Pensées diverses III – Fragment n° 3 / 85 – Papier original : RO 440-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 115 p. 365-365 v° / C2 : p. 321-321 v°

Le texte a été ajouté dans l’édition de 1678 : Chap. XXIX - Pensées morales : 1678 n° 25 p. 279

Éditions savantes : Faugère I, 194-195, L à LII ; I, 205, LXXXI ; I, 266, III / Havet XXV.6, 7, 92 bis ; VI.18 ; Prov. n° 440 p. 287 / Brunschvicg 182, 129, 448, 159, 910 / Tourneur p. 95 / Le Guern 544 / Lafuma 640 à 644 (série XXV) / Sellier 529 bis

 

 

 

Ceux qui, dans de fâcheuses affaires, ont toujours bonne espérance et se réjouissent des aventures heureuses, s’ils ne s’affligent également des mauvaises, sont suspects d’être bien aises de la perte de l’affaire ; et sont ravis de trouver ces prétextes d’espérance pour montrer qu’ils s’y intéressent, et couvrir par la joie qu’ils feignent d’en concevoir celle qu’ils ont de voir l’affaire perdue.

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Notre nature est dans le mouvement, le repos entier est la mort.

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M[i]ton voit bien que la nature est corrompue et que les hommes sont contraires à l’honnêteté, mais il ne sait pas pourquoi ils ne peuvent voler plus haut.

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Les belles actions cachées sont les plus estimables. Quand j’en vois quelques‑unes dans l’histoire, comme page 184, elles me plaisent fort ; mais enfin elles n’ont pas été tout à fait cachées puisqu’elles ont été sues et, quoiqu’on ait fait ce qu’on ait pu pour les cacher, ce peu par où elles ont paru gâte tout, car c’est là le plus beau de les avoir voulu cacher.

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Peut‑ce être autre chose que la complaisance du monde qui vous fasse trouver les choses probables ? Nous ferez‑vous accroire que ce soit la vérité et que, si la mode du duel n’était point, vous trouveriez probable qu’on se peut battre en regardant la chose en elle-même.

 

 

Ensemble d’unité assez lâche, mais qui relève globalement de l’observation du moraliste, et porte sur l’amour propre et les dissimulations de la conscience. La dernière note est liée à la VIIe Provinciale, sur la casuistique du duel.

 

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Fragments connexes

 

Pensées diverses (Laf. 597, Sel. 494). Le moi est haïssable. Vous, Mitton, le couvrez, vous ne l’ôtez point pour cela. Vous êtes donc toujours haïssable.

Point, car en agissant comme nous faisons obligeamment pour tout le monde, on n’a plus sujet de nous haïr. Cela est vrai, si on ne haïssait dans le moi que le déplaisir qui nous en revient.

Mais si je le hais parce qu’il est injuste qu’il se fasse centre de tout, je le haïrai toujours.

Pensées diverses (Laf. 722, Sel. 602). Oserez-vous ainsi, vous, vous jouer des édits du roi ? ainsi en disant que ce n'est pas se battre en duel que d'aller dans un champ en attendant un homme.

Pensées diverses (Laf. 722, Sel. 604). Que l'Église a bien défendu le duel, mais non pas de se promener.

Miracles II (Laf. 853, Sel. 433). Reprocher à Miton de ne point se remuer quand Dieu le reprochera.

 

Mots-clés : AffaireAffligerBeauté – Cacher – CorruptionEspéranceEstime – Histoire – HonnêtetéIntérêtJoieMitonMort (voir Mourir)MouvementNatureRepos.