Glossaire

 

Moral.

Qui relève des mœurs, soit de l’intelligence, soit de la vertu. Voir Morale.

Voir Pensées diverses (Laf. 800, Sel. 652).

 

Morale.

Le mot s’entend non pas du moralisme, mais de la connaissance des mœurs de l’homme, qui permet nécessairement à savoir de quelle manière il doit se conduire pour répondre à sa nature.

Voir Morale chrétienne 10 (Laf. 360, Sel. 392), Vanité 9 (Laf. 21, Sel. 55), Vanité 11 (Laf. 23, Sel. 57), Vanité 15 (Laf. 27, Sel. 61), Excellence 1 (Laf. 189, Sel. 221), etc.

 

Mortifier, Mortification.

Action par laquelle une chose se corrompt, s’altère et se mortifie. Se dit figurément en choses morales, des jeûnes et des austérités qui servent à dompter et à matiner la chair et les sens (Furetière).

Voir Fausseté 14 (Laf. 216, Sel. 249) et Preuves par discours I (Laf. 422, Sel. 680).

 

Mot.

Parole d’une ou plusieurs syllabes. Mais il a de nombreux sens divers : se dit par excellence de ce qui contient un secret, un mystère à découvrir ; terme de guerre, qui sert à donner un signal ou à produire une action ; se dit aussi d’une sentence ingénieuse ou spirituelle (un bon mot). Ce mot se dit aussi d’un discours ayant quelque extension.

Voir Perpétuité 1 (Laf. 279, Sel. 311), Pensées diverses (Laf. 557, Sel. 465), Pensées diverses (Laf. 559, Sel. 466), Pensées diverses (Laf. 670, Sel. 549), Pensées diverses (Laf. 683, Sel. 562), etc.

 

Motif.

Raison qui explique une action. L’intérêt est le principal motif des actions humaines.

Voir Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181).

 

Mouche.

Mouche désigne tout insecte volant, et non pas seulement les mouches. D’après le Dictionnaire de l’Académie, la mouche est une « sorte de petit insecte qui a des ailes » ; on parle de mouche guêpe, de mouche cantharide ; « le taon, le frelon sont des espèces de mouches ».

Voir Vanité 10 (Laf. 22, Sel. 56) et Vanité 34 (Laf. 48, Sel. 81).

 

Mourir, Mort, Mortel.

Les sentiments de Pascal à l’égard de la mort sont expliqués dans la belle Lettre sur la mort de son père.

Voir Vanité 17 (Laf. 29, Sel. 63), Vanité 24 (Laf. 37, Sel. 71), Misère 8 (Laf. 59, Sel. 93), Contrariétés 6 (Laf. 123, Sel. 156), Commencement 1 (Laf. 150, Sel. 183), etc.

 

Mouvement.

Figure et mouvement sont les éléments de la physique cartésienne des machines.

Voir verso de Raisons des effets 3 (Laf. 84, Sel. 118), Philosophes 8 (Laf. 146, Sel. 179), A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182), A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), Morale chrétienne 21 (Laf. 372, Sel. 404), etc.

Mouvement perpétuel : Métral, Cours de physique, III, p. 60, § 475. Le mouvement perpétuel est aujourd’hui défini comme une chimère selon laquelle un mouvement pourrait durer éternellement sans absorber d’énergie. Mais ce n’est pas exactement de cette façon que l’entendaient les classiques. Les savants et les ingénieurs ont cherché à réaliser ce mouvement qui s’entretient lui-même. Voir Gille Bertrand, Les ingénieurs de la Renaissance, p. 164, sur Léonard de Vinci et le mouvement perpétuel.

Voir Misère 4 (Laf. 56, Sel. 89).

 

Moyen.

Qui est au milieu, entre deux extrémités. En termes de logique, proposition qui sert de fondement à un syllogisme, dont on tire une conséquence. Se dit de toute sorte de raisons qu’on apporte pour éclaircir la vérité de quelque proposition. Se dit aussi des adresses, des inventions dont on se sert pour parvenir à ses fins.

Voir Vanité 33 (Laf. 47, Sel. 80), Transition 1 (Laf. 193, Sel. 226), Fondement 14 (Laf. 237, Sel. 269) et Miracles I (Laf. 830, Sel. 419).

 

Multiplicité.

Terme d’arithmétique non défini chez Euclide, qui a été étendu à la géométrie chez certains anciens, et par Pascal dans ses écrits sur la roulette. Il sert à exprimer le nombre (défini ou indéfini) des objets qui entrent dans un ensemble. Le terme de pluralité se définit par celui de multiplicité : c’est une plus grande multiplicité.

Voir Pensées diverses (Laf. 733, Sel. 614).

 

Multiplier.

Produire plusieurs fois son semblable. Terme d’arithmétique dont Pascal fait un usage en géométrie dans les Lettres de A. Dettonville. Signifie plus généralement produire en beaucoup plus grande quantité.

Voir Pensées diverses (Laf. 663, Sel. 544).

 

Multitude.

Multitudo en latin signifie grand nombre, foule, multitude, vulgaire. Il s’agit donc non pas de l’idéal de ce que doit être l’homme, mais de la variété de ce que sont les hommes dans la réalité concrète. Jean Mesnard, dans Les Pensées de Pascal, 2e éd. Paris, SEDES-CDU, 1993, p. 211-212, interprète le mot multitude par « la réalité commune ». Havet, éd. des Pensées, 1866, p. 12, interprète, avec un peu d’hésitation, au sens de « selon ce qui se voit dans le grand nombre des hommes, selon le grand nombre des cas ».

Voir Pensées diverses (Laf. 604, Sel. 501), Prophéties IV (Laf. 486, Sel. 725), Contrariétés 10 (Laf. 127, Sel. 160), Soumission 10 (Laf. 176, Sel. 207), Preuves de Moïse 3 (Laf. 292, Sel. 324), etc.

 

Mûr, Maturité.

Vanité 35 (Laf. 49, Sel. 82). Remarque sur le manque de maturité de certains grands hommes, dont on trouverait l’équivalent chez La Rochefoucauld et La Bruyère.

 

Musique.

Le père de Pascal a appris à son fils les principes de ce qui, à l’époque, était une science, plutôt qu’une simple source de bruit.

Voir Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230).

 

Mystère.

Dans la religion chrétienne, le mystère est une vérité d’ordre surnaturel, qui dépasse la compréhension de l’esprit humain. Les mystères fondamentaux font l’objet de la Révélation.

Voir Contrariétés 14 (Laf. 131, Sel. 164), Soumission 7 (Laf. 173, Sel. 204), Fausseté 16 (Laf. 218, Sel. 251), Fondement 20 (Laf. 243, Sel. 276), Loi figurative 27 (Laf. 272, Sel. 303), etc.

 

Mystique.

Allégorique, qui est mystérieux. Les commentateurs découvrent dans les Écritures un sens mystique. Contemplatif, qui professe ou enseigne une dévotion sublime. Le mot a un sens nettement différent de son sens actuel. La question de savoir si le Mémorial était un texte mystique a suscité des controverses au colloque de Royaumont sur Blaise Pascal, publié aux Éditions de Minuit (1956).

Voir Loi figurative 29 (Laf. 274, Sel. 305).