective, p. 45. Voir p. 76, la définition du point de vue.

Mesnard Jean, “Point de vue et perspective dans les Pensées”, Courrier du CIBP, 16, p. 3 sq. ; notamment p. 4, sur la double signification du terme de point de vue. Point de vue désigne classiquement le point V2, intersection de la droite qui relie l’œil de l’observateur et un point de l’objet représenté avec le plan du tableau (plan de projection) ; ce point se trouve donc dans le tableau. Mais point de vue est aujourd’hui souvent rapporté au point V1, centre de projection, c’est-à-dire point où se trouve l’œil. Si V est à distance finie du tableau, la projection est dite centrale ; si V est rejeté à l’infini, les rayons sont parallèles et la perspective est dite axonométrique. Le point de vue V1 obligatoire, c’est-à-dire fixé par les règles de la perspective. Voir Hérigone, Cursus mathematicus, V, Definitiones perspectivae, p.191-192. « [...] unde sequitur ut projectio genuinam objecti apparentiam exhibeat, situm et distantiam tabulae ab oculo in qua depictum est objectum, non debere esse diversa, a situ et distantia, quam habebat ab oculo planum conum opticum secans ». Tr. de Hérigone : « D’où s’ensuit aussi qu’afin que la perspective représente bien l’objet, que le tableau de la perspective doit avoir la même distance et situation au respect de l’œil, qu’avait le vitre ou plan coupant le cône optique. »

 

 

 

Pascal, Œuvres complètes, éd. J. Mesnard, II, Desclée de Brouwer, Paris, 1970, 1346 p.

Poncelet J., Traité des propriétés projectives des figures, 2e éd., Gauthier-Villars, Paris, 1866, 2 vol.

La Rochefoucauld, Maximes, 103, éd. Truchet, p. 30. Idée du point de perspective. Voir Réflexions diverses, II, p. 188 : « chacun a son point de vue, d’où il veut être regardé ».

Pavlovits Tamàs, “Perspective et perspectivisme dans les Pensées”, in Chroniques de Port-Royal, 63, p. 224 sq., sur la définition pascalienne du perspectivisme. Chez Pascal, les perspectives naturelles révèlent la vérité de la chose, mais toujours selon la position du sujet, c’est-à-dire toujours d’une manière partielle ou fragmentaire.

 

La perspective l’assigne dans l’art de la peinture.

 

L’art de la peinture : art renvoie à artifice et artisan, plutôt qu’au sens moderne du mot.

Vanité 27 (Laf. 40, Sel. 74). Quelle vanité que la peinture.

Loi figurative 15 (Laf. 260, Sel. 291). Peinture et chose figurée.

Laf. 578, Sel. 481. L’éloquence est une peinture de la pensée.

Laf. 557, Sel. 465. Allusion à la peinture et à l’éloignement du point de vue, en un sens différent de celui de ce fragment.

Taton René et Flocon Albert, La Perspective, P. U. F., Paris, 1970.

 

Pour approfondir...

 

 Assigner

 

On trouve le verbe assigner en plusieurs endroits chez Pascal, avec le sens de désigner, de “marquer en particulier” et exactement quelque chose parmi une multitude d’autres possibles : voir dans la VIIIe Provinciale : « c’est encore en faveur des indigents que notre grand Vasquez, cité par Castro Palao, t. I, tr. 6, d. 6, p. 6, n. 12, dit que, quand on voit un voleur résolu et prêt à voler une personne pauvre, on peut, pour l’en détourner, lui assigner quelque personne riche en particulier, pour le voler au lieu de l’autre. » Dans L’art de persuader : « Pour découvrir tous les sophismes et toutes les équivoques des raisonnements captieux, ils ont inventé des noms barbares qui étonnent ceux qui les entendent ; et au lieu qu’on ne peut débrouiller tous les replis de ce nœud si embarrassé qu’en tirant l’un des bouts que les géomètres assignent, ils en ont marqué un nombre étrange d’autres où ceux là se trouvent compris, sans qu’ils sachent lequel est le bon. Et ainsi, en nous montrant un nombre de chemins différents, qu’ils disent nous conduire où nous tendons, quoi qu’il n’y en ait que deux qui y mènent, il faut savoir les marquer en particulier. » Dans la Lettre sur la possibilité des commandements : « [...] il n’est pas possible, comme nous l’avons tant dit, d’assigner pour unique cause de la foi et de la prière l’efficacité de la grâce, s’il y a dans tous les justes un pouvoir prochainement suffisant qui en puisse être la cause. » Et dans le fragment Laf. 729, Sel. 611 : Encore qu’on ne puisse assigner le juste, on voit bien ce qui ne l’est pas.

Mais le contexte invite à donner ici à assigner son sens technique en géométrie. Voir Marinus, Commentaire sur les Data d’Euclide, in Greek mathematical works, II, tr. Ivor Thomas, p. 349. D’autres disent donner. « Parmi ceux qui visent à définir le donné (datum) plus simplement et avec une seule différence, certains l’appellent l’assigné (tetagmenon), comme Apollonius dans son livre Sur les Contacts et dans son Traité général, d’autres le connu (gnôrimon) comme Diophante ». Voir par exemple Mersenne, La vérité des sciences, I, ch. I, p. 722, transcrit la première proposition du livre I des Éléments d’Euclide, qu’on décrive un triangle équilatéral sur une ligne droite assignée. Il commente : « cette proposition a deux parties, qui sont la ligne donnée, et le triangle Isopleure, qu’on demande. Or pour venir à bout de mon entreprise, il faut commencer par l’explication de ce qui a été concédé, savoir est la ligne droite, et puis il faut venir à l’exposition de la question, savoir est qu’il est nécessaire de décrire le susdit triangle sur la ligne donnée, or ayant fait cela on vient à la construction en cette manière. Assigné rend le dotheisè du grec.

Dans une proposition, problème ou théorème, on trouve des éléments donnés ou assignés au départ, qui permettent de trouver le requis. Mais on peut demander d’assigner un point, une droite, un plan, ou un lieu géométrique : il s’agit de les désigner et de les définir particulièrement, précisément, de telle manière qu’il soit possible

1. de les discerner de la multitude de tous les autres, comme, dans une collection d’objets, on détermine parmi d’autres l’outil qui permet d’accomplir une action voulue,

2. de les construire effectivement. »

Cette manière de “marquer en particulier” est codifiée ; voir Euclide, Éléments, éd. Heath, I, p.132 sq. : en géométrie classique, une grandeur peut être donnée de position (voir Data, Déf. 4 : « les points, les lignes et les angles sont dits donnés de position qui occupent toujours la même place ») ; de grandeur (des aires, des lignes et des angles sont donnés de grandeur lorsqu’on peut en donner qui leur sont égales) ; in species (Data, Déf. 3. En ce sens, des figures rectilignes sont données dans lesquelles les angles sont donnés et les raisons respectives des côtés.) ; de raison (lorsque la raison d’une grandeur à une autre est donnée ; ce genre n’est pas mentionné par Euclide). Dans le cas présent du point de vue, il s’agit d’assigner un point en le donnant de position ; sa distance au tableau sera assignée étant donnée de position et de grandeur.

Donner peut comporter une idée d’arbitraire. Assigner semble répondre à la nature des choses.

Voir les considérations de Pascal sur le donné et le connu dans la Lettre à Carcavy, OC IV, éd. J. Mesnard, p. 440.

 

Mais dans la vérité et dans la morale, qui l’assignera ?

 

La question apparaît comme un défi auquel personne ne peut répondre. Mais Qui ne renvoie pas nécessairement à une personne humaine. La réponse peut alors renvoyer au Christ.