Glossaire

 

Affaire.

Ce qui peut occuper nos soins, nos pensées, nous obliger à travailler, aller et venir. Se dit aussi de ce qui donne de la peine, de l’embarras et de l’inquiétude (Furetière). Le mot est synonyme d’occupation.

Voir Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168), Divertissement 7 (Laf. 139, Sel. 171), Pensées diverses (Laf. 640, Sel. 529 bis) et Divertissement 5 (Laf. 137, Sel. 169).

 

Affliger, Affliction.

Affliger et consoler sont, d’après la Vie de Pascal, 2e version, OC I, éd. J. Mesnard, p. 621, les deux parts que l’âme de l’homme peut prendre aux choses ; ce couple est fondamental dans l’art de persuader de Pascal.

La notion d’affliction apparaît dans les textes sur le divertissement, dont la fonction est de les faire oublier : voir Divertissement 1 (Laf. 132, Sel. 165).

Il existe un bon usage des afflictions. Voir la Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies, IX :

« Oui, Seigneur, jusqu’ici j’ai toujours été sourd à vos inspirations : j’ai méprisé vos oracles ; j’ai jugé au contraire de ce que vous jugez ; j’ai contredit aux saintes maximes que vous avez apportées au monde du sein de votre Père éternel, et suivant lesquelles vous jugerez le monde. Vous dites : « Bienheureux sont ceux qui pleurent, et malheur à ceux qui sont consolés. » Et moi j’ai dit : « Malheureux ceux qui gémissent, et très heureux ceux qui sont consolés. » J’ai dit : « Heureux ceux qui jouissent d’une fortune avantageuse, d’une réputation glorieuse et d’une santé robuste. » Et pourquoi les ai-je réputés heureux, sinon parce que tous ces avantages leur fournissaient une facilité très ample de jouir des créatures, c’est-à-dire de vous offenser ? Oui, Seigneur, je confesse que j’ai estimé la santé un bien, non pas parce qu’elle est un moyen facile pour vous servir avec utilité, pour consommer plus de soins et de veilles à votre service, et pour l’assistance du prochain ; mais parce qu’à sa faveur je pouvais m’abandonner avec moins de retenue dans l’abondance des délices de la vie, et en mieux goûter les funestes plaisirs. Faites-moi la grâce, Seigneur, de réformer ma raison corrompue, et de conformer mes sentiments aux vôtres. Que je m’estime heureux dans l’affliction, et que, dans l’impuissance d’agir au-dehors, vous purifiiez tellement mes sentiments qu’ils ne répugnent plus aux vôtres ; et qu’ainsi je vous trouve au-dedans de moi-même, puisque je ne puis vous chercher au-dehors à cause de ma faiblesse. Car, Seigneur, votre Royaume est dans vos fidèles ; et je le trouverai dans moi-même, si j’y trouve votre Esprit et vos sentiments. »

Voir aussi Vanité 11 (Laf. 23, Sel. 57), Vanité 30 (Laf. 43, Sel. 77), Vanité 33 (Laf. 47, Sel. 80), Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181)A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182), etc.